Itō Chūta : Un architecte japonais dans l’Empire ottoman (original) (raw)
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Ebisu, 2015
Patrimonialisation et identités en Asie orientale Ce document est un fac-similé de l'édition imprimée. © Maison franco-japonaise | RÉSUMÉS | | ABSTRACTS Ebisu 52 | Mots-clés : architecture japonaise, Itō Chūta, Hōryūji, histoire mondiale, patrimoine architectural, étude architecturale. L'auteur : Benoît Jacquet, architecte et historien, est maître de conférences à l'EFEO, responsable de son centre à Kyoto, chercheur invité à l'université de Kyoto. Il s'est spécialisé dans l'histoire de l'architecture moderne japonaise à l'université de Kyoto et à l'université de Tokyo.
Djoha juif dans l'Empire ottoman
Revue du monde musulman et de la Méditerranée, 1995
Les histoires de Djoha dans le répertoire juif En Afrique du Nord comme dans l'Empire ottoman les Juifs racontent et transmettent les histoires de Djohá. Elles ont pour eux, en général, un usage très semblable à celui que font de Ch'ha, Goha, Djoha, les populations arabes et de Nasreddin Hodja les Turcs. Parmi les contes judéo-espagnols traditionnels ce que j'appellerai "les contes facétieux de Djoha" occupent une grande place: sur trois volumes de contes judéo-espagnols Matilda Cohen Sarano (1), folkloriste israélienne, en consacre un tout entier à Djoha (1991) qui occupait déjà une section du volume précédent (1986). Cependant, s'il faut en croire Muriel Klein-Zolty (1991), le personnage de Ch'ha des Juifs d'Afrique du Nord n'a subi aucun processus de judaïsation, contrairement au Djohá judéoespagnol: "Aucune histoire", écrit-elle, "ne dit que Ch'ha est Juif et qu'il va à la synagogue". La judaïsation du personnage serait donc une spécificité judéo-espagnole. Le phénomène, il faut le signaler demeure restreint et la plus grande partie des histoires de Djohá présentent un héros musulman ou non-marqué. Il n'est indéniablement juif d'après M. Cohen Sarano (1994) que dans une trentaine d'histoires. 1.2 Origine du personnage 1.2.1 Le recueil de Salonique L'origine du personnage est expliquée en judéo-espagnol (en caractères rachi) par un auteur anonyme qui publie en 1911 à Salonique un recueil d'histoires de Djohá sous le titre La Vida de Nasreddin Hodja: entièrement assimilé au héros turc, il est présenté comme un personnage véridique, ayant vécu dans la province d'Aksehir; il a été imam à Konya, Ankara et Bursa où, je cite, "il prêchait parmi le peuple la vérité et la justice [...] C'est un sage moralisateur, il donne beaucoup de bons exemples et utilise la ruse pour faire triompher la vérité". Les histoires présentées dans ce recueil sont effectivement des histoires traditionnelles de Nasreddin Hodja mais le héros porte le nom de Djohá. On y note aussi, par rapport aux exemplaires courants en turc, certaines différences dans la façon de conter. Ainsi, l'histoire de l'énigme de l'oeuf présente en turc Nasreddin comme un 1 Le nom de l'auteur est orthographié Koen Sarano dans les ouvrages de 1991 et 1986 mais Cohen Sarano dans l'article de 1994. J'ai conservé cette graphie par souci d'unité.
Conseils d’un architecte à un confrère pour un voyage au Japon
Le Portique, 2019
Chère M. C'est merveilleux pour mon ami D de retrouver l'amour après les épreuves qu'il a traversées. Vous le savez, lui et moi avons usé ensemble les bancs de l'école d'architecture. Nos parcours ont divergé mais notre amitié est indéfectible. L'histoire de votre rencontre avec lui m'a touché. Nous ne nous connaissons pas encore et vous me faites l'amitié de m'interroger sur le cadeau que vous pourriez faire à D pour l'accompagner dans le cap qu'il va franchir. J'ai une idée très simple à vous donner : je vous propose de lui offrir un voyage au Japon. Peut-être pensez-vous qu'un voyage est une idée trop banale et que le Japon est un pays inaccessible... Je pense pouvoir vous convaincre d'abord du bien-fondé de l'idée d'offrir un voyage à un architecte. Puis, je vais vous expliquer pourquoi ce pays s'impose. Le voyage au Japon me semble même indispensable aux architectes. Je risque d'être un peu long. Même si ma réponse à votre question est simple, elle mérite que je m'étende un peu, pour vous, pour mon cher ami D... Pourquoi un voyage... Voyager pour se frotter au monde, pour se former et pour former son esprit, est une pratique éprouvée. Aux siècles passés, pour parfaire leur éducation, devenir des hommes et si possible des gentlemen, les jeunes gens bien nés (surtout les garçons) entreprenaient le Grand Tour à travers l'Europe. Pour ce voyage, ils étaient généralement accompagnés d'un précepteur. Et c'est au contact de l'ailleurs et des autres, mais surtout face aux belles choses et aux honnêtes gens que la chenille pouvait devenir papillon... Conseils d'un architecte à un confrère pour un voyage au Japon
L’architecture de haïku chez Philippe Jaccottet et Ahmad Châmlû
2014
Resume Les approches analytiques et les nouvelles theories litteraires soulignent en particulier la part du lecteur dans la reception, la comprehension et l’interpretation de l’œuvre. Une lecture efficace, creative, active et basee sur les sollicitations de l’auteur, serait la source de la creation d’autres textes. Dans cette perspective, tout auteur est avant tout un lecteur et presente dans ses textes l’experience proche ou lointaine de ses lectures. Par consequent, il ne sera pas surprenant que ses textes auront des empreintes de ses lectures precedentes, tant dans la forme que dans le fond. Basee sur ces presupposes analytiques, cette etude comparative va verifier l’archi-lecture de Philippe Jaccottet et d’Ahmad Châmlu du haiku japonais. Le present article a pour objectif de mettre en evidence la facon dont les themes et la structure de ce genre poetique ont influence la forme, le contenu, le theme et meme le titre des poemes de ces deux poetes, et cela dans telle mesure qu’ils ...
L’Empire ottoman, cœur de l’anti-utopie kadaréenne
Cahiers Balkaniques, 2008
Jean-Paul Champseix L'évocation de l'Empire ottoman correspond à une période importante de l'oeuvre d'Ismaïl Kadaré qui n'est pas étrangère à son succès. Elle couvre les années soixante-dix qui furent particulièrement difficiles pour l'Albanie. Aux conséquences de la révolution culturelle, s'ajoutèrent trois purges, puis la rupture avec les Chinois qui cessèrent toute aide économique. Au cours de cette décennie, l'écrivain publia quatre romans qui forment ce qu'il est convenu d'appeler « le cycle ottoman ». Dans Les Tambours de la pluie (1971) 1 , situé au Moyen Âge, l'Empire apparaît comme une force conquérante, avec sa puissante armée d'invasion qui assiège une citadelle albanaise. À la même époque, la menace impériale fait naître une grande tension dans Le Pont aux trois arches (1978) 2. La Niche de la honte (1978) 3 narre la défaite du pacha albanais, Ali de Tépélène qui voulait s'affranchir de la Sublime Porte, au début du XIX e siècle. Enfin, Le Palais des Rêves (1981) 4 évoque, dans la capitale de l'Empire, le fonctionnement d'une institution redoutée dont le but est de recueillir tous les songes des sujets de l'Empire afin de les interpréter 5. Pour l'écrivain, le malheur vient de l'Orient, et l'Empire ottoman est l'incarnation du despotisme asiate. Toutefois, il ne s'agit pas d'un Empire ottoman historique mais d'une forme destinée à incarner le mal politique, et en particulier le stalinisme. Enfin, l'Empire est pour Kadaré le cadre funèbre et poétique, qui confine à l'enfer, d'une littérature anti-utopique très subversive. Despotisme asiate et tour de Babel De l'Orient, pour Ismaïl Kadaré vient la tyrannie. L'Empire ottoman en est la quintessence puisqu'il est, pour lui, l'héritier de l'Empire perse, des Hittites, de l'État assyro-babylonien et enfin de l'Égypte des pharaons 6. L'auteur albanais reconnaît qu'il L'Empire ottoman, coeur de l'anti-utopie kadaréenne Cahiers balkaniques, 36-37 | 2008 Pire, encore, dans la nouvelle, Les Adieux du mal 22 , l'Empire, sur le déclin, ne cherche rien de moins qu'un antéchrist pour prolonger l'asservissement de l'Albanie. L'émissaire du sultan trouvera un enfant du nom d'Enver Hoxha, joliment surnommé « petit micheton de l'Asie 23 ». Anachronismes impériaux De quel empire, cependant, s'agit-il vraiment? Ismaïl Kadaré ne fait pas mystère du mépris qu'il porte au roman historique et du peu d'intérêt qu'il trouve à feuilleter les L'Empire ottoman, coeur de l'anti-utopie kadaréenne
ABSTRACT Japanness - Japonisme - japonisation - Westernism - westernisation - architecture & garden art in Japan This book questions the fundamentals and modes characterising the European architects’ way of looking at Japanese architecture and garden art between 1870 and 1940. It establishes the corpus of the major writings and of other texts published by their Occidental and Japanese contemporaries in English, French and German. We analyse the writings’ major issues, outstanding specifics and realisations. We detect and describe the creation of a modern Japan-ness through the writings of four major protagonists. Firstly, Josiah Conder was professor of Architectural History and Theory at Tokyo Imperial College and later considered as the “father of modern architecture” in Japan. We discuss his articles and books, published between 1877 and 1893, as being inaugural as well as forerunners of Japan-ness. Between 1903 and 1910, the architect Chûta Itô and the art historian Kakuzô Okakura gave its premises in their publications. The engineer Franz Baltzer as well as the architects Ralph A. Cram and Frank Lloyd Wright confirmed some of these ideas in their books published between 1903 and 1912. Secondly, we study writings from an architect who never traveled to Japan : Robert Mallet-Stevens. His articles, written in France from 1911 et 1913, were an indirect reference to Conder’s articles. Thirdly, we analyse the theoretical and innovative works published by Bruno Taut between 1924 and 1937. We look at the way in which he valued and consolidated an intercultural Japan-ness. We question the existence of a Japan-ness in garden arts’ writings. We establish how his contemporaries spread Japan-ness specificities : the architects Wajiro Kon, Kôji Fujii, Tetsuro Yoshida, Sutemi Horiguchi, Wells Coates, Richard Neutra and Antonin Raymond, the art historian Jirô Harada, the landscape designers - Tsuyoshi Tamura, Percy. S. Cane et Christopher Tunnard -, and the writer Jun’ichiro Tanizaki. We identify which specificities had already been defined by Itô, Kon and Horiguchi before Taut validation. Fourthly, Charlotte Perriand confirmed this established modern Japan-ness as a source of inspiration with her notes taken during her stay in Japan between 1940 and 1941. The thesis chronicles the impact of her notes onto some of her realisations in Japan and later in France. Thanks to this comparative analysis of texts, the thesis argues that the european gaze towards Japan is reflecting its preoccupations towards justifications for its own architectural development. This gaze is also orientated by the interests of the Japanese themselves. These are looking for an international recognition of their traditional architecture. We describe then how Japan-ness is created through writings and how it works as an appropriation of modernity enabling Japanese architecture to step in an avant-garde role. This creation follows two stages. The first one is a process of distinction from Asian architecture by identification and reinforcement of Japanese specifics. At its core lies the discourse upon the differences of the Japanese shintoist and zen soul. The second one is a process of sorting out common specificities with Western avant-garde ones. This time, the discourse concerns abstract similarities. The whole set of Japan-ness specificities defines an intercultural architecture which distinguishes itself both from Japonisme and from Occidentalisme. Lastly, the results show the profits gained by this European gaze and taken into account in their own architecture. RESUME DE LA RECHERCHE Japonité - japonisme - japonisation - occidentalisme - occidentalisation - architecture & art des jardins au Japon Ce travail questionne les fondements et les modalités du regard des architectes européens sur l’architecture et l’art des jardins japonais entre 1870 et 1940. Il établit le corpus des principaux écrits d’architectes européens et de leurs contemporains architectes et historiens occidentaux et japonais, en langue occidentale. Les analyses de textes identifient les enjeux, spécificités et réalisations remarquables. Nous décelons et démontrons la création d’une japonité moderne grâce aux écrits de quatre protagonistes principaux. Premièrement, nous expliquons en quoi les écrits publiés entre 1877 et 1893 par l’Anglais Josiah Conder, professeur d’architecture et “père de l’architecture moderne” au Japon sont inauguraux et annonciateurs du phénomène de la japonité. Les écrits de l’architecte Chûta Itô et de l’historien de l’art Kakuzô Okakura parus entre 1903 et 1910 en fournissent les prémisses, dont certaines sont présentes dans les ouvrages publiés entre 1903 et 1912 par l’ingénieur Franz Baltzer et par les architectes Ralph A. Cram et Frank L. Wright. Nous présentons deuxièmement les articles d’un architecte qui n’a jamais voyagé au Japon, Robert Mallet-Stevens. Il les publie en France entre 1911 et 1913 en se référant indirectement à Conder. Troisièmement, nous analysons les écrits théoriques et innovateurs de Bruno Taut publiés entre 1924 et 1937. Nous cherchons à savoir comment ils valorisent et consolident une japonité moderne interculturelle. Celle-ci est également divulguée par les écrits des architectes Wajiro Kon, Kôji Fujii, Tetsuro Yoshida, Sutemi Horiguchi, Wells Coates, Richard Neutra et Antonin Raymond, de l’historien de l’art Jirô Harada, des paysagistes Tsuyoshi Tamura, Percy. S. Cane et Christopher Tunnard, et de l’écrivain Jun’ichiro Tanizaki. Nous précisons dans quelle mesure Taut s’inspire des spécificités préalablement définies par Itô, Kon et Horiguchi. Nous questionnons aussi l’existence d’une japonité de l’art des jardins. Quatrièmement, les écrits fournis par Charlotte Perriand lors de son séjour au Japon entre 1940 et 1941 confirment cette japonité comme source de créativité. Nous montrons l’impact des notes dans quelques réalisations futures. La thèse soutient par l’analyse comparative des textes que le regard européen est d’abord en quête d’une confirmation de ses propres recherches, mais que cette quête est orientée par les intérêts des Japonais. Ces derniers cherchent en effet une reconnaissance internationale de leur architecture traditionnelle. Le travail décrit ensuite comment une japonité se crée à travers les textes et comment elle fonctionne comme une appropriation de la modernité permettant à l’architecture japonaise de jouer un rôle avant-gardiste. Nous identifions deux étapes dans ce processus. La première est une distinction de l’architecture asiatique par identification et renforcement des spécificités japonaises. Il s’agit du discours sur les différences de l’âme japonaise shintô et zen. La seconde est un tri des spécificités qui coïncident avec celles qui sont reconnues par les avant-gardes occidentales. Le discours concerne cette fois les similitudes abstraites. Les spécificités de la japonité définissent une architecture qui se distingue à la fois du japonisme et de l’occidentalisme. Les résultats du travail montrent finalement les enrichissements amenés par ces regards européens et mis à profit dans leur propre architecture.
Scribes et copistes juifs émigrés dans l'Empire ottoman
Turcica, 2001
La paléographie hébraïque distingue les processus de développement de l'écriture hébraïque de trois cultures littéraires principales 1 : l'Islam et l'écriture arabe, 2 la chrétienté occidentale et l'écriture latine, 3 et la chrétienté byzantine et l'écriture grecque. 4 La recherche dans ce domaine a fait apparaître que les manuscrits hébraïques de l'occident chrétien et musulman ont été influencés par la codicologie, l'écriture 5 et la décoration locales. Les changements géopolitiques qui se sont produits dans l'empire byzantin ont entraîné un développement unique de l'écriture hébraïque dans cet espace culturel. 6