Nudges et normativité (original) (raw)
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Des nudges dans les politiques publiques : un défi pour la sémiotique, a cura di Jacques Fontanille, Actes Sémiotiques [En ligne], 124, 2021, URL : https://www.unilim.fr/actes-semiotiques/, 2021
Communication non conventionnelle et nudging en contexte urbain
Actes Sémiotiques, 2021
Dans une perspective sémiotique, le nudging peut être envisagé, dans le cadre d’une pédagogie sociale « bienveillante », comme un discours à visée stratégique non prescriptive, où l’interaction de communication joue sur la compétence des destinateurs et énonciateurs à reconnaître, préfigurer et réorienter le savoir, le croire, et le sentir qui sont à la base de l’action de leurs interlocuteurs et destinataires. L’élaboration d’une stratégie efficace de nudging implique la planification d’actions de communication capables de modifier et redéfinir des relations et les rôles des sujets impliqués dans le discours du bien public. Dans cette perspective, pour mieux identifier et suggérer des parcours efficaces de nudging, à différentes échelles, il nous semble intéressant d’observer et d’analyser ce domaine de la communication publique qui se présente sous des formes soi-disant « non conventionnelles ». En particulier, nous nous proposons de travailler sur un corpus des formes de communication d’intérêt collectif choisies parmi les plus provocantes mises en place par des administrations, des groupes d’intérêt collectif ou des associations, dans les espaces urbains. Ces campagnes de communication impliquent souvent l’utilisation non conventionnelle des lieux de la vie quotidienne, et sont destinées à endiguer et à contourner les biais responsables des comportements nuisibles, et à suggérer des nouvelles perspectives d’interactions dans l’espace public. Il s’agit d’objets d’analyse assez complexes, à sémiotiser à l’intersection entre sémiotique de l’espace et sémiotique des formes de vie.
Travail des données, nudge et réductionnisme
Reconstruire la confiance dans les technologies, 2019
Big data, open data, raw data, data driven... Le terme de “données” est omniprésent dans les débats sur les tech- nologies numériques. Nous souhaiterions questionner ici la fausse évidence que ce terme neutre semble recouvrir. Probablement, une des principales difficultés pour prendre la mesure des effets des technologies numériques réside dans l’extrême difficulté de définir ce concept de “donnée" qui induit une sorte de dimension naturelle au détriment des processus et des acteurs, souvent cachés et effacés, qui lui ont donné naissance.
Narrations de la Norme, 2018
Appel à communication Colloque interdisciplinaire à la faculté de droit de l'Université d'Amiens Les jeudi 28 et vendredi 29 novembre 2018
Les sources sociales de la normativité
2013
Qu’est-ce que la rationalité pratique? Et quelle rôle joue-t-elle dans les pratiques normatives qui structures notre vie sociale et politique? Ce livre propose une réflexion sur les différentes manières de penser le rapport entre rationalité et vie sociale et politique. Il le fait à partir d’une conception de la rationalité comme institution sociale, dont l’auteur retrace la généalogie à l’intérieur de la philosophie politique anglo-américaine contemporaine. Cette réflexion autour des sources de la rationalité vise à rouvrir le débat sur le rapport complexe et incontournable entre formes de rationalité et formes politique. Elle nous montre pourquoi si nous voulons changer de politique nous devons tout d'abord changer d'épistémologie, et que par conséquent une réflexion sur l'épistémologie des théories politiques constitue bien plus que l'antichambre de la théorie politique: elle en est un élément constituant. Le livre montre comment, à partir du refus d’une opposition par trop stérile entre conceptions critiques et justificatives de la rationalité politique, une voie alternative se dessine. Il s’agit d’une voie qui s’appuie sur une conception expressive de notre rapport à la raison, dont l’œuvre d’auteurs comme Charles Taylor, Stanley Cavell et Alasdair MacIntyre nous indique la voie.
in Narrations de la norme, Jacqueline Guittard, Émeric Nicolas et Cyril Sintez dir., Paris, Éditions Mare & Martin, 2021, coll. « Libre Droit », p. 289-307., 2021
Le propos de cet article est de montrer qu’il est possible de développer une approche théorique du droit qui ne soit pas normativiste mais relationiste et narrativiste, car fondée sur la "relation" dans son double sens de rapport de droit et de récit. La norme parlera ici par le truchement de ses théoriciens les plus en vue du XXe siècle, tout en dialoguant avec ses avatars relevant du droit mou ou liquide, métaphores qui désignent l’envers de la norme d’antan, considérée comme solide et indestructible face à un droit contemporain hybridé. La normativité est envisagée comme une forteresse désormais menacée par des concurrents et des ennemis invisibles qui la minent de l’intérieur tels les nudges. Le texte emprunte la forme du conte de fée et le registre du merveilleux. Se centrer sur le récit de la norme en recourant aux formes médiévales combinées de la sotie et du théâtre en rond permet de l’incarner sous la forme composite qui est la sienne aujourd'hui. La norme est ainsi mise en scène avec des comparses et acolytes imaginaires, pour conter ses exploits et célébrer de façon joyeuse et carnavalesque, sérieuse et festive à la fois, sa grandeur et sa décadence imaginaire ou réelle.