Du plan plastique au plan iconique, ou le sa-voir de l’œil (original) (raw)
Related papers
Œil pour œil : l’art contre la technopolice (autour de Paolo Cirio, Capture, 2020)
Appareil --- n° spécial : Vilém Flusser : la technique et les médias à la croisée des disciplines, 2023
À la frontière des arts numériques, de la philosophie des techniques et des « surveillance studies », résolument critiques, cet article propose l’ethnographie d’une controverse, esthétique et politique, survenue à l’occasion de l’exposition du projet Capture, de l’artiste italien Paolo Cirio (2020) et de la pétition européenne qu’elle a inauguré en ligne, visant à bannir la reconnaissance faciale dans l’espace public. À la lumière des théories de Vilém Flusser, nous analysons l’ambivalence des images numériques à l’ère de la reconnaissance faciale ou de l’intelligence artificielle, leurs déterminismes sociotechniques, ainsi que les conditions et modalités de leur possible retournement (ou détournement de leurs appareils) par la ruse artistique. Nous montrerons comment l’art de la désobéissance numérique invite à « mordre la machine », réouvrir les boîtes noires et renverser les rôles entre surveillants et surveillés en lien avec le débat autour des violences policières et l’ambivalence du projet de loi de « sécurité globale ». Mots-clés : appareils numériques, machines de vision, photographie, surveillance, police, « sécurité globale », censure, reconnaissance faciale, OSINT, arts technocritiques, médias tactiques, sousveillance, Vilém Flusser, Paolo Cirio _ At the frontier of digital arts, philosophy of techniques and the resolutely critical “surveillance studies”, this article proposes the ethnography of a controversy, aesthetic and political, which occurred on the occasion of the exhibition of Capture, a project of the Italian artist Paolo Cirio (2020), and of the European petition it inaugurated online, aiming at banning facial recognition in the public space. In the light of Vilem Flusser’s theories, we analyze the ambivalence of digital images in the age of facial recognition or artificial intelligence, their socio-technical determinisms, as well as the conditions and modalities of their possible reversal (or detour of their devices) through artistic ruse. We will show how the art of digital disobedience invites to “bite the machine”, to reopen the black boxes and to reverse the roles of the watchers and monitored in connection with the debate around police violence and the ambivalence of the “global security” law project.
Les études visuelles et le tournant iconique
Intermédialités: Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques, 2000
Les études visuelles et le tournant iconique* K e i T h mox e y L 'idée de « présence » impressionne autant la pensée de l'après-Lumières que l'apparition du fantôme de Banquo à la table de Macbeth, et elle vient de poser ses pénates à l'intérieur des murs des sciences humaines. C'est aujourd'hui un lieu commun d'affirmer que les objets sont doués d'une vie propre, qu'ils possèdent un statut existentiel et une capacité d'action. Certes, les objets, qu'il soient ou non esthétiques/artistiques, suscitent de vives sensations et ils portent une charge émotionnelle incontournable. Ils nous renvoient à des époques et à des lieux inaccessibles et nous parlent d'événements trop douloureux, trop heureux ou trop ordinaires pour être remémorés. Pourtant, ils servent parfois de monuments pour la mémoire collective, d'indices d'une valeur culturelle, de foyers de pratiques rituelles, et ils satisfont ainsi les besoins d'une communauté ou ceux, privés, d'une personne. Matériellement manifeste, jadis conjurée au nom de la lisibilité et de la rationalité, la « vie » du monde revient maintenant nous hanter 1. *Une version de cet essai a été présentée dans un colloque sur la « construction visuelle de la culture » (The Visual Construction of Culture) tenu à Zagreb au mois d'octobre 2007. Je tiens à remercier Kresimir Purgar et Zarko Paic pour leur invitation, tout comme James Elkins et Marquand Smith pour leurs commentaires sur les premières versions de ce texte. Une version légèrement différente est parue en anglais dans The Journal of Visual Culture (2008). Je tiens enfin à remercier Patrick Poulin et Johanne Lamoureux pour cette traduction française. 1. La présence phénoménologique des objets, en particulier ceux associés au culte religieux et ceux produits sous l'égide du concept « d'art », a bien sûr toujours été reconnue.
L’arrière-fond philosophique du concept de plan
Philosophiques, 1974
Résumé Le concept de plan utilisé en planification socialiste est rapproché du concept de plan invoqué par diverses philosophies de l'histoire. Pour ce faire, la notion de « plan divin » est analysée à l'aide d'une structure à sept termes qui, s'appliquant également au concept socialiste de plan, permet de fonder ce rapprochement. Les avatars du concept de plan en philosophie de l'histoire sont ensuite examinés de manière à faire ressortir un parallèle entre les dilemmes de cette philosophie et ceux de la planification soviétique, yougoslave ou chinoise.
Magique, tragique et autres "hics" du plastique
Magique, tragique et autres "hics" du plastique, 2020
Le plastique fait l’objet de toutes les critiques à l´heure de l´Anthropocène, parfois aussi nommé Plasticène. Produit parmi les plus emblématiques de la "modernité", il est aujourd’hui porté sur banc des accusés pour son impact environnemental majeur. Pourtant, en faire son procès n’est pas chose aisée. Cette analyse fait le point sur ce dont le plastique est inculpé, pour mieux définir les responsabilités dans cette histoire principalement humaine.
Préalables à une pensée de la guerre : visualité et visibilité
Bruno Nassim Aboudrar est l'auteur notamment de Voir les fous (1999), de La recherche du beau (2001), de Comment le voile est devenu musulman (2014), et de plus d'une vingtaine d'articles. Dans cet entretien volontairement introductif à une pensée de la guerre, Bruno Nassim Aboudrar souligne l'importance d'une réflexion sur les manières de la percevoir, inaugurant ainsi l'hypothèse de changements esthétiques paradigmatiques concernant les guerres contemporaines nécessitant de penser une a-visibilité par delà la dialectique privilégiée de la visibilité et de l'invisibilité de la guerre. C'est donc précisément en interrogeant les conditions révélant le phénomène de la guerre — étant entendu que Bruno Nassim Aboudrar n'est pas un spécialiste de la guerre — que peuvent se poser certaines questions. Aussi, nous avons voulu résumer et prolonger deux d'entres-elles élaborées à partir de la référence à l'oeuvre de l'artiste hollandais David Verbeek : le privatif du regard dans les guerres contemporaines et la question des rapports entre l'esthétique et l'éthique.
Le montage : de la vision à l’action
Cinémas: Revue d'études cinématographiques, 1998
RÉSUMÉ Cet article a pour ambition de montrer en quoi le montage, que l'on décrit souvent comme l'essence du langage cinématographique, est un dispositif de médiation de la vision et de l'action. Walter Benjamin, en élargissant les analyses de Eisenstein sur le « montage des attractions », fut un des premiers théoriciens à souligner que le choc visuel du montage obligeait le spectateur à réagir sur le plan politique et à adopter un comportement progressiste.
SCEPTICISME VIS-A-VIS DU «GENRE»
Actes du colloque: comprendre les inégalités hommes- …, 2004
'g ge en nr re e' ' : : O Où ù e en n s so om mm me es s--n no ou us s p pa ar r r ra ap pp po or rt t a au ux x a au ut tr re es s ? ?