Les formes religieuses de la recherche expérimentale: Expérimenter et croire dans la science anglaise du XVIIe siècle (original) (raw)

Expérimentalement religieux

Alter. Revue de phénoménologie, La religion, N°28/2020, p. 227-243

Comment parler de l’expérience religieuse sinon en s’exprimant « en première personne » ? Cela ne veut pas dire que cette expérience soit purement et simplement subjective puisque la religion concerne la sphère sociale. Pourtant, emprunter la voie du sujet permet d’éviter l’écueil de l’objectivisme. Le domaine religieux n’entre dans la catégorie des faits observables que par ses épiphénomènes : les pratiques, les rites et les espaces sacrés. Il est constatable socialement par le nombre d’adhérents qui se rassemblent ici plutôt que là. Mais ce type d’expertise manque ce qui caractérise fondamentalement l’expérience religieuse : une transformation, une métamorphose. La chose même du religieux est une réalité en train d’advenir. La découvrir nécessite de se situer au cœur même de cet avènement, là où l’action modifie la réalité. C’est pourquoi mon approche couple deux méthodes : la phénoménologie et la pragmatique.

Expérimentation scientifique et expérience de foi Un dialogue science et religion en France

Peu de gens savent que dès la fin du XIXème siècle, des prêtres et des religieux ont mis en péril leur notoriété pour entrer en dialogue fructueux avec la théorie de l'évolution. Aujourd'hui, la possibilité d'un tel dialogue dans la modernité n'est pas une évidence en France en raison de l'influence d'une certaine vision de la laïcité à la française — qui fait exception dans le monde académique contemporain. À travers un ensemble de contributions universitaires, ce livre montre l'actualité du dialogue entre les sciences et la foi, entre expérimentation scientifique et expérience de foi. il est le fruit de conférences grand public données à l'université catholique de Lyon dans le cadre de la Chaire Science et Religion.

L'expérimentation scientifique : un point de vue épistémologique et historique

2008

La démarche expérimentale comme outil de connaissance du monde réel a été introduite au XVIIe siècle et a été l'origine d'une profonde modification des schémas de pensée. Cette genèse est d'abord évo- quée dans ses dimensions philosophiques et culturelles. La démarche expérimentale inscrit la science dans une pratique de mise à l'épreuve de toutes les hypothèses et le laboratoire devient le lieu où se découvrent les preuves. Mais l'expérience est souvent un exercice de style convenu qui permet de renforcer un paradigme et d'ancrer la connaissance dans un cadre théorique et méthodolo- gique préalable. C'est aussi une source d'innovation, celle qui permet d'échapper aux idées reçues de la "science nor- male" en mettant à profit les faits inattendus, insignifiants voire aberrants. Quelques exemples tirés de l'histoire des sciences physiques et des sciences du vivant illustrent le véritable bouleversement épistémologique provoqué par les pionniers de la révolution scientifique.

L'expérimentation, un matériau de l'histoire

2019

D’abord employée par les archéologues, la pratique expérimentale dans les sciences historiques visait initialement à vérifier le bien-fondé d’une hypothèse en la testant concrètement dans le cadre d’un protocole reproductible. Longtemps cantonnée à la recherche en technologie préhistorique, cette pratique s’est ensuite étendue aux quatre grandes périodes historiques ainsi qu’à des disciplines autres que la seule archéologie des techniques. Si, récemment, la pratique de l’expérimentation s’est étendue à la plupart des disciplines en sciences humaines et sociales, aucun cadre théorique n’y a encore été établi. Cet ouvrage a pour principal objectif de susciter la discussion autour des fondements mêmes de la démarche expérimentale. Dans chacune des disciplines convoquées, il interroge les postulats théoriques qui ont justifié l’adoption d’une telle pratique. Les différentes contributions regroupées ici ont été écrites par des praticiens qui ont tous été confrontés à des degrés et sous des angles différents aux problématiques de l’expérimentation, que celle-ci fasse l’objet d’observation (sciences sociales) ou constitue une pratique exceptionnelle (sciences humaines). Elles contribuent à dresser un bilan des pratiques qui ont cours dans la recherche, qu’elle soit fondamentale ou appliquée.

« Réflexions sur recherche scientifique et religion », Revue de l’Université catholique de Lyon, 13 (2008), p. 17-22.

Les avancées de la recherche scientifique et le point de vue des religions sur le monde sont parfois mis en opposition. On affirme l'incompatibilité de deux visions du monde sans toujours prendre le temps de réfléchir ni d'argumenter. Or non seulement les diverses religions n'ont pas toutes la même manière de se situer par rapport à la recherche scientifique, mais surtout elles n'ont aucunement la prétention d'affirmer une position générale d'approbation ou de rejet de travaux scientifiques, en tant qu'ils constituent des recherches disciplinaires. Les religions et en particulier les religions révélées, ne peuvent donner une position que sur ce qui est de leur domaine de compétence, ce qui, généralement, se situe au plan de conséquences morales ou sociales des recherches scientifiques en cours. Parfois, elles peuvent mettre en garde contre certaines idéologies dérivées des sciences, contre un scientisme qui refuserait à l'intelligence humaine la capacité d'une autre compréhension du réel et de son sens ultime 1 . Les religions, et en particulier le christianisme, doivent défendre l'homme et la noblesse de son intelligence, capable d'aller au bout d'une démarche métaphysique, mais aussi de s'ouvrir à la foi.

Etude exploratoire des conceptions d'élèves catholiques, musulmans, athées et agnostiques à propos des rapports entre sciences et religions en Belgique francophone.

Wolfs, J., Salomon, A.-J., De Coster, L., El Boudamoussi, S., Jackson, A. (2008). Etude exploratoire des conceptions d'élèves catholiques, musulmans, athées et agnostiques à propos des rapports entre sciences et religions en Belgique francophone. Education comparée, Volume 1, 145-164. , 2008

In a previous article (Wolfs et al., 2008), we have outlined six main ways of perceiving the relationships between science(s) and religion(s): «fideism », «concordism », «mutual independence», (4) «relationships other than concordism », (5) «primacy of science over religion », (6) «inversed concordism ». In this article, we present a methodology of developing an instrument to test this model as well as the results of an exploratory study which analyses how students - catholics, muslims, agnostics, and atheists - (in Belgium) tend to position themselves regarding these perceptions. Key words: sciences and religions, student’s perceptions, identity/ideological issues in science teaching.