Travail des enfants, enfants des rues et approche par les capabilités : Liens méthodologiques et implications pour les politiques (original) (raw)
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Une approche géographique du «travail» des enfants des rues
2006
Cet article propose de décrire le quotidien des enfants des rues de Yaoundé (Cameroun) et d'Antananarivo (Madagascar) en mettant l'accent sur les activités générant des revenus. Quels espaces de travail émergent au sein de la ville, suivant quelles logiques ? Ce questionnement nous permet de dessiner les contours, incertains, de l'univers de la rue. Il ouvre aussi la réflexion sur le devenir des enfants et leur capacité à s'insérer au sein de la société urbain. Nous prenons en compte les actions de l'Etat, des ONG et les représentations des habitants.
Politiques éducatives et approche par les capacités
Éthique publique, 2009
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Des pratiques autour des jeunes/enfants des rues : une perspective internationale
Nouvelles pratiques sociales, 2004
Résumé L’avènement de programmes d’intervention originaux qui s’intéressent aux jeunes des rues sur le plan mondial permet d’appréhender, dans cette même perspective, le phénomène auquel ils sont associés. Le présent article vise à mettre en lumière, par le biais du discours international, l’existence de courants de pensée et de systèmes de représentations dominants, en jetant un regard sur leur évolution. Ces idéologies sont ensuite mises en dialogue avec certaines notions du courant dit « alternatif », qui engendrent des fondements théoriques et idéologiques de même que des représentations des jeunes des rues, qui peuvent prétendre à une certaine universalité.
L'approche par les capacités et le travail
2009
Notre contribution part du concept de « capability 1 » et de son environnement théorique, mis en oeuvre et approfondis par Amartya Sen depuis les années 1980. L'effort consiste à engager une revisite du domaine du travail à partir de ces recherches d'Amartya Sen, entreprise à laquelle celui-ci ne s'est pas livré directement, mais qui fait, néanmoins, l'objet de travaux ici ou là 2. Je le fais à partir d'une recherche collective et interdisciplinaire, conduite dans le cadre de programmes européens depuis le début des années 2000 3. Mon propos n'est pas d'appliquer Sen, mais de développer une approche du travail par les capacités à partie de ses prémisses théoriques et méthodologiques. Car les concepts et le cadre théorique de Sen doivent être interprétés et concrétisés en fonction des domaines. Ceci est moins dû au fait (qui compte malgré tout) qu'il a tenté autant que possible de garder le vocabulaire de l'économie dans des questions qui en sont parfois éloignées, qu'à son art et à sa volonté de laisser ouverte jusqu'à un certain point (cette limitation est importante, car plus on approfondit, plus à mon avis les ambiguïtés se dissipent) l'interprétation de son approche théorique. Il refuse la posture habituelle chez les économistes, celle d'occuper la position de conseiller du Prince, c'est-à-dire d'indiquer à celui-ci la solution optimale qui découle de la théorie ou du modèle de l'économiste et qu'il devrait donc appliquer. Sen vise à munir les citoyens, les chercheurs et les décideurs d'une vision précise de la configuration des choix collectifs qu'ils ont à faire : ses dimensions, son étendue, ses paramètres, ainsi que la manière dont tous ces facteurs s'agencent les uns par rapport aux autres. Il cherche à fournir le cadre de la réflexion collective et de la délibération démocratique, laissant la concrétisation de ce cadre et la recherche des solutions, a priori nombreuses, à leurs acteurs. Dans l'espace imparti, on ne peut guère que donner un avant-goût qui n'échappera, ni à la simplification, ni au schématisme. Il nous faut aussi laisser de côté beaucoup de développements possibles, dont la comparaison avec d'autres approches du travail qui seront présentées dans ce Colloque. Je dois tout de suite éviter un malentendu qui pourrait biaiser la lecture de ce qui suit et plus largement trahir l'esprit des recherches collectives dans lesquelles je m'inscris. Il ne s'agit en aucun cas d'ajouter un concept supplémentaire aux concepts de qualification, habileté, compétence, etc. L'objet du texte n'est pas d'hypothétiques « capacités du travail », 1 Nous traduisons « capability » par le mot français "capacité" et non par le néologisme de « capabilité » préféré par d'autres auteurs, en philosophie notamment. Ceci nous permet de travailler de l'intérieur, en quelque sorte, l'usage du mot « capacité » dans la langue française. 2 En particulier au sein de l'association HDCA « Human Development and Capability Approach. Voir la revue
L'approche par les capacités : une orientation pour les politiques publiques
Je suis chargé de vous introduire à quelques concepts, vous donner quelques clefs permettant de rentrer progressivement dans la Capability Approach et de la discuter. Je vais procéder en trois étapes. D'abord, qu'est-ce qu'une capacité ? Tout le monde parle aujourd'hui de capacités, de skills, de compétences, ce vocabulaire est très à la mode. Quand on s'appuie sur l'approche par les capacités initiée par Amartya Sen, la capacité doit être comprise dans un sens beaucoup plus précis. Il ne s'agit pas de traiter des capacités en général, mais de leur donner un contenu conceptuel déterminé.
Le travail des enfants : uniquement un problème de pauvreté ?
Travail et emploi
Cet article analyse les déterminants du travail des enfants âgés de 5 à 14 ans au Cameroun, en insistant sur les facteurs de vulnérabilité (état de pauvreté et chocs négatifs sur les revenus). L'étude utilise les données microéconomiques de la troisième Enquête camerounaise auprès des ménages (Ecam III). Le modèle probit bivarié mobilisé montre que le niveau de vie mesuré par le revenu a un effet négatif sur le travail des enfants et positif sur leur scolarisation. Ces effets sont néanmoins faibles après instrumentation du revenu. Par ailleurs, les variables de choc indiquent qu'une baisse brutale de revenu est positivement associée à un travail plus fréquent des enfants, tandis que la possession de terres, dont l'exploitation nécessite de la force de travail, tend à l'accroître. (3) Ces auteurs qualifi ent cette hypothèse d'« axiome luxueux » de pauvreté, cf. infra.
Éthique publique
Sorties de rue : l'approche par les capabilités pour dépasser les écueils d'une approche centrée sur les déterminants sociaux de la santé Résumés La santé des personnes sans-abri se singularise par une plus grande prévalence de maladies ainsi que par un taux de mortalité prématuré et supérieur à la population générale. Si l'absence de logement constitue un facteur d'explication important, d'autres éléments y contribuent : organisation des soins, appréhensions « soignants » / « soignés » ... Ainsi, bien qu'une lecture en termes de déterminants sociaux s'avère essentielle pour comprendre cette problématique, elle se révèle insuffisante. Partant, comment une analyse centrée sur les capabilités peut-elle permettre de rendre compte du processus à l'oeuvre dans le recours aux soins du public ? Nous explorerons ces enjeux à partir d'un dispositif de relogement de personnes sans-abri. Celui-ci, au-delà de la mise en évidence du logement comme base indispensable du soin, indique la nécessité : 1) de mener un travail multifactoriel permettant à la fois l'accès aux ressources et leur conversion ; 2) d'inclure la participation des personnes et d'éviter toute injonction normative au soin. The health of homeless people is characterized by a higher prevalence of diseases as well as a premature death rate that is higher than the general population. If the absence of housing is an important factor of explanation, other elements contribute to it: organization of the care, apprehensions "caregivers" / "treated" ... Thus, although a reading in terms of social determinants proves essential to understand this problem, it proves to be insufficient. Therefore, how can a capability-based analysis be used to account for the process at work in public health care? We will explore these issues from a relocation of homeless people. This, beyond the highlighting of housing as the essential basis of care, indicates the need: 1) to carry out multifactorial work allowing both access to resources and their conversion; 2) to include the participation of people and avoid any normative injunction to care. Mots-clés : sans-abrisme, déterminants sociaux, capabilités / homelessness, social determinants of health, capabilities
La mobilité des enfants à l’épreuve de la rue
Enfances, Familles, Générations, 2010
Un grand nombre d’aménagements urbains de l’espace public cherche à « pacifier » le trafic automobile afin d’améliorer le cadre de vie (moins de bruit, moins de pollution), de mieux partager la rue entre les différents usagers et surtout d’assurer un bon niveau de sécurité pour les plus vulnérables. C’est le cas des zones 30, une pratique largement développée dans les villes françaises. La question que pose cet article est la suivante. En réduisant la vitesse et le trafic automobile, ces aménagements répondent aussi aux enjeux du transport durable qui vise, entre autres, à promouvoir la marche à pied. Qu’en est-il au sujet plus spécifique de la mobilité des enfants, dont nous savons qu’elle se caractérise pour l’essentiel par une faible part de déplacement autonome et une dépendance marquée à l’automobilisme ? Autrement dit, la mise en zone 30 d’un quartier permet-elle une mobilité plus autonome des enfants et une plus grande pratique de la marche à pied ? Pour y répondre, une série...