Annexes texte chapitre 2 (original) (raw)

« Des hommes et des rails : la SNCF et les échelles de la Collaboration ferroviaire, économique et sociale franco-allemande » Annexes texte chapitre II Annexe 13 : La Collaboration franco-allemande du point de vue français, 27 juillet 1940 « I. Quelle collaboration est possible ? L'Allemagne la réclame et menace de l'établir de gré ou de force. Il est certain que la majorité des Français la souhaite. Beaucoup, avant la guerre, estimaient que c'était folie que de tourner le dos au Continent et aux problèmes posés par la transformation profonde des nations voisines. Ceux-ci sont donc tout acquis au développement des rapports entre la France et l'Allemagne. Le reste du pays, surpris et accablé par la défaite, considère cette collaboration comme inévitable. Que doit-on entendre par ce mot ? La France, avant d'être une puissance maritime et coloniale, appartient au continent européen. Elle en constitue l'extrémité occidentale et elle est largement ouverte sur les Flandres et la Germanie. Les échanges commerciaux de la France avec l'Allemagne et l'Italie, réduits ces dernières années à des montants ridicules, doivent se multiplier. Il faut entendre par échanges commerciaux des trocs de marchandises où la monnaie jouera tout au plus le rôle d'appoint. L'Europe occidentale surpeuplée, surindustrialisée, alourdie d'industries artificielles appelées à se faire concurrence, doit être organisée. Les productions industrielles doivent être standardisées. […] Seule la construction d'un édifice économique large et équilibré, centré sur l'Allemagne qui possède les richesses industrielles les plus amples, évitera une chute trop profonde du niveau de vie et permettra de résorber le chômage. Les divers systèmes monétaires de l'Europe occidentale devraient être, sinon complètement unifié, du moins articulés les uns avec les autres. Dans une telle construction, que les événements actuels nous font considérer comme inévitable et souhaitable, la France est appelée à perdre une partie des industries qu'elle avait édifiée sur son sol. Son rôle de puissance agricole sera certainement amplifié, et l'on sait la tâche considérable qui doit être poursuivie dans ce domaine.