Quand la police a le goût de l'archive : réflexions sur les archives de la police de Paris au XVIIIe siècle (original) (raw)

Les archives de police suscitent bien des fantasmes, aujourd’hui comme à l’époque moderne. Au vu de la place de Paris et de l’administration de la capitale dans la monarchie bourbonnienne, les archives de la police de Paris présentent une importance qui déborde largement de la seule ville de Paris. Elles ont vocation à intéresser le gouvernement de l’ensemble du royaume, dès la fin du XVIIe siècle, ce qui les place en pratique au rang des archives centrales de la monarchie. Ces fonds cristallisent aussi de façon exemplaire les ambitions, les espoirs et les appréhensions suscitées hier et aujourd’hui par les archives d’Etat, la construction de l’Etat moderne et sa domination sur les individus. Dans la filiation d’une « histoire matérielle de l’intellectualité », les documents de la pratique sont ainsi une fenêtre sur l’histoire sociale des acteurs policiers. Cette approche peut aisément s’enrichir des perspectives nouvelles offertes par l’histoire sociale des archives qui s’est récemment développée, dans le questionnement qu’elle porte sur l’écart entre la norme et les pratiques, entre les ambitions proclamées de la « puissance de l’Etat » et les fragilités que révèlent les archives . Elles invitent à se prémunir contre l’écueil d’un récit de « rationalisation » et de l’extension du pouvoir d’Etat. Si les pertes majeures dont ont souffert les archives de police parisiennes limitent les investigations en ce domaine, leur histoire constitue un terrain valable pour mieux comprendre l’histoire de la police de la capitale, les transformations de la monarchie et celles de ses relations avec la société. Quelles ont été les étapes de la constitution de ces fonds, et la politique de la monarchie à l’égard de ces archives ? Quelles ont été les difficultés matérielles qui ont pesé sur elles ? Que peut révéler leur histoire matérielle sur les évolutions du gouvernement et les tensions sociales et politiques ?

Au service du public": réflexions sur le fonctionnement et les pratiques de la police parisienne au XVIIIème siècle

Gli Spazi Della Polizia Un Ubdagine Sul Definirsi Degli Oggetti Interesse Poliziesco 2013 Isbn 978 88 498 3898 5 Pags 107 126, 2013

Contribution à une histoire de la praxis policière dans le Paris du second XVIII ème siècle, thèse de l'Ecole nationale des Chartes, 2008; R. Couture, Pratiques et représentations policières: le cas des inspecteurs de police parisiens au XVIII ème s., doctorat en cours UQAM-UCBN, sous la direction de P. Bastien et V. Milliot; V. Denis,

Denys C., Milliot V., Marin B. (dir.), Réformer la police. Les mémoires policiers en Europe au XVIIIe siècle. Rennes : PUR, 2009, 248 p. (Collection Histoire)

Les réflexions et les débats suscités en Europe, dans le dernier tiers du XVIIIe siècle, par la police, l'agencement de ses dispositifs, ses fonctions, ses techniques et modes opératoires, ont nourri la rédaction de nombreux textes, des « mémoires », dans lesquels faiseurs de projets, réformateurs ou amateurs éclairés, impliqués à des degrés divers dans les appareils de police ou d'autres branches de l'administration, avancent des propositions amélioratrices. Leur étude nous renseigne sur les pratiques et les conceptions de l'ordre comme sur les savoirs administratifs et les cultures de gouvernement qui les fondent. Les études réunies ici font suite au volume sur Les mémoires policiers (1750- 1850) (dir. par V. Milliot, PUR, 2006) centré sur l'espace français. Par son ouverture aux grandes cités d'Europe, ce nouvel ouvrage, jalon dans un chantier de l'histoire des polices en pleine effervescence, aborde la question de la circulation des modèles, des idées et des textes à un moment fondateur pour la genèse de la police moderne, entendue comme institution cardinale de régulation sociale.

« Entre tradition et modernité : Hardy et la police de Paris, présentation de Siméon-Prosper Hardy », In : P. Bastien, S. Juratic et D. Roche (dir.), Mes loisirs ou Journal d'événemens tels qu'ils paraissent à ma connaissance (1753-1789), Vol. IV (1775-1776). Paris : Hermann, 2013, p. 1-36

En collaboration avec Pascal Brouillet, introduction au vol. IV (1775-1776) du Journal du libraire parisien Siméon Prosper Hardy, publication annontée réalisée sous la direction de P. Bastien, S. Juratic, D. Roche.

Histoire des polices : l'ouverture d'un moment historiographique

Revue d’histoire moderne et contemporaine, 2007

La police fait depuis peu l'objet d'un intérêt scientifique renouvelé, soutenu par la création d'un Service historique spécialisé (tout comme l'a fait la Gendarmerie nationale en 1995), voué à la valorisation de ressources archivistiques et à la réalisation d'instruments de travail. Si la production sur l'histoire de la police est massive, elle est fort inégale et nos connaissances restent très lacunaires 1. Mais depuis quelques années, le renouveau est manifeste, comme l'illustrent certains ouvrages récents, que nous avons retenus soit pour le déplacement conceptuel qu'ils proposent, soit pour la somme de connaissances inédites ou de références qu'ils offrent.

L'oeil et la mémoire : réflexions sur les compétences et les savoirs policiers à la fin du xviiie siècle, d'après les « papiers » du lieutenant général Lenoir

Revue D'histoire Des Sciences Humaines, 2008

« The eye and memory : reflections about police knowledge and skills at the end of the 18th century, according to the « papers » of lieutenant general Lenoir » Written between 1790 and 1806, the « papers » of senior police officer Lenoir constitute a comprehensive survey about Parisian police on the eve of the French Revolution. This unpublished document expresses what the police would have found acceptable to bring to the population’s attention, what they could have revealed of their practical experiences, of their organization and of the way they collected information in order to act better. The Parisian police knowledge can be seen from three angles. It first takes part in the construction of a « State memory » that the police want to be easily usable thanks to the systematic production of lists and registers. The police knowledge then defines itself as having to be the most « complete » it can possibly be, therefore they wish to put both a registration of the population into general use and to be aided in the gathering of this information by numerous « auxiliaries ». Ultimately the police need to know what they are doing. Their « members » are professionals who acquire skills and experience and who adopt some procedures to avoid an arbitrary approach. This knowledge production is useful and necessary to the functioning of police structures and to their action on the body of the population and depends more and more on the « technical skills » control, the foundation of a new professional identity and of an increased legitimacy towards the population. Keywords : Paris, police, superintendents, registration, espionage, detective, memory, memoirs

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