Le Bruxelles des Cités obscures (original) (raw)

20 février 2014 – Communication à la Bibliotheca Wittockiana Au début des années 1980, François Schuiten et Benoît Peeters s'associent pour donner naissance à une ville si présente et charismatique, qu'elle devient personnage. Le héros est abaissé à un rang secondaire. L'expérience se prolonge pour les deux collaborateurs : la série des Cités obscures, prend de l'ampleur et se conjugue comme une dimension parallèle de notre monde. Les albums constituant cette série de fiction réaliste retracent la confrontation entre l'humain et l'urbain. Il n'y a aucune logique de suite. N'importe quel album peut être une porte d'entrée aux 'Cités obscures', et les ouvrages ne sont pas tous des BD. Les Cités obscures tracent le destin extraordinaire d'une civilisation, où mythes et imaginaire documenté s'entrelacent. La série interroge par le biais de divers médias l'évolution de la ville en tant qu'architecture, histoire humaine. Son imaginaire est basé sur le regard des deux créateurs habitant Bruxelles qui, fascinés par les multiples facettes de cette ville, décident de rendre hommage à son aspect contradictoire. Leur vision est influencée par une littérature tentaculaire borgesienne et une culture plastique sans cesse renouvelée. La série joue sur les expériences transmédiatiques, élargissant le champ de la bande dessinée aux autres formes de langages artistiques (affiches, peintures, etc.) et littéraires (livres d'images, journaux, revues). Bruxelles est une mine d'informations autant que de questionnements. Cette ville est une des principales sources nourrissant l'écriture de Schuiten et Peeters. Les Cités obscures en déclinent les facettes et le développement hors du commun. La ville, à l'échelon du continent obscur, se trouve éclatée en plusieurs cités. Le territoire obscur fonctionne comme un prétexte géographique (2). « Certains se demandent si la Belgique selon Chaland a réellement existé. Même avec les Cités obscures, ce type d'interrogation n'a jamais été mon problème. Pour que ce soit « belge », ou plutôt « bruxellois », il n'est pas vraiment important de dessiner des rues qui ont existé. En réalisant des compositions imaginaires, on peut créer des rues qui sont véritablement « bruxelloises ». (L'Horloger du rêve, p. 28 propos de FS)