Espaces ecclésiastiques et seigneuries laïques. Définitions, modèles et conflits en zones d’interface (IXe-XIIIe siècles) Kirchliche Räume und weltliche Herrschaften. Definitionen, Modelle und Konflikte in Kontaktzonen (9.-13. Jahrhundert) (original) (raw)

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Appel à communications Espaces ecclésiastiques et seigneuries laïques. Définitions, modèles et conflits en zones d'interface (IX e-XIII e siècle) Atelier international de jeunes chercheurs – Institut Historique Allemand (Paris) / Laboratoire ACP (Université Paris-Est Marne-la-Vallée) 5-6 avril 2018 Argumentaire La distinction claire entre monde laïque et monde ecclésiastique et le concept d'espace de domination, compris comme une zone connue, délimitée et donc cartographiable, semblent aujourd'hui être des notions évidentes. Elles ne l'étaient pourtant absolument pas dans un monde médiéval où, d'une part, la réforme grégorienne a entamé, à la fin du XI e siècle, un processus de séparation des pouvoirs aristocratiques laïques et ecclésiastiques et où, d'autre part, la conception de l'espace de domination aristocratique connut une évolution très importante, du X e au XIII e siècle, avec un phénomène de spatialisation, puis de territorialisation, du pouvoir, ce qui permet progressivement de passer d'une cartographie faite de points à l'émergence de zones de domination plus ou moins identifiables et donc représentables graphiquement. Ces thématiques sont au coeur de nombreuses recherches actuelles et se prêtent d'autant mieux à une recherche comparatiste entre France et Allemagne que les écoles historiographiques des deux côtés du Rhin ont une approche très différente de ces questions spatiales. À l'inverse des Français, les historiens allemands ne se sont quasiment pas, après 1945, intéressé aux problèmes spatiaux et le terme allemand de Territorialisierung, l'idée que le pouvoir des aristocrates ait pu être fondé sur un principe territorial et reposer sur certains espaces avec des frontières plus ou moins bien définies, n'est utilisé que pour décrire des phénomènes à partir du XIII e siècle. Notre atelier entend donc croiser ces deux approches en examinant la conception et la production d'espaces ecclésiastiques et en s'intéressant aux interactions que cela suscita avec les seigneurs laïques dans le cadre géographique de l'ancien empire carolingien. Il ne s'agira pas ici de s'intéresser à l'espace intérieur au monastère, ce qui fut l'objet d'un livre récent (Monastères et espace social. Genèse et transformation d'un système de lieux dans l'Occident médiéval, éd M. Lauwers), mais bien de centrer notre étude sur les points de contacts et les zones d'interface entre espaces laïques et ecclésiastiques, en excluant le cas du ban clunisien, qui a déjà donné lieu à de nombreux travaux et en s'ouvrant également à des espaces non monastiques : diocèse, archidiaconé ou paroisse par exemple. L'objectif sera de permettre à des jeunes chercheurs germanophones ou francophones de comparer leurs approches, cela dans une perspective résolument interdisciplinaire entre histoire, histoire du droit, histoire de l'art et archéologie. Cet atelier entend s'articuler autour de trois angles d'approche : 1) Définitions, délimitations, représentations On constate à partir du XI e siècle, et surtout aux XII e et XIII e siècles, un processus de territorialisation des pouvoirs. La période précédente avait été marquée par l'émergence de

Le premier conflit de l’ère capétienne (991 - 996) et sa phase de résolution (début du XIe s.) – leur influence sur la genèse du domaine royal et l’évolution de la cour palatiale

Le premier conflit de l’ère capétienne - First Capetian conflict (2022 updates), 2020

Keywords: Hugh Capet; Robert II the Pious; Bertha of Burgundy; French royal government (early Eleventh century); Odo I of Blois; Loire monasticism expansion bordering Parisian pagus; Melun siege (991); Montlhéry-Chevreuse lordship origins; Montmorency lordship origins; Montfort-l’Amaury lordship origins; Gometz lordship origins; Orsay battle (fl. 992); Ottonian empire and its relationship with western kingdoms of Burgundy and Francia; Onomastic enigma of the very first Simon; Dapifer title among the Nevers; Hodierna of Gometz and the Longpont cluniac priory; Dammartin county; Rochefort viscounty (Yvelines) ; Châteaufort (Yvelines) ; Broad-foot and Goose-foot Queen

Des « seigneuries » laïques aux territoires ecclésiaux ? Dynamique du processus de spatialisation dans les actes diplomatiques numérisés (VIIe-XIIIe siècles)

MARTINE Tristan, NOWAK Jessika et SCHNEIDER Jens (dir.), Espaces ecclésiastiques et seigneuries laïques. Définitions, modèles et conflits en zones d’interface (IXe-XIIIe siècle), Paris, Presses Universitaires de la Sorbonne, 2021, p. 55-77, 2021

EN // Although medieval spatial entities have been the subject of various investigations in recent years, they have never been considered globally on a European scale. Thanks to the diplomatic corpus of the Cartae Europae Medii Aevi (CEMA), the article proposes to study the dynamics of some thirty terms relating to these spatial structures. It thus highlights three phases of spatialization, which gradually lead to the strengthening of ecclesiastical control - and thus to a spiritualization of the medieval spatial organization system. FR // Si les entités spatiales médiévales ont fait l’objet de différentes enquêtes ces dernières années, elles n’ont jamais été envisagées globalement, à l'échelle européenne. Grâce au corpus diplomatique des Cartae Europae Medii Aevi (CEMA), l’article propose d’étudier la dynamique d’une trentaine de termes relatifs à ces structures spatiales. Il met ainsi en lumière trois phases de spatialisation, qui conduisent progressivement au renforcement du contrôle ecclésial – et donc à une spiritualisation du système d’organisation spatiale médiéval.

Vers une approche régressive des Civitates Bas-Normandes. La reconstitution du territoire des Lexoviens à partir du dernier état du diocèse de Lisieux. La question de la filiation entre les découpages ecclésiastiques et laïques médiévaux et les anciennes limites des territoires antiques.

Chapitre extrait du rapport du PCR Arbano, 2016. L’approche du territoire des Lexoviens met un point final aux recherches engagées depuis 2012 sur les évêchés, les doyennés et autres déclinaisons territoriales ecclésiastiques ou laïques. Ce travail accumule des faisceaux de concordances, des observations renouvelées et des questionnements répétés dont la récurrence sur des territoires aussi vastes, divers ou variés, que ceux de l’ancienne Basse-Normandie, viennent étayer des hypothèses solides sur, dune part, la fossilisation des différentes strates territoriales tout au long du Moyen Age et, d’autre part, sur la transparence de délimitations bien plus anciennes. Ces dernières sont évidentes souvent, tenues parfois, mais sommes toutes assez difficiles à valider formellement puisque les sources écrites médiévales, permettant de régresser vers l'état cartographique antique, à partir de données d’origines, deviennent rares, incomplètes et quelques fois erronées plus on remonte vers l’Antiquité. Dans ce contexte, l’archéologie de terrain n’est pas d’un grand secours dans la mesure où les témoignages matériels concernant la délimitation des territoires (bornages, épigraphies) sont des données rares en Gaule et, en l’état actuel des recherches, inexistantes en Normandie. Pour autant, il ne s’agissait pas de renoncer à la démarche mais bien de tenter de révéler en filigrane des organisations alto-médiévales, des indices qui pourraient constituer la trame d’une architecture territoriale antique laisser en héritage.

« Pourquoi le roi de France Philippe le Bel a-t-il attaqué l’ordre du Temple ? Une Nouvelle Alliance », dans « Gli ordini di Terrasanta. Questioni aperte, nuove acquisizioni (XII-XVI secolo) », dir. A. Baudin, S. Merli, M. Santanicchia, Pérouse : Fabrizio Fabbri Editore, 2021, p. 215-239

« Gli ordini di Terrasanta. Questioni aperte, nuove acquisizioni (XII-XVI secolo) », Atti del Convegno internazionale di studi, Perugia, 12-16 novembre 2019, 2021

"Why did King Philip the Fair of France attack the Order of the Temple ? A New Covenant" The affair of the Templars has most often been considered in ways whose logic derive from the indictment of the Order by the King of France. Thus historians have mainly focused on the elements in the history of the Templars that could account for their final arrest and trial. However, the reasons for the trial, which have always remained obscure, are better understood if attention is focused not on the Order, as is always the case in historiography, but rather on its accusers, on their actions and on their justifications as they are explicitly stated or can be analysed in the documents. The present article offers a synthesis of a new interpretation. Three causes emerge, all of which were indispensable but none of which would have been sufficient, without the other two, to determine the Capetian’s attack on the Templars. First, the paroxysmal crisis in relations between the French royalty and the Roman Church that began a few years before the Temple affair, whose culmination and final stage the affair represented. Second, the political strategy and personal interests of Philip the Fair’s main adviser on ecclesiastical matters, Guillaume de Nogaret. Finally, the political and mystical significance of accusations of heresy against an Order that was believed to have been founded on the very site of Solomon’s Temple and that had been surrounded by an eschatological aura since its origins.