Sur l'école d'Épictète (Aperçus de la pensée stoïcienne - Vrin, 2018) (original) (raw)
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Le Manuel d’Épictète ou le bonheur selon les Stoïciens
Le Manuel d’Épictète ou le bonheur selon les Stoïciens, 2023
Le Manuel d’Épictète, dont les préceptes ont été recueillis par son disciple Arrien, est l’ouvrage le plus accessible du Stoïcisme, l’un des courants philosophiques majeurs de l’Antiquité, avec les Pensées de l’empereur philosophe Marc-Aurèle. Point de philosophie théorique dans ce Manuel, mais une philosophie de vie toujours actuelle, complète et universelle, illustrée par des exemples concrets. Ayant commencé sa vie comme esclave, Épictète a vécu au tout début de notre Ère, d’abord à Rome puis en Grèce où, une fois affranchi, il a ouvert une école de philosophie. Cet ouvrage, constamment réédité depuis près de 2000 ans, fait partie de ces livres dont la lecture change la vie. En appliquant les conseils contenus dans le Manuel, vous constaterez rapidement une amélioration dans votre vie et vous irez vers un bonheur permanent, quelles que soient les circonstances extérieures. Un livre incontournable en cette période tourmentée ! Bernard Luguern propose une traduction modernisée et fluide des précieux conseils de l’ancien esclave. Il présente la vision du monde selon les Stoïciens et offre des clés de lecture pour les passages majeurs du Manuel.
Le modèle cynique du sage chez Épictète (Bordeaux 5-6 avril 2017)
Dans le TLG, on trouve 20 occurrences de l'adjectif « cynique » dans les Entretiens d'Epictète (dont un comparatif dans un fragment). La majeure partie des occurrences se trouvent dans le chapitre 22 du livre III. Deux d'entre elles se trouvent ailleurs : la première se trouve dans le livre IV (E. IV, 8, 30-32) et reconstitue un discours du cynique imperturbable et heureux, qui ne place pas son bien dans les choses extérieures ; la seconde se trouve dans le fragment 10 rapporté par Aulu-Gelle et relate un discours « très cynique » prononcé par Epictète à l'endroit de certains de ses disciples qui se sont égarés sur le sens véritable des études philosophiques. Diogène de Sinoppe apparaît à 27 reprises dans les Entretiens et le Manuel d'Épictète. Fait remarquable, la figure de Diogène ne semble pas très éloignée, dans l'esprit d'Epictète, de celle de Socrate, et constitue non seulement un modèle de choix pour devenir stoïcien, mais encore un sage épictétéen idéal, qui vit en accord avec les événements, et surtout qui s'est fait le serviteur de Zeus. Le Diogène historique n'était évidemment pas stoïcien ni épictétéen avant l'heure, ne serait-ce à cause de son agnosticisme et de son rejet de tout providentialisme naturaliste ou d'une vision rationnelle du monde. D'autre part, l'ascèse cynique n'est pas spirituelle ou cognitive, elle est corporelle et active. Ces points interrogent l'usage par Epictète de la figure de Diogène comme modèle du sage. Chez Epictète, bien que la Fortune soit remplacée par Zeus, l'ascèse corporelle (héritée sans doute de Musonius) joue un rôle de premier ordre dans le processus d'habituation qui assure le passage du progrès vers la sagesse. C'est la raison pour laquelle Diogène est souvent cité avec Socrate, non pas, à mon avis, pour légitimer la tradition stoïcienne en l'affiliant à Socrate moyennant le cynisme, mais plutôt pour dépasser l'opposition entre intellectualisme moral et morale de l'action qu'incarneraient respectivement ces deux modèles. Autrement dit, si Epictète fait usage de Diogène, c'est pour résoudre un problème proprement stoïcien, celui du progrès moral comme processus d'habituation. Le mode de vie cynique décrirait au mieux le sage qu'Epictète appelle de ses voeux. Mais encore faut-il comprendre ce qu'Epictète conserve et ce qu'il rejette du cynisme. L'éducation philosophie épictétéenne s'apparente au cynisme ancien, en tant qu'elle se propose d'atteindre une véritable autarcie moyennant un engagement volontaire et discipliné, qui fait de la vie philosophique un combat moral qui s'obtient à travers la souffrance et les épreuves. Il était peut-être de bon ton d'utiliser la figure de Diogène, revenue à la mode à l'époque impériale, pour illustrer le stoïcisme. Mais je trouve au moins deux inconvénients à cette démarche. Premièrement, cela conduit Epictète à minimiser le rôle de l'usage des représentations et donc à passer quelque peu sous silence la dimension intellectualiste et socratique de sa morale. Deuxièmement, cela contrevient à l'engagement politique tel que le conçoivent traditionnellement les stoïciens : le cosmopolitisme de Diogène est inhérent à une remise en cause de la polis et de ses lois, et l'engagement vis-à-vis d'elles pourrait contrevenir à la liberté individuelle, qu'un exil pourrait même satisfaire. De manière paradoxale, l'usage stoïcien de la figure exemplaire du cynique conduit Epictète à détourner le détournement diogénien.
Un « cas clinique » chez Épictète : l'obstination (Une lecture d'Entretiens 2, 15
Laval Théologique et philosophique, 2021
En prenant acte de l’analogie proposée par Chrysippe entre médecine et philosophie, je voudrais m’appuyer sur l’étude du chapitre 15 du livre 2 des Entretiens d’Épictète pour montrer comment celui-ci propose ce qui peut s’apparenter à un « cas clinique ». Cela revient à parier sur la polysémie floue d’un terme (« clinique ») qu’on ne trouve que rarement dans les écrits antiques (klinikos/klinikê) et dont pourtant les significations actuelles peuvent ouvrir de nouvelles pistes de lectures de textes qui ne sauraient se limiter à une fonction parénétique, visant à la « transformation » morale des disciples. En somme, je voudrais mettre en question l’usage prévalent d’un « modèle scolaire » de lecture, en proposant, pour comprendre certains textes stoïciens, un modèle attentif à une praxis qui renvoie au moins autant au soin qu’à la formation philosophique.
Le Centre Louis Gernet. Remarques générales à propos de "l’Ecole de Paris
2018
m'a demandé, croyant que je l'avais personnellement connue, de dire quelques mots personnels sur Nicole Loraux. Je ne suis malheureusement pas la bonne personne. En 1994, lorsque Nicole Loraux a eu son accident cérébral, j'étais jeune doctorante à l'université à Paris et donnais des cours à l'université de Lille. Je connaissais ses travaux, bien sûr, mais ne suivais pas son séminaire. C'est par le séminaire de Pierre Vidal-Naquet à l'EHESS (dans les locaux de l'université Paris 7 Jussieu) que je suis entrée dans les locaux de la rue Monsieur le Prince et que je me suis familiarisée avec ses membres. Depuis, il se trouve que je n'ai pas cessé de les fréquenter et qu'ils font entièrement partie de mon environnement professionnel. C'est pourquoi si j'ai refusé de parler de Nicole Loraux, j'ai volontiers accepté la seconde demande de David, évoquer l'« Ecole de Paris ». L'Ecole de Paris n'est pas une appellation revendiquée ni même acceptée par les membres du Centre Louis Gernet. Le terme d'école est même à l'opposé, disent-ils et parfois de manière véhémente, de ce qu'ils ont vécu. C'est ce que je voulais tenter de comprendre et que je voudrais maintenant tenter d'expliquer. Qu'est-ce qui nous échappe du Centre lorsque nous parlons d'Ecole de Paris ? Pour répondre, il me parait utile de nous faire-selon la démarche anthropologique-nousmêmes anthropologues des anthropologues, autrement dit, de partir des dénominations « indigènes » : que disent les anthropologues de l'Antiquité lorsqu'ils parlent d'eux-mêmes ? La réponse tient, selon moi, dans un nuage de mots en six points : 1. « Centre Louis Gernet » : utilisé pour désigner ce qui a été fondé en 1964 sous le nom de Centre de recherches comparées sur les sociétés anciennes. Ce Centre a été dissous par fusion avec l'UMR 8210 ANHIMA (Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques) en décembre 2009. Ceci dit, le départ de Marcel Detienne pour le Centre Jean Marin d'études comparatives à Johns Hopkins University en 1992, puis l'accident de Nicole Loraux en 1994, avaient déjà et en quelque sorte sonné le glas du Centre Gernet, dont les plus grandes pages avaient déjà été écrites. 2. « Jipé » : pour Jean-Pierre Vernant, son fondateur et son directeur (avec Marcel Detienne) jusqu'en 1985. 3. « 10 rue Monsieur le Prince » : l'adresse, entre Quartier Latin et Jardin du Luxembourg, d'un vieil immeuble parisien qui abritait le Centre dans des locaux exigus. J'ai le souvenir d'un couloir étroit et de mini salles/bureaux, parfois juste un renfoncement dans le mur, bref un aménagement tarabiscoté, qui ouvrait vers une pièce d'environ 20m 2 , avec mezzanine, et entièrement tapissée d'étagères de livres. Dans ce petit espace, tout le monde se connaissait. 4. « Les séminaires » : il existait un séminaire commun où tous se retrouvaient, selon ce qui m'a été dit, mais les uns et les autres parlaient surtout des séminaires des directeurs d'études : ceux de l'EPHE (Ecole Pratique des Hautes Etudes), de l'EHESS (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales) ou du Collège de France (séminaire de Jipé depuis 1975).
2021
The University of Lausanne expressly draws the attention of users to the fact that all documents published in the SERVAL Archive are protected by copyright in accordance with federal law on copyright and similar rights (LDA). Accordingly it is indispensable to obtain prior consent from the author and/or publisher before any use of a work or part of a work for purposes other than personal use within the meaning of LDA (art. 19, para. 1 letter a). Failure to do so will expose offenders to the sanctions laid down by this law. We accept no liability in this respect. 43 Ibid., p. 167. 44 Ibid., p. 169. 45 Hadot, Pierre. La citadelle intérieure : Introduction aux « Pensées » de Marc Aurèle., op. cit., p. 52. 46 Dans ces deux lettres, Sénèque indique que l'école du Portique avait pour coutume de distinguer la philosophie en deux parties (parénétique et dogmatique). Hadot, Ilsetraut. Sénèque, Direction spirituelle et pratique de la philosophie.
La connaissance de soi chez Épictète et Marc-Aurèle
2015
Cet article se veut une exploration du theme de la connaissance de soi chez les philosophes stoiciens Epictete et Marc-Aurele. A la lumiere de la definition socratique du gnothi seauton (connais-toi toi-meme), nous proposons d’examiner la « philosophie du soi » qu’Epictete et Marc-Aurele ont su developper. Plus specifiquement, nous souhaitons expliciter la celebre distinction qu’effectue Epictete dans son Manuel (et qui sera reprise par Marc-Aurele dans ses Pensees pour moi-meme) entre ce qui depend de nous (jugements, tendances, desirs, aversions, etc.) et ce qui ne depend pas de nous (le corps, la celebrite, la richesse, le pouvoir). Dans la perspective stoicienne qui est celle d’Epictete et de Marc-Aurele, nous chercherons a demontrer que « se connaitre soi-meme » signifie etre capable d’identifier ce qui depend de notre juridiction, et qui des lors n’est pas soumis au Destin.
L’ascèse des émotions chez Épictète et chez Évagre.pdf
Qu’est-ce que les émotions ? Et quelle en est leur origine ? Existerait-il un moyen de les surmonter ou de les contrôler, surtout quand elles se présentent comme étant des causes des détresses humaines ? Dans l’histoire de la philosophie, plusieurs auteurs se sont intéressés pour ces questions, et cet article propose d’examiner une époque très riche en théories sur les émotions, et une de ses transformations les plus importantes : celle du monde païen dans le monde chrétien. Nous porterons donc toute notre attention sur une époque de la plus haute importance pour la formation de l’Occident : les premiers siècles de l’ère chrétienne, où nous examinerons un auteur de très grande influence du stoïcisme roman – Épictète (55-135 apr. JC) – et un autre représentant du monachisme chrétien – Évagre le Pontique (346-400 apr. JC). Leur importance est surtout liée à l’histoire des pratiques de soi, autrement dit, de différentes formes par lesquelles se présentent, au dire de Pierre Hadot, les « exercices spirituels » ou le « souci de soi », au dire de Foucault, dans les écoles hellénistiques, et son absorption par le christianisme primitif.
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L'usage sartrien du stoïcisme (Revue Dialogue)
« L'usage sartrien du stoïcisme, dans les Carnets de la drôle de guerre et les Cahiers pour une morale », dans Dialogue, Canadian Philosophical Review, Volume 55, Issue 2, 2016, p. 287-311., 2016