Une nouvelle axiomatique (original) (raw)
Dans une conférence de presse tenue à Rome le 29 octobre 1974 au Centre culturel Français, à l'occasion d'un Congrès, Lacan est interrogé par les journalistes italiens à propos de la religion et de la psychanalyse. La religion pour lui est increvable car à tous les bouleversements qu'introduit la science, les fidèles donnent un sens à tout, ils sont formés pour ça. Ils vont trouver un sens à la vie humaine, un sens aux questions posées par le changement que la science introduit dans la famille et dans la reproduction artificielle. La religion trouvera des correspondances de tout avec tout, telle est sa fonction. La psychanalyse est un symptôme dans la civilisation car elle est ce qu'il y a de plus réel, elle fait partie de ce malaise dont Freud a parlé 1. Dans l'expérience d'une analyse, il y a des restes, des résidus, puisque le symbolique n'arrive pas à symboliser tout ce qui concerne la jouissance. La problématique du symptôme vient au premier plan dans le passage du symbolique au réel. Alors, la question à poser est comment produire un passage du symbolique au réel ? Il y a dans l'enseignement de Lacan deux axiomatiques pour aborder l'inconscient : La première est fondée sur le langage et la structure de la communication et la deuxième sur la lalangue, le signifiant tout seul et le réel hors-sens. Je veux me référer au séminaire de Jacques-Alain Miller, Ce qui fait Insigne 2 , pour rendre visible cette approche de l'Inconscient réel qui ne passe pas par l'Autre et qui implique une nouvelle conception du symptôme et de la clinique avec les dimensions, du Symbolique, de l'Imaginaire et du Réel élaborées à partir d'une logique des noeuds et des cordes. Lacan laisse tomber le concept de structure en faveur d'une topologie et d'une clinique, de plus et de moins, quant à la jouissance. Dans la première axiomatique l'exemple princeps est le Graphe du désir. Le premier étage est celui de l'énoncé, le deuxième est celui de l'énonciation.