"Dos estampillas ibéricas de Ruscino y Canohès (Pyrénées-Orientales)", Etudes Celtiques 48, 2017, pp. 95-111 (original) (raw)

Abstract

Presentamos dos nuevas estampillas gemelas con iconografía e inscripción ibérica conservadas sobre sendos fragmentos de dolia hallados en Ruscino y Canohès (Pyrénées-Orientales). Estas dos piezas se suman a un nutrido conjunto de sellos sobre dolia conocido en el Languedoc-Rosellón; los nuevos ejemplares son, sin embargo, excepcionales por portar un texto ibérico relativamente largo, así como un motivo iconográfico inédito hasta el momento: un rostro en posición frontal, para el que encontramos paralelos en el arte lateniense, donde imágenes parecidas han sido interpretadas como representaciones de una divinidad. En cuanto a la inscripción en caracteres ibéricos, la lectura propuesta es un+[c.-3-]taba[.] / [c.-4-]lauŕti[.], donde es posible identificar varios elementos onomásticos propios de la lengua ibérica. Teniendo en cuenta criterios tanto tipológicos como paleográficos, parece adecuada una datación temprana: siglo III a. E. This paper presents two news stamps on dolia from Ruscino and Canohès (Pyrénées-Orientales) with Iberian epigraphy and iconography. Although an important corpus of this kind of artefacts is known in the Languedoc-Roussillon area, these two items are exceptional both for the length of the text and the iconographic motif: a frontal human head for which the closest parallels are found in the La Tène art, where similar images have been interpreted as the representation of Celtic divinities. Regarding the Iberian inscription, we propose the reading un+[c.-3-]taba[.] / [c.-4-]lauŕti[.] and the identification of several onomastic elements belonging to the Iberian language. Taking into account both typological and palaeographical criteria, these stamps can be dated to the 3rd century BC. Cet article présente deux nouvelles estampilles identiques préservées sur deux fragments de dolia mis au jour à Ruscino et Canohès (Pyrénées-Orientales). Ces pièces sont exceptionnelles pour l'iconographie qu'elles présentent, qui est sans parallèle dans la région, ainsi que pour son texte ibérique relativement long (ca. 19 signes à l'origine), malgré son état fragmentaire. L'estampille de Canohès est la première connue dans cette localité, tandis que Ruscino a fourni une importante collection d'estampilles, ainsi qu'une quantité notable d'inscriptions en langue ibérique. Ces deux sceaux s'ajoutent à un important ensemble d'estampilles sur dolia de formes diverses (rondes, carrées ou rectangulaires) mises au jour dans différents sites du Roussillon et du Languedoc, tels qu'Ensérune, Montlaurès, Pech Maho, Elne et Ruscino. Deux caractéristiques typiques de ces sceaux sont : 1. la présence de motifs iconographiques, géométriques ou figuratifs (notamment des animaux, des colonnes ioniques ou des grappes) ; et 2. la présence d'inscriptions ibériques portant des anthroponymes, éventuellement insérées dans des formules linguistiques plus complexes, et qui ont été interprétés comme les noms des responsables de la production et distribution des dolia ou de leur contenu. L'intérêt principal des deux nouvelles estampilles provient du fait qu'elles offrent un modèle iconographique inconnu jusqu'à présent : un visage humain frontal coiffé, dont les parallèles les plus évidents ne proviennent pas directement du monde ibérique mais se trouvent plutôt dans l'art laténien, où des visages similaires ont été interprétés comme des représentations de divinités. En ce qui concerne l'inscription en caractères ibériques nous proposons la lecture un+[c.-3-]taba[.] / [c.-4-]lauŕti[.], qui permet l'identification de quelques formants onomastiques propres à la langue ibérique. Il pourrait donc s'agir, comme souvent dans ce genre d'estampilles, de la mention des noms des artisans ou producteurs des dolia. Bien que sur des sites comme Ensérune, ces estampilles puissent mentionner des noms gaulois, dans le cas présent, les noms semblent appartenir à la langue ibérique. La datation des deux pièces que nous présentons est incertaine car l'exemplaire de Canohès est une trouvaille fortuite, tandis que celui de Ruscino a été mis au jour dans un niveau stratigraphique d'époque médiévale. Les seuls critères de datation qui peuvent être utilisés sont, d'une part, la chronologie générique des sceaux sur dolia de la région (IIIe-Ier s. av. J.-C.), et, de l'autre, la paléographie de l'inscription (Ve-IIIe s. av. J.-C.). Le croisement de ces deux arguments porte à postuler une datation du IIIe siècle av. J.-C. Ces deux nouvelles estampilles apportent donc un nouvel élément significatif pour analyser les interactions entre la culture ibérique et la culture gauloise au sud-est de la France.

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