"Dioramas à hauteur d'enfant", Le Magasin des Petits Explorateurs, ex. cat., Paris, Musée du Quai Branly-Jacques Chirac, 2018, pp. 222-223. (original) (raw)
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Promenade dans un magasin d'étrennes : les fournisseurs des Enfants de France) Il me faut commencer par un avertissement. On a trop dit et écrit que les jouets, dans les temps anciens, étaient des objets de luxe réservés aux princes, à l'aristocratie, bref, aux riches. Les sources utilisées par des historiens du jouet, comme Henri-René D'Allemagne, faisaient la part belle aux comptes des grandes familles où l'on trouvait la mention des achats de jouets pour les princes et princesses. Mais il serait faux de croire que la fabrication et la commercialisation des jouets se cantonnaient dans le secteur du luxe. J'ai montré qu'il n'en était rien, et cela dès le XIIIe siècle 1 : une gamme de jouets existait, qui se déclinait en produits populaires et bon marché aussi bien qu'en jouets plus chers ou même luxueux. Aussi, en évoquant les fournisseurs des jouets des petits princes, depuis la fin de l'Ancien Régime jusqu'à l'aube de la Révolution industrielle, serai-je attentif à les situer par rapport à l'ensemble des marchands de jouets de Paris 2. Ensuite, je présenterai quelques études de cas en choisissant les commerçants dont les noms sont apparus dans nos sources comme étant des fournisseurs des petits princes.
Il s'agit de montrer comment l'enfance et ses jouets est représentée dans l'art du XVIIIe siècle, en faisant comprendre l'évolution des regards des artistes, Jean Raoux, Charles Antoine Coypel, Chardin, François Boucher, etc.
Dioramas are devices on the frontier of different disciplines: art, anthropology, and the natural sciences, to name a few. Their use developed during the nineteenth century, following reforms aimed at developing the educational dimension of museums. This book examines anthropological dioramas of two North American museums in the early twentieth century: the American Museum of Natural History in New York (whose Life Groups were assembled by the German anthropologist Franz Boas), and the New York State Museum (whose Groups were overseen by the Seneca archaeologist Arthur C. Parker). While dioramas with human figures are now the subject of harsh criticism and are gradually being dismantled, a thorough study of the work of artists and scientists who made them helps shed light on their genesis. Sites of creation and mediation of knowledge, combining painting, sculpture, photography, and material culture, dioramas tell a story that is always political. They create visions of otherness but also of ancestry that blurs space and time within the museum.
a venue au monde d'un enfant était solennisée par une célébration qui le plaçait au centre de tous les regards : le baptême. Ce rituel, qui marquait son entrée au sein de la société chrétienne, revêtait une importance accrue dans les familles royales et princières, où il se doublait d'enjeux dynastiques. Non seulement le nourrisson que l'on portait sur les fonts consolidait la lignée régnante, mais il serait peut-être le monarque de demain. C'est pourquoi l'arrivée d'un enfant princier était une véritable affaire d'État, et cela dès les premiers instants de son existence. L'heure exacte de sa naissance était notée pour que les astrologues puissent établir son horoscope. Des messagers étaient envoyés aux cours étrangères pour leur annoncer l'événement, ainsi qu'aux principales villes du pays, qui mettaient aussitôt en place toutes sortes de réjouissances : feux de joie, processions, tirs d'artillerie ou fontaines à vin. Surtout, il s'agissait alors d'organiser le baptême. Il est vrai que le personnel de cour avait eu toute la durée de la grossesse pour prendre une première série de dispositions, mais il était nécessaire de connaître le sexe de l'enfant pour véritablement lancer les préparatifs de la cérémonie baptismale. En effet, l'ampleur de celle-ci variait selon le genre du nouveau-né et sa place dans l'ordre de succession. Le baptême du fils aîné avait parfois presque des airs d'investiture. Il faisait donc l'objet d'un soin bien plus considérable que ceux de ses frères cadets, eux-mêmes portés sur les fonts avec plus de solennité que leurs soeurs. À la fin du xv e siècle, la naissance des enfants princiers prit une dimension politique et publique de plus en plus affirmée dans les milieux de cour 1 . En conséquence, l'écart temporel entre la venue au monde et la célébration du baptême se creusa. Depuis le xiii e siècle, l'Église préconisait le baptême quamprimum, soit dès que possible après la naissance. Selon la doctrine chrétienne, si l'enfant mourait sans avoir reçu le sacrement, il était condamné à errer éternellement dans les limbes sans pouvoir accéder au paradis. Dès lors, les nourrissons étaient portés sur les fonts dans les trois premiers jours de leur existence, cela dans toutes les catégories sociales -sauf une, la très haute aristocratie. Au cours du xvi e siècle, les quelques jours séparant la naissance des princes de leur baptême se transformèrent en semaines, en mois, voire en années : le futur Louis XIII avait ainsi presque cinq ans lorsqu'il fut baptisé, à Fontainebleau en 1606. Pendant cet intervalle, le salut des enfants princiers était tout de même garanti par l'ondoiement -un « baptême d'urgence » reconnu de guerre lasse par l'Église. Dans les milieux royaux, l'usage voulait que les enfants soient dotés de plusieurs parrains et marraines, choisis selon de savantes équations politiques parmi les têtes couronnées d'Europe. Ils étaient ainsi les filleuls de souverains, de princes et de princesses des cours voisines,