Analyse de la politique de l'éducation (original) (raw)

Enseignement de la politique et politique de l'enseignement

2018

Cet article est adapté d’une séance du séminaire "Politique(s) de la lecture : le collectif à venir ?" donnée au CIPH en 2018-2019 (Co-direction Marta Hernandez Alonso, Elias Jabre). Il propose une mise en scène à plusieurs voix d'"Otobiographies, l’enseignement de Nietzsche et la politique du nom propre", une conférence donnée en 1976 à l’Université de Virginie par Jacques Derrida. "Ce qui me reste tout d’abord d’Otobiographies, O-T-O, c’est l’image d’une oreille, disproportionnée du reste du corps. Une oreille comme une énorme machine de liaison. « Comment l’étudiant est-il relié chez vous à l’université ? », demande l’étudiant étranger. Et le philosophe, de répondre : « par l’oreille, c’est un auditoire »."

Vers des politiques d'éducation capacitantes ?

Ce texte traite des limites des politiques éducatives en Communauté française de Belgique, interrogées à l’aune de la théorie des capacités d’Amartya Sen. Les auteurs soutiennent l’hypothèse selon laquelle l’action publique récente en matière d’éducation témoigne d’un double déplacement des politiques d’égalité des chances, traditionnellement axées sur la redistribution de ressources éducatives : par l’intérêt pour l’égalisation des résultats, d’une part, et par une préoccupation pour les facteurs individuels, collectifs et institutionnels facilitant ou non l’usage des ressources éducatives par tous les élèves, d’autre part. Ils montrent cependant à quel point ces politiques restent trop sommaires et ambiguës pour que l’on puisse réellement parler de politiques d’éducation capacitantes.

Ce que la science politique fait aux politiques éducatives et à leur comparaison

Journees Rappe Jeunes Chercheurs 24 25 Mai 2004, 2004

Dans un article dont l'éloquence du titre fait depuis lors référence, Anne Van Haecht (1998) montre combien les politiques éducatives, analysées avec l'aide de l'outillage conceptuel et théorique de la sociologie de l'action publique, gagneraient en intelligibilité. Force est pourtant de constater que la science politique, notamment française, s'est jusqu'à une date récente peu intéressée à l'objet que constitue l'enseignement, dont elle a largement abandonné l'analyse aux sociologues et aux historiens de l'éducation. En même temps la tradition comparatiste de la discipline, son articulation avec la sociologie des organisations, sa réflexion épistémologique sur les formes du recours à l'histoire dans la compréhension et l'explication de "l'Etat en action", questionnent à nouveaux frais ce "continent noir" de l'éducation et de la formation pour les politologues. Prenant acte de ce "double angle mort" (thématique pour la science politique, analytique pour la sociologie de l'éducation), cette communication vise ainsi deux objectifs. Elle propose tout d'abord d'ignorer délibérément la comparaison des politiques éducatives pour questionner ce que l'appréhension de l'éducation comme politique publique peut emprunter aux résultats théoriques successifs que les politologues ont produits à partir d'autres objets : il s'agira ainsi de relire un certain nombre de travaux français sur l'éducation scolaire et les systèmes d'enseignement à la lumière du renouvellement des réflexions en science politique. Elle réintègre ensuite la comparaison pour montrer dans quelle mesure c ette posture méthodologique, particulièrement travaillée en science politique, permet à la fois de suivre les évolutions récentes auxquelles l'action publique éducative se trouve soumise, et d'illustrer le raffinement croissant des problématiques qui sont appelées à la saisir.

Inégalités scolaires et politiques d'éducation

2016

Ce document s'inscrit dans une serie de contributions publiees par le Conseil national d'evaluation du systeme scolaire (Cnesco) dans le cadre de son rapport scientifique : "Comment l'ecole amplifie les inegalites sociales et migratoires ?"

Politique nationale et pratique pédagogique

Revue internationale d'éducation de Sèvres, 1994

Les auteurs expriment leur gratitude au Conseil de recherches économiques et sociales qui a financé les recherches décrites dans cet article.

Politiques éducatives et approche par les capacités

Éthique publique, 2009

Avertissement Le contenu de ce site relève de la législation française sur la propriété intellectuelle et est la propriété exclusive de l'éditeur. Les oeuvres figurant sur ce site peuvent être consultées et reproduites sur un support papier ou numérique sous réserve qu'elles soient strictement réservées à un usage soit personnel, soit scientifique ou pédagogique excluant toute exploitation commerciale. La reproduction devra obligatoirement mentionner l'éditeur, le nom de la revue, l'auteur et la référence du document. Toute autre reproduction est interdite sauf accord préalable de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Revues.org est un portail de revues en sciences humaines et sociales développé par le Cléo, Centre pour l'édition électronique ouverte (CNRS, EHESS, UP, UAPV).

Une philosophie politique de l’école

Éducation et francophonie, 2008

Résumé Le présent article propose une réflexion sur l’école à partir du point de vue de la philosophie politique. L’auteur s’attache à montrer que cette institution sociale, qui exerce une autorité et un pouvoir sur les enfants, doit s’interroger sur sa légitimité publique et politique. À partir de deux modèles d’écoles qu’il décrit et critique, l’école familiale et l’école citoyenne, il récuse l’hégémonie que la famille et l’État peuvent exercer sur les jeunes par l’entremise de l’école en prônant leur projet respectif de pérennisation culturelle ou de formation d’un modèle de citoyen unique. Même s’il ne nie pas le rôle important qu’elles jouent dans la société, l’auteur est d’avis que ces institutions éducatives peuvent empêcher les jeunes de réaliser leurs intérêts et leurs idéaux personnels. Il propose un modèle d’école qui s’attache au développement de l’autonomie individuelle, ce qui n’est pas incompatible avec les valeurs de liberté et de démocratie. Le lien social découlera...

Profil de la politique linguistique educative

2003

Système politique Région autonome 1 Langues officielles Italien et français Chef lieu Aoste-34.270 habitants (ISTAT 1.1.2005) Communes 74 Communautés de montagne 2 8 Articles constitutionnels concernant les langues régionales Articles 3 et 6 de la Constitution italienne de 1947 Loi constitutionnelle n° 4 du 26 février 1948 : articles 38, 39, 40 du Statut spécial de la Vallée d'Aoste Loi constitutionnelle n° 2 du 23 septembre 1993, article 2 : article 40 bis du Statut spécial de la Vallée d'Aoste Lois concernant les langues minoritaires Loi nationale n° 482 du 15 décembre 1999-Normes en matière de protection des minorités linguistiques historiques Loi régionale n° 47 du 19 août 1998, portant sauvegarde des caractéristiques ainsi que des traditions linguistiques et culturelles des populations walser de la vallée du Lys. 1 Quatre autres régions italiennes bénéficient d'un statut d'autonomie : le Frioul-Vénétie Julienne, le Trentin-Haut Adige, la Sardaigne et la Sicile. Sur les cinq régions spéciales, deux sont désignées en raison de leur nature insulaire (la Sicile et la Sardaigne) tandis que les trois autres (Vallée d'Aoste, Trentin-Haut Adige et Frioul-Vénétie Julienne) le sont en raison de la présence de groupes linguistiques minoritaires à protéger. 2 La Vallée d'Aoste comprend 74 communes, dont 73 regroupées au sein de 8 communautés de montagne*. Ce système autarchique fut brisé par les évènements qui portèrent à la constitution du royaume d'Italie en 1861, date à laquelle la croissance démographique dans la Vallée avait atteint aussi son apogée. Ce fut un moment décisif pour l'évolution historique et sociale du pays qui n'arrivait plus à satisfaire, avec ses propres moyens, les besoins posés par cette croissance et qui soudain se trouva confronté à d'autres régions mieux pourvues du point de vue économique. Les dernières décennies du XIX e siècle ont fait enregistrer donc un fort déséquilibre économique qui a été la cause première de la grande émigration des Valdôtains vers d'autres contrées. Il ne s'agissait plus d'une vague temporaire comme celle des maçons, des tailleurs de pierre, des marchands ambulants, des ramoneurs, des peigneurs de chanvre, des sieurs de bois, de moissonneurs ou des sabotiers, qui avait caractérisé les siècles passés, mais ce fut un exode définitif surtout vers la France, la Suisse, l'Amérique. La Vallée a fait enregistrer un excédent migratoire de 20.874 personnes entre 1891 et 1911 ; donc dans la réalité le courant fut encore plus puissant et il faut tenir compte qu'à l'époque les habitants de la région étaient 80.000 environ (Janin 1991). Le XX e siècle a été fortement marqué par ces phénomènes de migrations qui ont eu des traits communs dans plusieurs pays européens. Mais ce qui fait de la Vallée d'Aoste un cas tout à fait Article 38 En Vallée d'Aoste la langue française et la langue italienne sont sur un plan d'égalité. Les actes publics peuvent être rédigés dans l'une ou dans l'autre langue, à l'exception des actes de l'autorité judiciaire, qui sont établis en italien. En Vallée d'Aoste les administrations de l'État recrutent, autant que possible, des fonctionnaires originaires de la région ou connaissant le français. Article 39 Dans les écoles de tout ordre et degré qui dépendent de la Région, un nombre d'heures égal à celui qui est consacré à l'enseignement de l'italien est réservé, chaque semaine, à l'enseignement du français. Certaines matières peuvent être enseignées en français. Haute et Basse Vallée, sur la base d'une frontière est-ouest très approximative et effrangée, à placer dans la zone médiane comprise entre Quart et Châtillon) est en effet remarquable et n'a jamais connu de nivellement en direction d'un dialecte commun en fonction de "langue-toit". Les raisons de cette caractérisation linguistique se relient aux dynamiques historiques (cf. 1.2.) qui ont marqué la région valdôtaine. Le caractère néo-latin des patois valdôtains, qui ressentent uniquement au niveau du substrat de l'influence des parlers celte-ligures des préexistants Salasses, remonte de toute évidence à la profonde romanisation qui a eu lieu suite à la fondation d'Aoste (l'an 25 avant notre ère). 9 En effet, les témoignages médiévaux d'utilisation du francoprovençal se révèlent presque des tentatives d'écriture individuelle (mais jamais provenant de la région valdôtaine), y compris pour la plus célèbre, c'est-à-dire l'important recueil d'écrits de Marguerite d'Oyngt, prieure de Paleteins (dialecte Lyonnais du XIV e siècle). 10 Pour la zone francoprovençale française et suisse voir pour cela le recueil effectué par Häfner 1955. Pour la Vallée d'Aoste, nous vous renvoyons à Schüle 1975 et, parmi d'autres, aux essais présents dans CÉF 2002 et CÉF 2004. 11 Pour une première orientation sur les phénomènes d'interférence concernant le francoprovençal, voir les essais recueillis dans CÉF 2006. 12 L'estimation approximative d'environ 50% de la population valdôtaine connaissant encore et utilisant plus ou moins souvent le patois proposée par Favre 2002 trouve une confirmation à travers les données du sondage de la Fondation Emile Chanoux (cf. 2.4.) de 2001. 35 Synthèse des données PASVA 2001 aux questions 902 En quelles langues écrivez vous généralement pour des raisons personnelles?, 903 [...] pour des raisons professionnelles?, 1001 En quelle langue lisez-vous livres, revues, journaux?, 1301 En quelles langues suivez-vous les émissions télévisées?. 36 [«Très liée à certains domaines et sujets particuliers unis par l'être [...] inhérent au territoire de la région.» (…) «la langue française semble bien loin de recouvrir tous les secteurs fonctionnels propres d'une langue par élaboration [...] pleinement développée»]. Cf. Berruto 2003, pp. 49-50, qui reporte les résultats du mémoire de maîtrise de Grange N., La presenza del francese nei giornali e nei periodici valdostani: un'indagine preliminare, Faculté de Lettres et Philosophie de l'université de Turin, année académique 1998-1999. 37 [«que l'on connaît mais que l'on n'utilise pas (car on n'a pas besoin de l'utiliser)»]. 38 De plus, il faut ajouter, en reprenant Berruto, 2003, p. 48, qu'il a été démontré qu'en général, à l'intérieur d'un répertoire bilingue endogène et monocommunautaire comme dans le cas valdôtain (voir ci-dessous la définition), il est très difficile (pour des questions de "économicité" linguistique) "le maintien stable et à long terme de deux langues 'hautes' [...] en utilisation effective et paritaire sur toute la gamme de fonctions ". 39 Cf. Telmon 1992 c , p. 126, qui renvoie à Rossignoli 1986. Voir aussi les observations conclusives (pages 51 et 52) par Berruto 2003. 40 [«Tout citoyen est censé être bilingue»].