Gros plan sur.....La thèse de Glenn Mainguy, sur l’économie du quotidien, ou les raisons de l’engagement dans la production agricole domestique des personnes en situation de précarité dans le monde rural russe contemporain (original) (raw)

Gros plan sur… La thèse de Jean-Baptiste Paranthoën, sur la construction sociale de la proximité dans les marchés agroalimentaires

Le carnet du RT12 braque régulièrement le projecteur sur un travail de recherche de doctorat. Aujourd'hui, nous nous intéressons au travail de Jean-Baptiste Paranthoën, docteur en sociologie depuis novembre 2016 au laboratoire CESAER sous la direction de Gilles Laferté et ATER en sciences politiques à l'université de Paris Nanterre. 1. Votre thèse, réalisée au CESAER sous la direction de Gilles Laferté (directeur de recherches à l'INRA), porte sur la construction de la proximité dans les marchés agroalimentaires. Qu'est-ce qui vous a intéressé dans ce sujet ? Entamée en 2009 dans le cadre d'un mémoire de master 2 de sociologie politique réalisé à l'université de Nanterre, l'enquête s'est d'abord concentrée sur la création d'une Association pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne (AMAP) en milieu rural. La familiarité avec les maraîchers ayant contribué à sa constitution et que je connaissais depuis le collège offrait un accès privilégié aux dynamiques internes à la construction de l'association ainsi qu'aux différents réseaux locaux d'interconnaissance sur lesquelles elles reposaient. Il s'agissait de restituer la construction d'une cause, celle du rapprochement des producteurs et des consommateurs, au sein des mondes ruraux auxquels sont le plus souvent associées des positions conservatrices. Ce premier travail s'est confronté à une littérature abondante, constituée d'ouvrages hybrides qui regroupent des chercheurs et des militants, dans laquelle les focales socio-historique et institutionnelle sont très peu développées tout comme les

La commune rurale russe chez Marx et Lénine, et autres questions contemporaines

Version modifiée de la communication présentée lors du colloque « Le souffle d’Octobre », 18 novembre 2017, Maison des Sciences de L’Homme Paris-Nord

La commune agraire russe traditionnelle a été au centre de nombreux débats, de la fin du 19 e siècle jusqu'aux premières décennies du 20 e siècle : Marx, les populistes russes et Lénine s'interrogèrent sur ses virtualités émancipatrices ou son archaïsme insurmontable, sa persistance ou sa disparition. Mais pourquoi revenir aujourd'hui sur l'épineuse et complexe question paysanne en Russie, qui semble surtout résumer l'échec de l'ensemble de la séquence historique née en 1917 ? Cent ans après la révolution d'Octobre, si la contestation du capitalisme est réactivée par la crise généralisée de son stade néolibéral, elle reste en quête de formes sociales alternatives : le retour des questions du ou des commun(s), de la coopération et de l'autogestion incite à revisiter une histoire de longue durée. Dans ce contexte, revenir sur les analyses divergentes de la forme communale, produites en leur temps par Marx et par Lénine, permet de souligner les dimensions politiques et stratégiques de leurs approches.

Le paysage rural et l'espace agraire en Russie au XIXe siècle (Ivan Chichkine. "Le midi. Dans les environs de Moscou")

Penser l'art russe du XIXe siècle: 30 tableaux vus autrement. Sous la direction d'Olga Medvedkova et Philippe Malgouyres, 2022

На первый взгляд, в картине Ивана Ивановича Шишкина (1832-1898) "Полдень. В окрестностях Москвы" (1869) нет ничего необычного. Что может быть более очевидным, чем это изображение России как великой зерновой равнины? На самом деле, картина удивительна с нескольких точек зрения. Своим ликующим тоном и изображением сельской местности как открытого пространства, простирающегося насколько хватает глаз, "Полдень" Шишкина противоречит всему, что известно историкам о жизни русской деревни в 1860-х годах и о взглядах образованной элиты поколения Шишкина на "крестьянский вопрос". Искусствоведы, осознавая эту проблему, либо обходят ее стороной, либо предлагают малоубедительные объяснения. Однако представляется возможным предложить более удовлетворительную гипотезу...

ПРО ЗЕМЛЮ РІДНИЙ : Eco-nationalisme, Ecologie radicale de droite et Eco-fascisme dans l'espace ukrainien (A.NONJON, Mémoire de Master 2)

2018

En exprimant le rejet d’un système bâti sur une modernité estimée en pleine faillite au nom de la défense de l’environnement, l’écologie a pu parfois succomber au nom du renouveau immédiat, à la radicalisation extrême. Bien que cette écologie radicale (ou écologie profonde) s’est en majeure partie développée en Occident et à gauche de l’échiquier politique, le cas de l’Ukraine semble pourtant rompre avec cette affirmation. En effet, l’idée même de protéger l’environnement est devenue l’une des principales préoccupations des mouvements nationalistes/d’extrêmedroite en Ukraine. Cette particularité porte en elle un paradoxe majeur : alors que la défense de la nature sous toutes ses formes paraît citoyenne et de plus en plus légitime, se réduisant parfois à des postures dictées par un alter-mondialisme humaniste, l’écologie en Ukraine offre une tribune à un discours identitaire et réactionnaire. Objet d’une industrialisation extensive où le modèle soviétique dévoré par le quantitativisme ne s’est pas posé la question des externalités négatives et des coûts humains et sociaux des choix retenus (Holodomor, qualité de l’air en baisse dans les grandes villes comme Dniepro, Zaporijie, Mariupol, présence de nitrates dans l’eau du Dniepr déforestation, catastrophe de Tchernobyl…), la nature ukrainienne et son asservissement ont été perçues comme un phénomène d’acculturation propre à toute occupation extérieure. Si les années 1980 et le début de la Perestroïka ont pu voir émerger des mouvements indépendantistes sur la base de mobilisations purement environnementales comme celle du groupe Zeleniy Svit (Monde Vert), l’indépendance mis un coup d’arrêt cet élan éco-nationaliste. Prospérant sur la faillite d’une idéologie verte marginalisée et soumise à d’autres priorités (croissance, résolution du conflit dans le Donbass, lutte contre la corruption), les mouvements ultranationalistes comme le Ekolohichnyj korpus (Corps Écologique) d’Azov s’emploient à faire de ce combat pour la « Dignité verte » un moyen de réhabiliter la nature comme topos d’un particularisme ethnique ukrainien et d’un passé idéalisé autour du conservatisme, du dirigisme et du darwinisme primaire… Ce présent travail aspire à apporter une analyse historique et géopolitique d’une doctrine politique précise et de ses différentes ramifications : l’Éco-nationalisme. En retraçant le narratif de cette tendance, nous focaliserons autant que possible cette étude sur les représentations de la nature et de l’écologie au sein des mouvements nationalistes ukrainiens. Celles-ci sont de plus en plus conceptualisées et utilisées au même titre que la langue ou la mémoire dans leur définition de la nation ukrainienne. En s’attaquant principalement à des sujets internes à la gouvernance de l’Ukraine comme la stagnation de la guerre, la menace russe, la lutte contre la corruption, certaines études sur les partis nationalistes ukrainiens occultent la dimension environnementale pourtant très présente dans leurs programmes politiques mais aussi leurs actions sur le terrain qui prennent la forme d’un « vigilantisme vert ». Intégrer cette dimension verte est donc un itinéraire complémentaire pour définir l’extrême-droite nationaliste en Ukraine.

Les stratégies des exploitations agricoles et la multifonctionnalité de l’agriculture russe

Revue d’études comparatives Est-Ouest, 2011

The multifunctionality of Russian farms still exists. It is related to the choice by farms to supply, manage and finance collective goods and services outside the marketplace. Information gleaned from interviews carried out in the Orel region (Russian Federation) is used to explain this multifunctionality as a strategy that, pursued by new operators (agriholding companies), has come out of an institutionalized compromise. To cope with competition from food-processing companies, this strategy seeks to obtain from public authorities favorable regulations about the industry and territory.