Les maladies psychosomatiques (original) (raw)
1. De ce que le « mal-a-dit » à l'enfer des « maux-dits » Les symptômes sont en général l'expression de conflits intrapsychiques sous-jacents. Par conséquent, ces manifestations varient en fonction de la vie fantasmatique et affective de chaque individu et jouent un rôle privilégié dans la relation à l'autre puisqu'elles tentent de traduire une demande. Les symptômes sont pour l'être humain une façon de se représenter aux autres. Ils se matérialisent à travers une gamme de troubles, allant des plus fréquents aux plus complexes : crampes abdominales, algies vagues, eczémas, asthénies, insomnies, dépressions, anxiétés, dyspareunies et conflits conjugaux ou réactionnels. Les symptômes sexuels notamment peuvent traduire un grand nombre de déséquilibres, à savoir état dépressif, problèmes somatiques ou psychiques, mésentente conjugale, etc. Leurs expressions et l'énoncé de l'histoire qui les accompagne ne sont possibles que s'ils sont adressés à l'entourage. Ils jouent un rôle important dans la relation que l'individu construit avec le monde qui l'entoure. Par ailleurs, la variabilité d'un symptôme dépend des critères socioculturels de normalité, car il est inscrit dans un cadre normatif, donc idéologique. La maladie est assimilée à un état pathologique défini par des règles. La symptomatologie dans le domaine sexuel et affectif ne doit pas être déchiffrée en fonction d'une idéologie curative, réservée aux causes organiques pures. Si un sujet ne peut pas exprimer par les mots sa souffrance ou ses besoins, il utilisera des « maux » pour les formuler. Il est du ressort du thérapeute de les interpréter et d'aider le patient à les comprendre. Face à un symptôme, la première étape consiste à se livrer à un travail d'introspection pour déterminer qui en est la cause, comment est-ce arrivé, à quel moment, et quel en est le facteur déclenchant. Ces quelques questions préliminaires vont alors permettre de commencer à comprendre ce que le « mal-a-à-dire ». Vouloir bloquer ses désirs, comme il a été évoqué précédemment dans le chapitre sur les fantasmes, est une illusion. Ils finissent toujours par réapparaître, souvent sous forme de maladies psychosomatiques.