État d'urgence politique et spectres de la guerre d'Algérie 1 (original) (raw)

Algérie. Le coup d’État de juin 1965, la révolution et l’Internationale situationniste

OrientXXI, 2021

Le 19 juin 1965, Houari Boumédiène renverse le président algérien Ahmed Ben Bella et lance une répression contre la gauche. L’Internationale situationniste s’apprête alors à publier une sévère critique du régime avec son Adresse aux révolutionnaires d’Algérie et de tous les pays. Des archives dévoilent l’histoire de ce fameux tract et de sa diffusion sous le manteau dans un contexte désabusé.

De l’inadaptation de l’état d’urgence face à la menace djihadiste

Pouvoirs, 2016

1. Nous soulignons. 2. C'est ce qu'avait proposé, en 2007, le comité présidé par Édouard Balladur qui réfléchissait sur l'évolution de notre Constitution. Il suggérait de modifier l'article 36 de notre Constitution pour y faire figurer l'état de siège ainsi que l'état d'urgence, et sa proposition renvoyait à une loi organique le soin de préciser les conditions d'utilisation de ces régimes. 3. Nous soulignons. 4. Art. 1 er de la loi de 1955. 5. Déclaration de Manuel Valls à la BBC, le 22 janvier 2016. 6.

L'islamisme durant la guerre civile en Algérie

La revue méditerranéenne de la recherche juridique- CANADA, 2019

Zouhour OUAMARA Enseignante et doctorante en droit public à la Faculté des sciences juridiques politiques et sociales de Tunis INTRODUCTION : Retraçantla lutte pour l'indépendance del'Algériecontre les colons français, l'expression FLN 1 (front de libération nationale) ne tarde pas à apparaître. Ce parti contribue à l'acquisition de l'indépendance algérienne en juillet 1962.Ceci dit depuis cette date, le FLN demeure le parti unique de l'Etat. Un régime autoritaire à parti unique se met dès lors en place. De 1962 jusqu'à 1989, la scène politique algérienne reste bloquée avec un règne bicéphale du civil qui fait carcan et du militaire qui détenait et détient toujours le vrai pouvoir. En 1989 la vision change. Après un échec de la réforme du secteur pétrolieret du projet industriel mené par le Président Houari Boumediene 2 , on a senti une pression sociale et un étranglement multidisciplinaire. Onvoulaitpar conséquence donner vie à une nouvelle Algérie avec la venue du Président ChedliBendjedid successeur de Boumediene. Ainsi en février 1989, une Constitution partiellement pluraliste est adoptée, scellant la fin du régime de parti unique. La scène politique s'ouvre alors légalement à toutes les forces politiques voulant marquer l'épuisement du modèle antérieur. On fait le pari qu'un tournant plus libéral, sur le plan politique comme sur le plan économique verra le jour. Cependant cette ouverture était contrôlée : Il est vrai que les ''décideurs'' pouvaient toujours compter sur la puissance intouchée de la sécurité militaire afin de maîtriser le champ politique. Dans un contexte marqué par un flou et un tiraillement causés par les divisions entre les centres de pouvoir, le Front islamique du salut (FIS) 3 est créé en mars 1989 (il obtiendra son agrément officiel en septembre de la même année). Plus qu'un parti politique classique, le FIS demeure un centre d'inertie de la plupart des tendances de l'islam politique algérien, qui s'étaient progressivement structurées dans les années 1980. Dix ans après, en juin 1990, le FIS remporte successivement, au détriment de l'opposition ''laïque'' , les élections municipales et départementales 4 . Les relations se dégradent entre les dirigeants du FIS et les autorités politiques en place. En 1991, les chefs de la sécurité militaireappuient la création de deux partis islamistes concurrents, qui leur sont de facto inféodés : le mouvement Hamas de Mahfoud Nahnah (lié aux Frères musulmans égyptiens) et le Mouvement de la Nahda islamique (MNI) d'Abdallah Djaballah. Les candidats du FIS remportent quand même le premier tour des législatives de décembre 1991 (avec 47,3 % des suffrages expriméscontre 5,4 % pour Hamas et 2,2 % pour le MNI -, soit 24,5 % du corps électoral ). Dans ce contexte, les chefs de l'armée (au premier rang desquels les généraux Khaled Nezzar, ministre de la Défense, et Mohamed Lamari) et de la sécurité militaire décident de contraindre le président de la République à démissionner, le 11 janvier 1992. Ils prononcent la dissolution du Parlement. Le chef de l'État est remplacé par un « Haut Comité d'État » (HCE) créé pour la circonstance et dominé par le général Khaled Nezzar. La direction formelle de l'État est confiée à un ancien exilé politique au passé nationaliste honorifique, Mohamed Boudiaf.

Des émeutes à une crise politique. Les ressorts de la politisations des mobilisations en Algérie en 1988

Des émeutes à une crise politique : les ressorts de la politisation des mobilisations en Algérie en 1988 Myriam aït-aouDia Résumé – Cet article analyse, à partir du cas algérien de 1988, la transformation d'émeutes en crise politique par la politisation de mobilisations multisectorielles. Cette crise produira ensuite une libéra-lisation inédite du régime autoritaire. Le propos est axé sur la dimension politique et contestataire de l'événement émeutes. Il montre, d'une part, que la qualification politique d'un événement, ici les émeutes, ne peut être imposée en surplomb par le chercheur – souvent à partir d'une analyse ex post. Il convient plutôt d'être attentif aux luttes pour la définition légitime de l'événement, en situation, et de restituer le processus par lequel une définition tend à s'imposer à tous les protagonistes, tandis que des catégorisa-tions concurrentes sont écartées. Cet article montre, d'autre part, que la production d'une parole politique sur l'événement n'a rien d'évident, tout comme le succès de cette interprétation politique. Les émeutiers, multitude d'individus ordinaires tenus jusque-là à l'écart de la vie publique, ouvrent certes l'espace des possibles, mais ce sont des acteurs préalablement engagés qui médiatisent leur action et imposent un sens politique contestataire à l'événement en se fondant notamment sur des ressources et des réseaux antérieurs. Les caractéristiques mêmes de l'émeute – désorganisée, sans mots d'ordre, menée par de très jeunes gens qui n'articulent aucune parole politique – autorisent l'imposition, de l'extérieur, d'une parole politique consistante.

L’Erythrée : un Etat sur le pied de guerre, une nation en péril

Une prison, ainsi peut être qualifié ce petit pays de la Corne de l’Afrique, d’où il est presque impossible de sortir ou d’entrer. La prison est aussi l’enfer où se retrouve tous ceux qui ont été arrêtés dans les rafles de rue (les giffas), dans les campagnes ou ayant essayé de fuir . Cette triste réalité explique pourquoi la société érythréenne souffre d’une « puissante obsession migratoire » . Cette hémorragie migratoire s’aggrave chaque année et plus d’un Erythréen sur cinq vit aujourd’hui hors du territoire. Derrière cette tragédie humaine se cache un échec étatique et la désillusion d’une nation. Après trente ans de guerre de libération contre l’Ethiopie (1962-1991), les Erythréens découvrent les déviances d’un régime qui n’a pas su passer de la lutte armée à la gouvernance civile. Pourtant, c’est bien la capacité politique à changer de paradigme pour passer du statut d’homme militaire à celui d’homme politique, qui doit être analysée comme le fondement d’une sécession réussie. Or, l’histoire de l’Erythrée s’écrit toujours au regard de celle du grand voisin éthiopien et explique le raidissement du régime. Ainsi, depuis la guerre frontalière entre les deux pays, de 1998 à 2000, le régime érythréen se durcit chaque jour un peu plus. La constitution adoptée en 1997 reste suspendue, l’Etat de droit inexistant et les élections reportées. Le Président gouverne par des décisions et concentre entre ses mains les pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires. Les assemblées (nationales et locales) sont noyautées par le parti unique, le Front populaire pour la démocratie et la justice (PFDJ). Les syndicats ont été supprimés. L’opposition interne est inexistante et la répression, systématique, s’est étendue aux minorités religieuses. Alors pourquoi la « nation rêvée », devenue « nation vécue » n’est plus qu’une « nation subie » ? Comment le gouvernement provisoire de 1994, celui qui avait préparé la démocratisation du pays, son développement économique, social et éducatif, est-il devenu un régime autoritaire, fermé et répressif. Pourquoi le libérateur et héros d’hier s’est transformé en dictateur paranoïaque ? Notre propos n’est pas ici de revenir sur la formation de la nation et de l’Etat érythréen mais de comprendre sa trajectoire depuis son indépendance de facto en 1991. Nous verrons comment le mouvement qui a conduit le pays à l’indépendance et s’apprêtait à en faire un exemple de réussite pour le continent est tombé dans le despotisme après la guerre frontalière contre l’Ethiopie (1998-2000).

Le Caire 1389. La guerre imminente

Annales Islamologiques 55, Villes et espaces en guerre dans le monde islamique médiéval (IVe-Xe/Xe-XVIe siècle), Mathieu Eychenne, Elodie Vigouroux et Abbès Zouache (éds), 2021

Cairo has seldom experienced the war during its thousand-year-old history. The assault launched in the spring of 1389 by rebel amirs assembled in Syria is among the scarce military events that directly affected the Egyptian capital. It compelled Sultan al-Ẓāhir Barqūq to abandon the throne but caused only sporadic fightings and limited destruction. However, imminence of war in the spring of 1389 critically reveals Cairo’s spatial structures, institutions and daily life at the very moment the power tried to organize the city’s defense and to secure the support of its inhabitants. As a direct witness to the events, the notary Ibn al-Furāt (1335-1405) provides a narrative that sheds new light on the city’s space and society at the time when Cairo feverishly prepared itself for the war.

La guerre d'Algérie à l'écran

La guerre d'Algérie à l'écran "La guerre d'Algérie à l'écran" ce n'est pas un argument qui peut évidemment être aborder dans sa totalité ici. On a donc choisi de parler seulement de la production cinématographique française sur la guerre d'Algérie qui a traversé les écrans des cinémas.