L'intérmédialité aléatoire ou les rapports secrets entre littérature et cinéma (original) (raw)
Cet article interroge la pertinence de la notion d’« intermédialité aléatoire», expression forgée à partir de celle d’« intertextualité » aléatoire de Michael Ri aterre, et développée grâce aux travaux sur la série figurale (Martin Lefebvre), le remake secret ou déguisé (Marie Martin, Anat Zanger) ou encore la réécriture (Marie-Claire Ropars). L’article s’attache à analyser certaines expériences d’intermédialité faites par le lecteur-spectateur, dont la mémoire crée, à partir de textes et de films dépourvus de rapport objectif de reprise, des réseaux et des séries personnels.
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Dans Nouveau discours sur le récit Gérard Genette écrivait: “À la différence du cinéaste, le romancier n’est pas obligé de mettre sa caméra quelque part: il n’a pas de caméra. Il est vrai qu’il peut aujourd’hui, "effet rebound" d’un médium sur l’autre, feindre d’en avoir une”. C'est la notion genettienne d'un "effet rebound" d’un médium sur l’autre, devenue désormais un passage obligé dans le champ des études de l’interaction entre littérature et cinéma, qui est interrogée ici. Cette notion, parce qu'elle suppose une spécificité de chacun des deux médias en même temps que leur perméabilité, les insère dans l'optique d’une intertextualité au sens large. Elle suppose la possibilité de transferts de schèmes d’un médium sur l’autre et invite, par conséquent, à s'interroger sur l'existence de différences fondamentales, d’un point de vue sémiotique et narratologique, entre ces deux médiums. Une telle notion semble toutefois poser un problème théorique, dans la mesure où elle paraît liée à une forme de modernisme résiduel présumant d'une autonomie formelle des œuvres. Or la question de l'intermédialité entre littérature et cinéma convoque celle d'une spécificité générique de chacun de ces médiums en même temps qu'elle en met en question les frontières. Les frontières formelles entre ces arts sont aujourd'hui elles-mêmes transgressées chez certains artistes contemporains (Les Larmes, de Laurent Larivière et Olivia Rosenthal, Flip-Book, La Fille du Far West Jérôme Game, Cinépoèmes et films parlants de Pierre Alféri). Ces expériences artistiques, à travers la mise en place de dispositifs dont le livre n'est plus l'unique support, attestent d'une forme de déterritorialisation de l'écriture contemporaine qui vient ébranler la notion d'unité formelle des œuvres tout en offrant de nouveaux aperçus de l'expérience humaine qui semblent naître de l'hybridation même des deux médiums. La porosité qui affecte ces formes artistiques témoignent, plus encore que d'un "effet rebound" d'un médium sur l'autre, de leur interdépendance dans des formes transmédiatiques et transartistiques nouvelles mettant en cause l'essentialité même des genres et des langages artistiques en question. Il s'agit alors de se demander si elles nous mettent en présence de simples formes hybrides ou si elles sont l'expression d'une labilité sémiotique propre à l'art mise au service de formes renouvelées d'appréhension du réel.
La littérature en marge du cinéma ou la négation cinématographique
Le Cinéma de la littérature, Éditions Nouvelles Cécile Defaut, 2017
Depuis près de trois décennies, l’histoire du cinéma est à la mode et a entamé une métamorphose critique, si bien qu’il est maintenant coutumier de parler de la « nouvelle histoire » du cinéma. La caractéristique première de cette nouveauté réside dans sa valeur réflexive, dans la nécessité de ne pas mettre de côté la théorie dans la pratique de l’histoire. Dès lors, on ne peut plus faire l’histoire du cinéma, sans penser à la fois les deux termes de l’équation, l’histoire et le cinéma. [...]
Scénario et Documentaire: Une relation paradoxale
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