FICHES DE LECTURE La genéalogie de la morale (original) (raw)

Table des matières La fabrique de la morale

LA FABRIQUE DE LA MORALE AU MOYEN ÂGE Vices, normes et identités (Bretagne, XIIe-XVe siècles), 2022

Des Français orgueilleux, des femmes luxurieuses, des gens du peuple ivrognes et paresseux, des courtisans cupides et envieux, des souverains sodomites : telles sont, entre autres, les figures récurrentes d’une véritable fabrique de la morale à l’œuvre en Bretagne entre les xiie et xve siècles. En faisant de ce duché un laboratoire d’observation privilégié, ce livre reconstruit les modalités par lesquelles l’Église et l’État mettent en place les normes morales essentielles à la définition et à la consolidation d’un ordre politique et social. En s’appuyant sur le concept de péché et en l’adaptant aux différents contextes, ces institutions forgent des identités d’exclusion à partir de la religion, de la nationalité, du statut social, du genre ou de l’âge, qu’elles médiatisent dans l’espace public par une pluralité de discours. La fabrique de la morale devient ainsi une arme de culpabilisation des sujets bretons, mais aussi un instrument de stigmatisation d’une altérité menaçante, visant à justifier l’obéissance aux pouvoirs établis. Fondé sur des concepts transdisciplinaires et des sources variées (productions juridiques, œuvres de pastorale, textes littéraires, sculptures), cet ouvrage est destiné aussi bien aux historiens et chercheurs en sciences sociales qu’à tout public soucieux de saisir les ressorts de la domination idéologique au Moyen Âge.

Transhumains d'hier et de demain : brève généalogie de la morale transhumaniste

Blog participatif de la Fédération Française des Sciences de la Cognition, 2022

Le transhumanisme est un mouvement qui concentre à lui seul de nombreux fantasmes et qui s’appuie sur ceux qui accompagnent les nouvelles technologies. Devenir-cyborg de l’individu, téléchargement de l’esprit, vie éternelle, clonage, singularité technologique : autant de termes employés par les enthousiastes de la science et qui n’ont cessé de traverser la littérature d’anticipation et la science-fiction en général. Mais, pour le transhumanisme cet avenir est possible et même désirable. Est-ce pour autant à raison ? Ou s’agit-il de simple spéculation de gourous d’un nouveau genre issus de la Silicon Valley ? D’aucuns y verront pur fanatisme d’illuminés scientistes au service d’un libéralisme des plus décomplexé, là où d’autres crieront au génie de chercheurs qui osent tenter de transcender les limites mêmes de la nature humaine. Pour se faire son propre avis sur la question et s’initier aux préceptes transhumanistes, encore faut-il revenir quelques années en arrière pour comprendre comment un tel mouvement a pu voir le jour et dans quelle mesure il y a lieu de croire ou de rejeter ses idéaux. C'est ici l'enjeu de cet article à destination du grand public.

Nietzsche : le projet de la Généalogie de la morale

Cahiers philosophiques de Strasbourg, 2022

La Généalogie de la morale n’est certes pas un livre dont l’importance philosophique aurait été sous-estimée : elle est probablement devenue l’ouvrage le plus célèbre de son auteur, voire celui auquel on réduit Nietzsche, au risque d’oublier les textes qui précèdent ou qui suivent cet « écrit polémique » de 1887. Or une telle survalorisation de la Généalogie a souvent procédé de perspectives extérieures à Nietzsche qu’on tentait de projeter sur le livre. Peut-on au contraire prendre au sérieux la Généalogie de la morale sans chercher à la réinscrire dans un cadre philosophique extra-nietzschéen ? Peut-être conviendrait-il de prêter attention au projet de recherche collectif que la Généalogie de la morale esquisse elle-même : celui d’une « histoire de la morale réelle », que le philosophe est invité à retracer en dialogue avec les sciences humaines et les sciences de la vie. C’est l’hypothèse de lecture qui est mise à l’épreuve dans ce numéro.

L’exigence de la connaissance de soi dans la Généalogie de la morale

Les Cahiers philosophiques de Strasbourg

« Oh ! connaisseurs du coeur humain, apprenez à vous mieux connaître. » Aurore, § 18 « Votre vertu, c'est votre vous-même le plus cher. » Ainsi parlait Zarathoustra, II, « Des vertueux » La connaissance de soi comme fil conducteur Pour obtenir une première vue d'ensemble du projet d'une « critique des valeurs morales » 1 , que Nietzsche met en branle dans la Généalogie de la morale et qu'il nous invite à parfaire 2 , un projet qui doit aussi inclure une « autocritique de la connaissance » 3 , étant donné que la valeur accordée à la vérité et à la connaissance jusqu'ici relève selon lui

Théologie morale Dieu, fondement de la morale

Notons tout de suite que, dans ces quelques pages, on n'a pas cru bon distinguer (sauf dans le cas de citations particulières) la morale de l'éthique , l'une et l'autre, selon leurs étymologies respectives latine et grecque, désignant l'ensemble des principes et valeurs qu'une société reconnaît ou promeut -c'est précisément toute la question ! -comme nécessaires à sa cohésion... voire à sa survie. De Platon à Bergson [1] en passant par Spinoza [2], Kant [3] et Nietzsche [4] , pour ne citer que quelques-uns des plus grands, la question a donné lieu depuis longtemps à d'âpres débats chez les philosophes. Elle n'est donc pas, a priori, très nouvelle. Pourtant elle fait l'objet aujourd'hui d'un regain d'intérêt chez beaucoup de nos contemporains...

Bible et étude et enseignement de la morale

Revue d'éthique et de théologie morale, 2016

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Les fondements transcendants de la morale chez Voltaire.pdf

Vladimir de Oliva Mota

vladimir de oliva mota Contrairement à ce que l'on croit parfois, la pensée de Voltaire n'est ni superficielle, ni le fruit d'un caprice d'écrivain. Au contraire, elle est le produit d'une réflexion persistante murie pendant plusieurs décennies. Centrée sur le thème de la morale, cette pensée tend vers le « jardin » que les philosophes doivent cultiver pour le bien-être de l'humanité. Il s'agit d'une philosophie militante: Voltaire s'est battu toute sa vie pour favoriser l'usage libre de la raison éclairée, avec l'idée que celle-ci constituait le seul moyen possible de perfectionner les hommes, en particulier au point de vue moral. L'importance de la question du fondement de la morale et l'intérêt qu'elle suscite au dix-huitième siècle sont bien connus 1 . Voltaire refuse pourtant tout esprit de système dans ce domaine, ainsi que les dogmes d'une religion révélée et la morale qui en découle. La morale qu'il a bâtie n'est d'aucune manière religieuse. Cela étant, malgré le refus de la religion révélée et de ses implications morales, Voltaire est toujours fidèle à la maxime selon laquelle « ou il n'y a point de Dieu, ou il n'y a de premiers principes que dans Dieu 2 ». Nous nous intéresserons ici aux fondements de la morale selon Voltaire. Notre propos visera plus précisément à préciser la place de Dieu au sein de la conception voltairienne de la morale et à en préciser les fondements transcendants.