Pour en finir avec la troisième voie chez Parménide (original) (raw)
2006, Elenchos Rivista Di Studi Sul Pensiero Antico
Parler de "voies de la recherche" chez Parménide est non seulement naturel, mais aussi légitime. En effet, il est tout à fait naturel de parler de ces voies car Parménide luimême en parle, et il est légitime de le faire parce que Parménide affirme, dans le texte connu aujourd'hui comme "fragment 1", que celui qui entreprend le chemin du savoir a le "droit" à l'ouverture des portes de la connaissance. Ce n'est pas le fruit du hasard que soit Diké, la déesse du droit, qui détienne les clés qui ouvrent la voie du chemin de la vérité, et que soit elle qui permet ainsi d'entreprendre la recherche qui conduira vers la découverte de l'être. En revanche, parler d'un problème concernant ces voies de recherche est à la fois artificiel (c'est-à-dire, non naturel) et illégitime, car ce problème n'existe pas dans la philosophie de Parménide. Il s'agit d'une invention des commentateurs, et même des commentateurs qui s'étalent dans le temps dans une période très restreinte, car Parménide a écrit son texte il y a au moins vingt-cinq siècles, et ledit problème est né il y a à peine un siècle et demi, et même moins. On pourrait soutenir que la tradition philosophique s'est trompée, et même que les commentateurs anciens sont restés aveugles et sourds face à ce qui était évident. Ce n'est pas impossible. Mais on peut affirmer aussi que notre postmodernité a une tendance naturelle à compliquer ce qui, en soi, était presque banal, et qu'elle exige des gens du passé qui s'expriment au présent. Les intellectuels ont l'habitude de parler d'une "récupération" du passé. Nous préférons la catégorie de "tergiversation".