Le Guern, Nicolas. « La photographie et ses multiples usages à la rencontre de l’Égypte : l’émergence progressive d’une vision nouvelle. » In Voyages en Egypte. Des Normands au pays des pharaons au XIXe siècle, edited by Alice Gandin, 116-135. Caen : Fage Editions, 2017. (original) (raw)
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As Egyptology, as an academic field, is celebrating its bi-centenary together with that of the deciphering of hieroglyphs by Jean-François Champollion, it may be useful (although several syntheses already exist on parts of this subject) to propose a large panorama of how images produced by the Pharaonic society have been studied by researchers for the past two centuries, and the different historiographic trends the field has seen. The relations between texts and images do, of course, make up a large part of this synthetic article, but it is also our wish to allude to more recent and less well-known avenues, especially that of the ontology of images (which has the potential to renew considerably the debate about whether or not Egyptian art is “realistic”) and that of the rediscovered importance of materiality in our understanding of the graphic productions of Dynastic Egypt.
Mari et l'histoire militaire mésopotamienne : du temps long au temps politico-militaire Eloisa Casadei Storage Practices and Temple Economy during the 3 rd Millennium BC in Southern Mesopotamia Corinne Castel Deux empreintes de sceaux-cylindres sur céramique du Bronze ancien IVB à Tell Al-Rawda : l'usage local d'une pratique sigillaire en Syrie intérieure
Antiquaires voyageurs : colloque international, Rome, EFR/Academia Belgica, 2024
En 1860-61, dans son second voyage de quatre mois sur le Nil, en Egypte, du Caire à Abou Simbel, le Docteur James Douglas, accompagné de son fils, a fait des photos de terrain qui ont été collées des albums au titre de Photographic views in Egypt and Nubia, dont les rares exemplaires sont conservés à l’Université Laval, la British Library, la Wilbour Library of Egyptology du Brooklyn Museum et l’Archive of Modern Conflict (AMC) de Toronto. Comparés avec leur récit de voyage, publié seulement en 1910, elles permettent d’établir le mode opératoire du voyage sur le Nil, une carte du périple et d’évaluer dans quelle mesure les voyageurs ont fait preuve d’originalité et d’érudition dans leurs choix de visite. Ont-ils simplement suivi les guides touristiques, cherchaient-ils des aventures encore possibles dans le désert ? Leurs prises de vues sont-elles représentatives du voyage des antiquaires de l’époque ? Les photos semblent retracer la grande histoire patrimoniale des vestiges de l’Egypte pharaonique (Saqqarah, Giza, Karnak, Louxor, Abou Simbel, Philae), pour certains encore non fouillés, mais aussi un intérêt érudit pour l’Egypte romaine, médiévale et contemporaine, et l’analyse des remplois architecturaux et reconstructions va au-delà de la simple curiosité du voyageur. Les choix de visites des Douglas ont également déterminé des achats auprès de vendeurs locaux, qu’ils décrivent comme dénués de tout scrupule et spéculateurs. Ils vont constituer une collection importante, dont nous étudierons la typologie et la datation (momies d’animaux, d’humains, stèles, statues, objets rituels). Après leur retour au Canada, son devenir et son exposition est citée dans les media canadiens comme un événement, puis il y a la donation au Metropolitan Museum of Arts de New York par James Douglas Jr en 1890. Etablir la correspondance entre le récit, les objets de la collection et les photos ou les absences de photos à cause de problèmes techniques permet à l’historien de se demander comment les archives et collections du voyageur, devenu antiquaire, entrent dans l’histoire de l’archéologie.