" Vanessa Nurock (dir.), Carol Gilligan et l’éthique du care, Paris, PUF, 2010 (coll. Débats Philosophiques, 173p. », Corps 2016/1 (N° 14), p. 181-183. (original) (raw)

Le souci des autres. Éthique et politique du care, Patricia Paperman, Sandra Laugier (dir.), nouvelle édition augmentée, Paris, EHESS, coll. « Raisons pratiques », 2011

Recherches familiales, 2012

Anthropologie sociale Terrains sensibles Expériences actuelles de l'anthropologie Florence BOUILLON, Marion FRESIA & Virginie TALLIO (eds) Cet ouvrage rend compte d'une réflexion collective sur la manière d'aborder des terrains de recherche qualifiés de sensibles. L'expression terrains sensibles désigne des espaces (ghettos, squats, camps, etc.) et des conditions sociales (sans-papiers, SDF, réfugiés, etc.) que les instituions définissent comme exceptionnels, déviants et/ou illégaux. Ces terrains sont également sensibles en ce qu'ils relèvent d'enjeux sociocritiques cruciaux et suscitent une demande sociale forte. La question des modalités d'engagement du chercheur est au centre des préoccupations des contributeurs. Janvier 2005. Coll. « Dossiers africains ». Édité par le Centre d'études africaines de l'EHESS 208 p. ISBN 2-912915-03-1 [10 ] Anthropologie religieuse Rites hindous. Transferts et transformations Gérard COLAS & Gilles TARABOUT (eds) Le rite est volontiers abstrait de toute historicité, non seulement pour ses participants mais aussi pour nombre d'analystes qui y repèrent des archaïsmes disparus d'autres activités sociales. Les études qui suivent se proposent de restituer aux rites hindous cette double dimension sociale et historique, en insistant tout particulièrement sur leur circulation et les aménagements dont ils furent l'objet dans l'espace, la société et le temps. Les rites y sont envisagés comme objets d'imitations, d'emprunts, de modifications, de remaniements-ou de stratégies langagières, un terme prestigieux pouvant être appliqué à des rites qui, en fait, diffèrent profondément du « modèle » revendiqué.

L’éthique narrative selon Paul Ricoeur : une passerelle entre l’éthique spinoziste et les éthiques du care

Selon Fabienne Brugère, un point de rencontre existe entre l'éthique spinoziste et les éthiques du care, le care pouvant être envisagé comme une réactualisation du conatusspinoziste. Cet article vise à démontrer que cette convergence peut s'éta-blir à partir d'une éthique narrative inspirée de la pensée de Paul Ricoeur. Cela concerne principalement la perception que l'on peut avoir de soi en tant que corps et esprit, dans la mesure où l'esprit est défini par Baruch Spinoza comme « idée du corps ». L'éthique spinoziste invite à se rendre utile aux autres pour augmenter notre puissance d'être et nous libérer d'une servitude qui n'est pas sans rapport avec la vulnérabilité telle que définie dans les éthiques du care. L'humain.e vulnérable a besoin pour se sentir exister d'avoir une idée cohérente de son corps, et le récit est l'une des voies lui permettant de progresser dans cette direction. Encore faut-il, pour y parvenir, trouver des pourvoyeuses et pourvoyeurs de caredisposé.e.s à écou-ter, aptes à susciter en soi le désir de se raconter. According to Fabienne Brugère, there is common ground between Spinoza's ethics and the ethics of care, which can be regarded as a renewal of the Spinozan concept of 'conatus.' This article aims to demonstrate that this form of convergence can be based upon a narrative ethic as inspired by Paul Ricoeur's thought. It is mainly about how people can perceive themselves both as mind and body, insofar as " mind " is defined by Spinoza as the " idea of the body. " The Spinozan ethic leads us to make ourselves useful to other people in order to expand our capacity to be and to free ourselves from a form of servitude that is somewhat linked to vulnerability as it is defined in the ethics of care. Therefore, vulnerable people each need to develop consistent ideas of their bodies if they wish to feel that they do exist. Narrative is one of the many ways of advancing in that direction. However, vulnerable people should not be alone ; they must be accompanied by care providers who have a sympathetic ear and who can arouse in them the desire to tell and share their stories. http://www.erudit.org/revue/ateliers/2015/v10/n3/1037655ar.html

De la philosophie morale humienne à l'éthique du care: un billet aller-retour

Si les théoriciennes de l'éthique du care se réclament de la philosophie des sentiments moraux, notamment des analyses de David Hume, cette revendication n'est pas dénuée d'ambiguïté. En effet, elles lui reprochent de résoudre les difficultés immanentes à sa morale non universaliste en sortant de la logique affective qui est sienne. Or les incontestables ruptures qui s'établissent entre la sympathie humienne et le souci des autres résident moins dans la supposée faiblesse conceptuelle de la première que dans la différence d'orientation des deux analyses. Il devient alors possible de « reconstruire » la morale humienne à l'aune de l'éthique du care pour voir quel secours elle peut lui porter. CAHIERS PHILOsOPHIques n° 136 / 1 er trimestre 2014 DOSSIER Le care : éthique et poLitique

L'éthique du care

2012

Alors que les morales traditionnelles se fondent sur le primat de l'autonomie, l'ethique du care, qui se veut plus contextualiste et plus concrete, met l'accent sur la notion de vulnerabilite qu'elle considere comme l'une des caracteristiques essentielles de la condition humaine. Cette ethique issue de la pensee feministe a tendance aujourd'hui a s'affranchir de ses origines et a s'etendre a la sphere politique. Sans necessairement s'opposer a la valeur de l'autonomie et de la justice envisagees d'un point de vue universaliste, elle definit les conditions de leur effectivite. L'autonomie ne peut etre consideree comme un principe mais comme un horizon. Quant a la justice, elle ne prend un sens veritable que si elle est le fruit du souci des autres et de soi-meme comme personnes vulnerables.

Prendre soin, prodiguer des soins : le souci de soi, des autres et de la nature (publié in Ethique, politique, religions 2013 – 2, n° 3, Prendre soin de la nature et des hommes, p. 31-44)

Résumé : La thèse soutenue par cette contribution défend une double thèse. Le soin demande d’abord à être entendu en un sens existentiel, c’est-à-dire désigne un mode d’être qui concerne, de ce fait, aussi bien sa propre personne, autrui que la nature. Le contexte propre à notre époque actuelle implique par ailleurs d’articuler ce souci existentiel au politique. Faute de quoi, comme c’est souvent le cas aujourd’hui, les discours relatifs au soin relèvent surtout d’une bien-pensance soucieuse de déterminer des règles, finalement techniques, destinées à moraliser les relations humaines. The aim of the article is to outline the idea that care has to be thought of as an existential concept, i.e. a way of being, and as such it concerns simultaneously the self, the other human beings and nature. In the context of globalization this existential care implies also a political dimension. Otherwise the notion of care belongs nowadays mainly to political correctness.