Crises de démocratie et interventions militaires en Afrique : alibi de responsabilité ou enjeux hégémoniques ? (original) (raw)

Démocratie et militaires au pouvoir en Afrique

Appel à contributions, 2024

📖Appel à contributions📚 "DEMOCRATIE ET MILITAIRES AU POUVOIR EN AFRIQUE" ✒️ Volume collectif coédité par : Sergiu Miscoiu (Centre de réussite universitaire- Centre d'Etudes Africaines UBB Cluj) et Hygin Kakai (Cespo, Universite Abomey-Calavi). 🔎Focus sur la gouvernance de l’Etat par les militaires y inclus le discours de légitimation et la capacité d’action publique. 📌 Calendrier: 25 septembre 2024 – envoi d’un intitulé, d’un résumé de max.150 mots, de 5 mots-clés, de même que d’une notice biographique de 100 mots maximum – les contributeurs intéressés sont invités à envoyer leurs propositions à l'adresse : cespouac@gmail.com 15 février 2025 – envoi des premières variantes des chapitres proprement dits, rédigés en français, qui ne doivent pas dépasser 10.000 mots. 1er juin 2025 – envoi des variantes définitives des chapitres 📎🖋 La description du volume et l'appel détaillé est à trouver ici: https://cestaf.centre.ubbcluj.ro/?p=991

L'« ingérence démocratique » en Afrique comme institution, dispositif et scène

La présente étude décrit l'ingérence comme étant ritualisée dans un contexte de montée en puissance de la démocratie en tant que sujet de préoccupation internationale. La formation d'un référentiel international de la gestion démocratique de l'État en Afrique s'impose ainsi aussi bien aux « entrepreneurs d'intervention » qu'aux « importateurs » de modèles institutionnels dans ce continent. La mise en oeuvre d'instruments interna-tionaux d'action publique de promotion de la démocratie ouvre la possi-bilité de voir des logiques réalistes à l'oeuvre dans les différentes formes d'intervention. Elle permet également d'envisager l'interventionnisme et la réception de « modèles institutionnels » en Afrique comme des « rites d'interaction » au sens où Goffman l'entend. AbstRAct : This study describes the international intervention within states as ritualized in the context of the rise of democracy as a matter of global concern. The formation of an international benchmark for the democratic management of the state in Africa constrains « entrepreneurs of intervention » as well as the as « importers » of institutional models in this continent. The implementation of international policy instruments to promote democracy opens the possibility to observe realistic logic at work in the various forms of intervention. It also allows perceiving interventionism and reception of « institutional models » in Africa as « interaction rituals » in the sense that Goffman sees it. Resumen : El presente estudio describe la injerencia como ritualizada en el contexto de ascenso de la democracia en tanto objeto de preocupación internacional. La formación de un referente internacional de la gestión democrática del Estado en África se impone tanto a los « impulsores de la intervención » como a los « importadores » de modelos institucionales en el continente. La utilización de instrumentos internacionales de promoción de la democracia abre la posibilidad de ver las lógicas de las diferentes for-mas de intervención. Esto permite tanto encarar tanto el intervencionismo,

Les nouveaux interventionnismes militaires africains

Politique africaine

L'intervention militaire du Nigeria au Liberia, de l'Ouganda et du Rwanda en République démocratique du Congo (RDC), de l'Angola au Congo-Brazzaville, ou encore celle de l'Afrique du Sud au Lesotho mettent en évidence les ingérences militaires qui se sont multipliées au sud du Sahara. Depuis le début des années 1990 en effet, on constate une forme nouvelle d'interventionnisme qui n'est plus celle des organisations multilatérales, des ex-puissances coloniales ou des superpuissances américaine et soviétique de la guerre froide, mais celle d'hégémons régionaux africains. Il ne s'agit plus ici d'un soutien clandestin ou d'une assistance technique, voire militaire, apportée à un autre État 1 ou, à l'inverse, aux groupes armés qui lui disputent son autorité, mais d'une intervention armée directe (coercitive ou consensuelle) en vue de modifier, d'altérer ou, au contraire, de préserver la conduite politique d'un autre État. 1. Il aurait été intéressant d'étudier le rôle souterrain du Burkina Faso et de la Libye dans les conflits de l'Afrique de l'Ouest et ses implications en termes de puissance.

Coup d'Étatisme et Etatisme du coup en Afrique : entrée ou sortie de la démocratie

Coup d'Étatisme et Etatisme du coup en Afrique : entrée ou sortie de la démocratie ? L'Afrique connaît ces derniers temps une cascade de coups d'Etat que la communauté internationale analyse plutôt négativement. Ce texte s'attèle à soutenir une lecture positive du coup d'Etat à l'aune des problèmes concrets du continent africain en montrant que les derniers coups de force qui ont eu lieu en Afrique s'apparentent à des révolutions populaires et que cela les différencie de l'Etatisme du coup contre lequel sont en lutte les peuples africains. Nous cherchons à débusquer les mouvements de fond intra-africains et internationaux qui expliquent la conjoncture politique africaine du moment et militent pour une noncondamnation systématique de l'usage de la crédibilité des armes pour prendre le pouvoir d'Etat.

Enjeux démocratiques et (re)conquête du politique en Afrique

Cahiers Sens public, 2013

Enjeux démocratiques et (re)conquête du politique en Afrique. De l'espace public religieux à l'émergence d'une sphère islamique oppositionnelle Gilles Holder et Maud Saint-Lary epuis une vingtaine d'années, les travaux sur la redéfinition d'une sphère islamique au sein des espaces publics ouestafricains partent d'un double constat. Premièrement, les processus de démocratisation issus des conférences nationales des années 1990 ont conduit à une libéralisation juridique des médias et des associations, parallèlement à une décentralisation des institutions, de l'aide au développement, et à une urbanisation sans précédent. Deuxièmement, cette période est marquée par une accélération des phénomènes de « réveils religieux », tant chrétiens qu'islamiques, qui s'accompagnent de visées identitaires, voire nationalistes.

De la redéfinition du dilemme de la sécurité autour de la « faiblesse » de l’Etat africain

L'Afrique apparaît comme un lieu d'observation privilégié en matière de recomposition des pouvoirs et constitue un microcosme de choix pour comprendre les évolutions de la sécurité. La multiplication des complexes régionaux de sécurité (Buzan, 1991) nous incite à ce titre à nous interroger sur la nature du dilemme de sécurité, à savoir que tous les moyens pris par un Etat pour augmenter sa sécurité diminuent celle des autres. "Striving to attain security from such attack, [groups, individuals or States] are driven to acquire more and more power in order to escape the impact of the power of others. This, in turn, renders the others more insecure and compels them to prepare for the worst. Since none can ever feel entirely secure in such a world of competing units, power competition ensues, and the vicious circle of security and power accumulation is on." (Hertz, 1950, p.157) Si la finalité reste inchangée, à savoir la sécurisation des espaces, au regard des rapports de force entre l'Etat et les acteurs non étatiques en Afrique, la question qui se pose est celle d'une évolution des formes du dilemme de sécurité, qui serait liée à deux phénomènes. Tout d'abord, les Etats cherchent moins à être des garants de la stabilité qu'à tirer profit des situations d'instabilité . Du fait de la remise en cause de leur autorité et de leur légitimité, les pouvoirs étatiques instrumentalisent l'insécurité pour la sécurisation de leur territoire. Ce ne serait donc plus la recherche de puissance à proprement parler qui deviendrait le facteur essentiel dans la formation du dilemme mais les moyens utilisés par les Etats afin de s'assurer d'être les moins vulnérables possibles. En outre, le lien sécurité/insécurité ne peut être analysé sans intégrer le fait que les Etats entretiennent des relations complexes avec des groupes armés, concurrents directs dans l'exercice de leur pouvoir.

Mutualisaton des puissances et sécurité en Afrique: pour une approche néopragmatiste du rôle du droit

PEACE & SECURITY-PAIX ET SÉCURITÉ INTERNATIONALES (EuroMediterranean Journal of International Law and International Relations), 2019

Le droit est, depuis la seconde moitié du XXème siècle, l’instrument principal à tra-vers lequel s’opèrent les intégrations régionales, notamment en matière sécuritaire. En Afrique, la question de la sécurité collective est une préoccupation essentielle présente dès l’avènement des Etats postcoloniaux qui ont tenté d’apporter des réponses. Mais depuis la création de l’Union africaine, ces réponses ont pris une forme nouvelle caractérisée par deux traits : l’usage du droit pour mettre la puissance des Etats-leaders au service de l’action collective en matière sécuritaire ; et l’instrumentalisation par ces Etats des mécanismes juridico-institutionnels collectifs au service de leur propre influence.C’est cette double utilisation contradictoire du droit international dans la construction de la sé-curité collective en Afrique que la présente contribution entend analyser. A cet égard, elle mettra en lumière les manifestations de ce phénomène et ses impacts sur le processus de construction de la sécurité collective en Afrique. Elle tentera de montrer qu’une telle utilisation contradictoire du droit dénote de sa nature indéterminée. A partir de ce constat, l’étude soulignera la nécessité de dépasser les impacts de cette double utilisation du droit à travers l’adoption d’une approche néopragmatiste de l’utilisation du droit international en Afrique. MUTUALIZACIÓN DE LOS PODERES Y SEGURIDAD EN ÁFRICA: POR UN ENFO-QUE NEOPRAGMÁTICO DEL PAPEL DEL DERECHO Desde la segunda mitad del siglo XX, el Derecho ha sido el principal instrumento a través del cual se lleva a cabo la integración regional, particularmente en el área de seguridad. En África, el tema de la seguridad colectiva es una preocupación esencial desde el advenimiento de los estados poscoloniales que han intentado dar respuestas. Pero desde la creación de la Unión Afri-cana, estas respuestas han adquirido una nueva forma, que presenta dos características: el uso del Derecho para poner el poder de los principales estados al servicio de la acción colectiva en el campo de la seguridad; y la instrumentalización por parte de estos estados de mecanismos jurídicos-ins-titucionales colectivos al servicio de su propia influencia. Es este doble uso contradictorio del De-recho Internacional en la construcción de la seguridad colectiva en África lo que esta contribución pretende analizar. En este sentido, destacará las manifestaciones de este fenómeno y su impacto en el proceso de construcción de la seguridad colectiva en África. Intentará demostrar que ese uso contradictorio del Derecho denota su naturaleza indeterminada. Con base en esta observación, el estudio resaltará la necesidad de superar los impactos de este doble uso del Derecho a través de la adopción de un enfoque Neopragmatista para el uso del Derecho Internacional en África. MUTUALIZATION OF POWERS AND SECURITY IN AFRICA: FOR A NEOPRAGMATIST APPROACH TO THE ROLE OF LAW Since the second half of the 20th century, the law has been the main instrument through which regional integration takes place, particularly in the area of security. In Africa, the issue of collective security is an essential preoccupation since the advent of postcolonial states that have attempted to provide answers. But since the creation of the African Union, these responses have taken on a new form characterized by two features: the use of the law to put the power of the leading states at the service of collective action in the field of security; and the instrumentalization by these states of collective juridical and institutional mechanisms in the service of their own in-fluence.It is this contradictory dual use of international law in the construction of collective security in Africa that this contribution intends to analyze. In this regard, it will highlight the manifestations of this phenomenon and its impact on the process of building collective security in Africa. It will attempt to show that such contradictory use of the law denotes its indeterminate nature. Based on this observation, the study will highlight the need to overcome the impacts of this dual use of the law through the adoption of a Neopragmatist approach to the use of international law in Africa.