Sur les modes de réception des connaissances médicales dans la littérature clandestine: (XVIIème. - XVIIIème. siècles) (original) (raw)

Découvertes médicales et philosophie de la nature humaine (XVIIe et XVIIIe siècles)

Revue de Synthèse, tome 134, No 4, 2013

Cet article présente une chronique du projet ANR jeunes chercheur Philomed que j'ai co-dirigé entre 2009-2013 et qui a réuni une équipe de 14 chercheurs travaillant sur la question de l'articulation entre mèdecine, anthropologie et philosophie dans l'Europe de la période moderne et des Lumières. Il est co-signé par plusieurs membres de cette équipe: S. Buchenau, C. Crignon, M. Gaille, D. Kolesnik-Antoine, A.-L-Rey.

Panorama des revues médico-littéraires à l'Entre-deux- guerres

Episémocritique, 2018

« Ne nous payons pas de mots et cessons d'opposer médecine et littérature », s'exclame le Dr Giuliani, alias Germain Trézel lorsqu'il publie des poèmes, dans une revue médico-littéraire qu'il a fondée (Épidaure, sept. 1922, 5). Si le médecin-poète pousse cet appel à la réconciliation, c'est bien que la guerre semble déclarée entre art et science après le premier conflit mondial 1. Mais la revue Épidaure se propose justement de révoquer le divorce entre ces deux cultures pour renouer une relation antique-comme en témoigne son titre en référence au lieu où, jadis, s'élevait le temple d'Asclépios. Mais cette main tendue n'est pas propre à Épidaure, loin s'en faut, pendant la période de l'Entre-deux-guerres : d'autres périodiques à vocation médico-littéraire proposent de (re)faire confluer art et médecine. Certes, depuis la fin du XIXème, de nombreuses revues médicales circulent, grâce à la libération de la presse en 1881, l'évolution des techniques d'impression et les facilités de communication-telles la Chronique médicale 2 et AEsculape, qui naissent avant la Grande Guerre. Cependant, on assiste dans les années 1920 à une véritable explosion des parutions à vocation non pas scientifique mais médico-littéraire, dirigées par des médecins amateurs de littérature. Étant donné que la plupart de leurs collaborateurs ont exercé sur le front, ces revues semblent poursuivre une aspiration humaniste, proposant une vision idéalisée de la figure du médecin, qui allierait expertise technique et culture lettrée.

L’art de la controverse dans la préface médicale au XVIe siècle

« Conflits et polémiques dans l’épistolaire » sous la dir. d’Élisabeth Gavoille et François Guillaumont, Collection « Perspectives littéraires », Presses Universitaires François-Rabelais, Tours 2015, p. 409-423 (ISBN 978-2-86906-388-4) (ISSN 2111-6024), 2015

L’art du masque dans la préface médicale aux XVIe et XVIIe siècles

La Préface. Formes et enjeux d’un discours d’escorte, sous la dir. Marie-Pier Luneau, Denis Saint-Amand, Paris, 2016, Éditions Classiques Garnier, coll. Rencontre 163 – série Théorie littéraire, s. 19-37 (livre broché, ISBN 978-2-406-05809-0, livre relié ISBN 978-2-406-05810-6, ISNN 2103-5636) , 2016

Pour les médecins de la Renaissance, la préface n’est pas uniquement un espace de communication où se construit l’image de l’auteur ; elle leur fournit aussi une occasion pour une mystification qu’est l’usage d’un masque littéraire. Cette étude porte sur l’écriture du discours préfaciel dans les ouvrages médicaux aux XVIe et XVIIe siècles en France sous l’angle de différents déguisements que revêtent les médecins, auteurs de pièces liminaires dans les pharmacopées, traités de chirurgie et régimes de santé. L’article se propose d’abord de passer en revue les masques du « je » auctoriel les plus fréquents qui, enracinés dans la rhétorique classique, servent chez les médecins à réaliser leurs intérêts personnels aussi bien que ceux des groupes professionnels auxquels ils appartiennent. Dans un second temps, le travail étudie le cas particulier d’un médecin connu – Laurent Joubert (1529-1583), professeur de médecine et chancelier de l’Université de Montpellier – qui dans le Traité du ris, ayant dissimulé son identité sous un pseudonyme, nourrit aujourd’hui encore la curiosité des chercheurs.

"La santé dans les écrits privés du XVIIIe siècle"

Au plus près des cœurs ? Nouvelles lectures historiques des écrits du for privé, table ronde des 6-7 juin 2002 de l’université de Paris IV, sous la direction de Jean-Pierre Bardet et François-Joseph Ruggiu, Paris, PUPS, 2005, p. 165-183, 2005

In Au plus près des coeurs ? Nouvelles lectures historiques des écrits du for privé, table ronde des 6-7 juin 2002 de l'université de Paris IV, sous la direction de Jean-Pierre Bardet et François-Joseph Ruggiu, Paris, PUPS, 2005, p. 165-183. Avant-hier au soir, mon mari se trouva un peu mal à son aise. Il se coucha avec des frissons, et depuis ce moment-là il a de la fièvre. M. Bourdon, le médecin, l'a vu. Il n'a pas l'air de croire que ce soit grave. Dieu le veuille ! Il dit que c'est une petite fièvre catarrhale. J'ai fort peu dormi ces deux nuits, je ne me sens pas trop bien. J'espère que Dieu me donnera les forces nécessaires. Le sirop de quinquina me fait grand bien dans les occasions où j'ai un peu de fatigue. J'ai aussi fait vacciner mes deux dernières petites filles. Il me paraît que la bonté de cette découverte se confirme. J'ai pensé que je serais coupable si je n'en profitais pas. Ce sera une grande tranquillité pour moi, surtout dans la position où je me trouve si cela réussit. Toutes ces circonstances prolongeront un peu mon séjour ici (Mâcon) ; cela m'a d'abord contrarié, mais je me résigne à tout ce qu'il plaira à Dieu.

Pratiques de l'interdisciplinarité en terre médicale - Elfe XX-XXI - Extension du domaine de la littérature

De quelle manière l’évolution des rapports entre la poésie et la médecine depuis le début du xxe siècle, envisagée à travers la figure du poète-médecin, témoigne-t-elle de la capacité d’ouverture à l’altérité de la littérature ? En quoi l’autonomie assumée du champ littéraire confère-t-elle à ce dialogue une force renouvelée ? Ces questions orientent les recherches de l’équipe littéraire financée par le Fonds National Suisse pour la Recherche Scientifique au Département de Médecine de la Faculté des sciences pour la chaire « Médecine et Société » de l’Université de Fribourg. Prenant appui sur une position institutionnelle qui est en elle-même le signe d’une extension du domaine des lettres par-delà les facultés de sciences humaines, ce projet FNS déborde également par son champ de recherche et sa méthodologie le traditionnel domaine de la littérature, qu’il ouvre à la médecine. Il s’agit dès lors de croiser le champ des humanités médicales, le dialogue plus large entre littérature et savoirs et les approches socio-historiques du champ culturel.