Le théâtre et l’éducation: chercher, imiter, interpréter et représenter (2004) (original) (raw)

« Du théâtre d’éducation au théâtre de jeunesse contemporain : le texte en jeu »

2012

La pratique théâtrale, forte du plaisir 1 qu'elle suscite chez les élèves, occupe une place importante dans l'histoire de l'éducation. Son intérêt, perçu très tôt par les jésuites, s'est généralisé au XVIII e siècle grâce à la parution de multiples recueils 2. Plus récemment, en réaction contre un enseignement traditionnel du texte théâtral à partir du XIX e siècle, c'est encore sous l'angle du jeu, par le jeu dramatique, que le théâtre se développe dans les classes au cours des années 1970 3. Or cette approche du théâtre par le jeu contribue, selon Marie Bernanoce 4 , à remettre en cause l'appartenance du théâtre à la littérature et expliquerait l'état de malaise actuel du texte de théâtre à l'école. En 2005, Michel Vinaver, soulignant la « dualité » du théâtre en tant qu'« objet de lecture » et « objet de représentation », confirmait que, depuis deux ou trois décennies, « le texte en tant qu'objet littéraire a[vait] été délaissé 5 ». Certes, l'affirmation mérite aujourd'hui d'être nuancée par la récente modification des programmes de lycée qui accorde une place importante à la mise en scène et au théâtre contemporain. Il n'en demeure pas moins que, jusque-là, les expériences de partenariat entre l'école et les compagnies théâtrales n'avaient pas suffi à réhabiliter le texte de théâtre en classe. Auraient-elles au contraire renforcé, auprès des enseignants, la représentation d'un théâtre comme art de la scène qu'ils ne pouvaient maîtriser seuls, faute d'une formation suffisante ? Sans doute le mouvement at -il été également favorisé par la prolifération des textes théoriques des « praticiens du théâtre 6 » au XX e siècle. Ainsi davantage considéré comme un art du spectacle, le texte dramatique occupe-t-il toujours une place mineure au cycle 3 comme au collège 7 alors même que le théâtre contemporain de jeunesse, susceptible de proposer une alternative au théâtre classique qu'un éloignement linguistique et culturel peut rendre difficile d'accès, est en plein essor 8 au vu de son offre éditoriale, de sa qualité littéraire et de sa programmation dans les salles de spectacles. 1 Cette dimension plaisir apparaît dès les débuts du théâtre d'éducation (voir Piéjus, A., Plaire et instruire. Le spectacle dans les collèges de l'Ancien Régime, Rennes, PUR, 2007, p. 18). 2 Voir le corpus et les analyses de M.-E. Plagnol-Diéval, Madame de Genlis et le théâtre d'éducation au XVIII e siècle, Oxford, Voltaire foundation, 1997. 3 Christiane Page nous livre une histoire actualisée du jeu dramatique depuis ses origines au début du XX e siècle, en remettant notamment en cause le rôle de Léon Chancerel (Page, C., Pratiques théâtrales dans l'éducation en France au XX e siècle : aliénation ou émancipation ?, Arras, APU, 2009).

Quentin, Gérard (2004). Enseigner avec aisance grâce au théâtre

Swiss Journal of Educational Research

Quentin, Gérard (2004). Enseigner avec aisance grâce au théâtre. Lyon: Chronique sociale (2e édition). Ces dernières années, plusieurs auteurs se sont intéressés aux relations entre le métier d'acteur et celui d'enseignant. Les rapprochements effectués pointent les savoirs communs aux deux professions, insistant sur l'aspect théâtral nécessaire pour donner à voir et à entendre le savoir (Runtz-Christan, 2000; Lattion & Papaux, 2003). Plus récemment, des travaux s'intéressent aux emprunts possibles des techniques et méthodes utilisées dans les formations théâtrales pour les importer à l'intérieur de la formation des enseignants (Buysse, 2007). Enseigner avec aisance grâce au théâtre de G. Quentin s'inscrit dans cette mouvance. Professeur d'Université et grand adepte du théâtre, Quentin a voulu combler un pan selon lui peu développé de la formation des enseignants, la communication en public. L'ouvrage se veut donc un «complément à [la] formation en utilisant les méthodes abondamment développées dans les ateliers de théâtre» (p. 12) ; parmi ses influences, l'on retrouve Stanislavski, Chekhov et Grotovski. L'ouvrage se compose de deux grandes parties. La première présente l'exposé général de la démarche. Des commentaires de participants aux ateliers de Quentin accompagnent chacune des étapes de la présentation. Un ensemble de fiches de jeu ou d'exercices à pratiquer seul ou en groupe complète l'ouvrage. Dans l'exposé de ses conceptions théoriques et pratiques, Quentin marque d'abord quelques distinctions entre l'acteur et l'enseignant: si le premier peut prétendre à un accueil favorable de son public; le second détient un pouvoir sur le sien. Il souligne l'importance du langage corporel, permettant à l'enseignant d'être présent «avec tout son corps» (p. 25). On retrouve ici la méthode de Stanislavski basée sur l'utilisation du degré d'influence du corps sur l'esprit; le «geste psychologique» de Chekhov qui fait renouer l'interprète avec une émotion, un personnage. Dans le troisième chapitre, Quentin propose des remèdes d'acteur aux problèmes des enseignants. Par exemple, la préparation de l'entrée en scène par des exercices de relaxation et d'échauffement, l'ancrage au sol, l'orientation du regard, la pose de la voix par le contrôle du souffle, le travail de l'imaginaire par l'improvisation. Le chapitre cinq est consacré à l'organisation des ateliers. En plus de considérations pratiques (fréquence, nombre, durée des séances, local, vêtements, accessoires, etc.), l'auteur propose des pistes pour le déroulement des ateliers. Il suggère notamment d'entrer par une activité favorisant une coupure avec le quotidien des participants, de démarrer avec un réchauffement, d'alterner les activités avec des moments de relaxation, de tenir compte des désirs des participants. Un programme de 10 séances est présenté à titre illustratif. Par la suite, il explicite les 10 clés à développer chez l'enseignant: l'attention, la concentration, Rezensionen / recensions / recensioni r e c e n s i o n s Revue suisse des sciences de l'éducation, 32 (2) 2010

« Faire du théâtre dans les cités. Retour sur la création d’une pièce où l’éducation populaire renoue avec ses visées d’émancipation », Agora débats/jeunesses 2017/2, n°76, pp. 119-136.

Cet article met en perspective une expérience originale de création théâtrale dans un centre social de la banlieue parisienne autour d’un collectif de femmes qui a joué des textes du sociologue Abdelmalek Sayad. Il montre comment ce projet d’éducation populaire par le théâtre a été rendu possible notamment en s’appuyant sur des pratiques qui renouent avec des perspectives émancipatrices. Le projet n’a néanmoins pas été mené jusqu’à son terme. La pièce a en effet rencontré des difficultés de diffusion en dehors de l’espace militant et local. Le projet politique de faire entendre publiquement la parole des immigrés n’a pas réussi à s’imposer dans le champ artistique légitime. Theatre in disadvantaged suburbs. Perspectives on the creation of a play in which popular education reconnects with its objectives for emancipation This article sheds light on a novel experience of dramatic creation, in a community centre in the suburbs around Paris. The project was based on a group of women who dramatized the texts of the sociologist Abdelmalek Sayad. It shows how the project of popular education through theatre was made possible particularly by relying on practices that reconnect with emancipatory perspectives. The project was not brought to its term however. The play encountered difficulties in being staged outside the local militant space. The political project of obtaining a public hearing for immigrants’ voices was not able to establish itself in the legitimate artistic sphere.

Éditorial : « L’Annuaire théâtral » et le théâtre

1988

Tous droits réservés © Société d'histoire du théâtre du Québec, 1989 Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne.

Littérature et théâtre ou l’entre-deux. De la dramaturgie à la génétique théâtrale

Carnets

Si on projette un regard plus attentif sur le phénomène de l'historiographie littéraire, on est vite pris par une théorisation qui privilégie une nomenclature catalographique par genre et modes littéraires. Le genre dramatique y occupe, selon les cas et les époques littéraires, une place plus ou moins anodine se profilant au sein d'une culture du canon littéraire. D'autre part, une pratique de l'enseignement littéraire et philologique tendait, dans le passé, à minimiser l'espace d'antenne accordé à la littérature dramatique. Or, paradoxalement, avec la crise récente des Langues et Littératures à l'université, on assiste de plus en plus à un renouveau envers la dramaturgie grâce auquel la littérature est relancée par le biais de l'étude de la Littérature Comparée ou de la Littérature et les Arts.

Recension : Philippe Poirrier et Robert Germay (dir.), Le théâtre universitaire. Pratiques et expériences, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, collection U-Culture(s), 2013 ( Loïc Vadelorge, L'Observatoire, 2014/1)

Le théâtre universitaire. Pratiques et expériences, Robert Germay et Philippe Poirrier (dir.), Dijon, Éditions universitaires de Dijon, collection U-Culture(s), 2013, 263 p., ISBN : 978-2-36441-067-1, 20 € Loïc Vadelorge Dans L'Observatoire 2014/1 (N ̊ 44)

À l’école du théâtre avec Gideon Arthurs

Jeu Revue De Theâtre, 2014

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