Cinq points de rencontre entre le monde héroïque de l’Occident médiéval et celui des Balkans.pdf (original) (raw)

La place des peuples des Balkans et du monde slave médiéval dans les écrits des géographes et des voyageurs de l'Occident Musulman (XI e -XV e siècles) : entre le réel et l'imaginaire

Mélanges de l'Ecole francaise de Rome , Moyen age 2/128, 2016

Le monde slave n’a jamais été étranger pour les peuples de l’Occident musulman et de l’Andalousie, Une certaine image qui coïncide avec les prémices des périples en dehors de l’espace arabo-musulman a été véhiculée déjà depuis le dixième siècle par Al Massoudi et Ibn Fadhlan. Les rapports qu’entretinrent les Omayyades de l’Andalousie avec certains royaumes du nord de l’Europe ont aussi contribué à dépendre une certaine vision de ce monde et qu’on retouve chez Al Bakri qui a puisé la matière de son recit chez Ibn Al Warrak. Dans la grille des valeurs des géographes arabes, c’est ainsi que les nations des Bulgares et des Hongrois qualifiés de primitives et sauvages ont commencé à s’immiscer dans le monde des civilisés. On est disposé à admettre que les transformations qu’a connues le monde méditerranéen et qui avaient atteint leur apogée vers 1100, sont à l’origine d’une image plus claire et plus précise, chez les géographes de l’Occident musulman ; Al Idrissi, tirant profit de l’énorme potentiel mis à sa disposition par les Normands, évoque les Balkans comme une région prospère. Cette prospérité aurait incité son contemporain Abu Hamed Al Gharnati (mort vers 1130) qui prenant appui sur ses rapports personnels avec le ministre Séljeukide, osa s’aventure jusqu’à la Hongrie et résider dans le pays Basqurd largement islamisé. Quant à Ibn Jubair, il se contenta de relever la présence de prélerins bulgares à bord d’un navire génois sur lequel il s’était lui-même embarqué dans le pays du levant. Ibn Said (mort a 1280) de son coté, disposait de connaissances précises sur les peuples bulgares puisqu’il avait résidé a l’est byzantin. Plus tard, la matière scientifique livrée par les géographes et les voyageurs se caractérise par son indigence et ne dépasse pas les frontières du monde arabo-musulman. Les avancées réalisées avec les Ottomans serait à l’origine d’un certain regain d’intérêt pour ces contrées. C’est ce qui encouragea Ibn Battouta (vers 1334) et Ibn Assabbah (mort en 1388) à les visiter. Attirés surtout par tout ce qui relève du merveilleux, leurs récits manquent de profondeur.

Trois voyageurs français de la Renaissance dans les Balkans

Nicolay contiennent de nombreux traits communs caractéristiques du genre du récit viatique tel que le conçoit la Renaissance : le principe de véridicité, le naturel des descriptions, le savoir sur le monde et ses singularités, le plaisir enfin de la découverte d'un monde inconnu et exotique. Les observations anthropologiques et ethnographiques précieuses dans les trois récits sur l'Empire ottoman et les chrétiens y habitant ont été brièvement présentées ici. L'image du Turc mais aussi du chrétien « grec » y demeure ambivalente : les « infidèles » sont en même temps héritiers de l'Empire romain, alors que les chrétiens, dont les peuples des Balkans, sont considérés comme en partie responsables de leur triste sort.

Du balkanisme à une histoire transnationale des Balkans

Revue des Livres RDL, 2012

Comment ne pas saluer la traduction en langue française d’un ouvrage qui fait d’ores et déjà figure de classique ? Imagining the Balkans est né d’une indignation, celle d’une historienne d’origine bulgare établie aux États-Unis devant la réactivation, au moment de l’éclatement de la Yougoslavie en 1991, d’imaginaires du Sud-Est européen cristallisés au tournant du xxe siècle. L'article se propose de mettre en perspective les contextes de production et réception des diverses versions de cet ouvrage, en traductions plurielles.

Iordachi, Constantin. « Surmonter l’orientalisme : nouvelles approches de l’histoire moderne des Balkans » Critique internationale. Revue comparative de sciences sociales (avril-juin 2014) 63, 173-180

Critique internationale. Revue comparative de sciences , 2014

Lecture croisée de Conflicting Loyalties in the Balkans: The Great Powers, the Ottoman Empire and Nation-Building, de Hannes Grandits, Nathalie Clayer, Robert Pichler (eds), Londres, I. B. Tauris, 2011, XIV-350 pages, et de Society, Politics and State Formation in Southeastern Europe during the 19th Century, de Tassos Anastassiadis, Nathalie Clayer (eds), Athènes, Alpha Bank Historical Archives, 2011, 403 pages.

La représentation des peuples des Balkans dans les chroniques de France lors de l’expédition de Hongrie : une synthèse des images du Turc et de l’Orthodoxe qui conduit à une nouvelle voie

2000

About the Balkan’s image, we decide to include the Hungarian’s negative representation. Effectively, Hungary is the privileged link between the Oc cidental and Oriental worlds. Nevertheless, in the French Chronicles, the Hungarians are: either the first victims of the Nicopolis defeat, or the total responsible of it, without alternative way. Quickly, the chroniclers, who accept the second interpretation, assimilate Slavic people and Hungarians. In this kind of texts, Hungarians are bloodthirsty against weak people, but coward in front of an organized army and, Sigismond represents the bad king who can’t assume the responsibility of the expedition. The Chronicles present essentially the Bulgarians. This nation is humiliated by the crusaders who sack the region and his king is unable to help the expedition by a levy of troop. In the same way, the extermination of the Rachova’s Slavic prisoners, the day before the battle of Nicopolis, proves all the scorn about the natives of this ...

Rapport introductif. L’historien (médiéviste) et les morts : Occident chrétien et pays d’Islam

Les vivants et les morts dans les sociétés médiévales (48e congrès de la SHMESP, Jérusalem), 2018

Les vivants et les morts dans les sociétés médiévales, XLVIII e Congrès de la SHMESP, Paris, Éditions de la Sorbonne, 2018. R a p p o r t i n t ro d u c t i f : l' h i s t o r i e n ( m é d i é v i s t e ) e t l e s m o r t s , Oc c i d e n t c h ré t i e n e t p a y s d' i s l a m Michel Lauwers et Julien Loiseau

Roussev, I. Le consul français : un intermédiaire de la modernisation occidentale dans les Balkans au XIXE siècle. – Études Balkaniques-Cahiers Pierre Belon, 2017–2018, n° 22, pp. 93–110. (ISBN 978-2-910860-22-6; ISSN 2102-5525)

2017

Modern Balkan historiography is still in debt to a considerable wealth of documentary sources of the past – the reports of the consuls of Western European countries who resided in the region in the 18th, 19th and the beginning of 20th CC. It goes without saying that in the historical research historians resort to the use of these historical sources, they are even among those preferred by historians (although a great number of them still remain unstudied and unpublished), but very often separate parts of the consul’s report are cited out of the context of the entire document and, what is more, they are cited without taking into consideration the personal qualities and moods of their author, of the concrete diplomat. And these are people who are a product of a civilized environment, the environment of Western Europe which definitely formed its cultural values in the Age of Enlightenment. They were sent to work in a different environment, the environment of the Orient, yet they got into its European part – the Balkans, where most of the local peoples in the 18th – 19th CC openly showed their inclinations and positive attitude towards Western modernization. And while the German or the Austrian consuls of that period are more reserved and manage to hide their dispositions and moods, their French counterpart perhaps shows himself to the greatest extent, placed in the circumstances of contact – conflict between the West and the Orient. As a representative of Western values and culture, he came to the Balkans with the ambitious aim to fulfill himself not only as a diplomat but as a professional as well, in the field in which he worked before his appointment to the Balkans, that is in the field of commerce, science, social activities, learning foreign languages not well known in Western Europe at the time. He makes great efforts, documents the achieved in detail, looks for the support of his superiors, both moral and material, and does not fail to describe all the obstacles he had to overcome in his job. And in the course of his everyday activities he regularly communicates with the local people, gets them engaged in those activities and in this way informs them of the interests and achievements of western culture. And perhaps to a greater extent than his colleagues, the French consul strives for comfort and coziness, for the facilities of modern life he was used to in his native France. The interior of his home becomes known to the local people who visited the consular residence for one reason or another. All this turns the French consul into a real intermediary of western modernity on the Balkans. In the present article an attempt has been made to confirm some of this reasoning by presenting three French consuls who resided in Varna, Plovdiv, Rouse, Edirne, Sofia and Burgas in the 1840s – 1880s. These are François Olive, Charles Champoiseau and Léandre Le Gay. The personal histories of the three diplomats presented are just an episode of a wider theme – the theme of the role of the French consul in the process of cultural influence and exchange between Western Europe and the Orient, carried out on the Balkans in the 19th C. – the period when this process is most clearly seen. With the wealth of sources available both in the French diplomatic archives and the archives of the Balkan states, this theme is not devoid of its contemporary projections, and it is still to be researched thoroughly.