Les « Schengen Boys » et le nouvel ordre sécuritaire (DeFacto) (original) (raw)

En proie aux nouvelles règles du jeu. Du transnationalisme libéral à l’ère sécuritaire

Depuis les événements du 11 septembre 2001 aux États-Unis, la lutte contre le terrorisme international s’intensifie, occupant une place centrale dans l’organisation de la sécurité de la plupart des pays à tradition libérale démocratique. Dans un laps de temps relativement court, le lien entre terrorisme, migration et sécurité a été réactivé dans plusieurs pays, ouvrant ainsi la voie à des politiques qui visent la surveillance rapprochée des frontières et des individus, de même que l’établissement d’une « nouvelle culture de sécurité»

Les nouveaux guetteurs et l'ordre urbain

Métropolitiques, 2018

Les tentatives de lutte contre le sentiment d'insécurité par la présence visible d'agents sur le terrain se sont multipliées depuis 30 ans. Mais la définition de leurs compétences et de leur professionnalisation fait débat : Lionel Francou décrit comment ces agents identifient et gèrent ce qu'ils estiment être des atteintes portées à l'ordre urbain.

Les nouvelles politiques de contrôle du hooliganisme en Europe : de la fusion sécuritaire au multipositionnement de la menace

2003

L'étude de l'évolution des mesures de contrôle policier du hooliganisme en Europe, depuis la fin des années 1960, pose d'emblée certains problèmes liés à la complexité de la question. Complexité juridique tout d'abord, puisque d'une part le hooliganisme revêt à la fois des aspects déviants et délinquants et, de l'autre, sa réglementation actuelle est la composante de décisions prises tant au niveau national qu'au niveau communautaire. Mais aussi, et surtout, complexité des cadres de référence spatiaux et conceptuels des stratégies d'action policières appliquées à son encontre. Situées initialement au seul niveau national, ces stratégies d'action ont subi l'impact du processus d'européanisation, auquel s'est ajoutée l'influence exercée en la matière par les instances sportives européennes. Ainsi, la gestion policière du hooliganisme en Europe est-elle actuellement déterminée par des décisions prises à trois niveaux différents, national, communautaire et européen respectivement, par des acteurs relevant de la sphère politique, du monde de la gestion de la sécurité et du milieu sportif. En même temps, cette distinction devrait être relativisée par le fait que, malgré leur autonomie institutionnelle, ces trois niveaux de prise de décisions partagent de plus en plus la même perception du phénomène et, par conséquent, des réponses à y donner en raison du renforcement de la coopération policière internationale et du multipositionnement de certains acteurs dans les principaux centres de prise de décisions. D'un autre côté, les stratégies d'action policières se sont successivement appuyées sur une série de registres conceptuels différents, allant de la perception du hooliganisme comme un problème d'ordre public ordinaire, qui pouvait être géré selon les principes appliqués en matière de gestion des foules en général, à la mise en avant de sa Les nouvelles politiques de contrôle du hooliganisme en Europe : de la fusion... Cultures & Conflits, 51 | automne 2003 Les nouvelles politiques de contrôle du hooliganisme en Europe : de la fusion...

Flexicurité : redéfinir la sécurité des citoyens européens

2007

La récente communication de la Commission européenne sur la flexicurité définit celle-ci comme une «stratégie intégrée visant à améliorer simultanément la flexibilité et la sécurité sur le marché du travail»(Commission européenne, 2007a: 5). Les travaux académiques qui avaient précédé l'adoption de la communication abordaient le binôme «flexibilité/sécurité» comme un cercle vertueux, dont les deux termes étaient conçus dans un rapport de précondition réciproque.

Flexicurite : Redefinir La Securite Des Citoyens Europeens (1)

« Les libertés réelles sont non seulement les fins premières du développement, mais aussi un de ses principaux moyens » (Sen, 2000 : 10). La récente communication de la Commission européenne sur la flexicurité définit celle-ci comme une « stratégie intégrée visant à améliorer simultanément la flexibilité et la sécurité sur le marché du travail » (Commission européenne, 2007a : 5). Les travaux académiques qui avaient précédé l'adoption de la communication abordaient le binôme « flexibilité/sécurité » comme un cercle vertueux, dont les deux termes étaient conçus dans un rapport de précondition réciproque. Alors qu'une telle approche « gagnant-gagnant » aurait dû susciter une adhésion générale, le document de la Commission fait l'objet de critiques importantes relatives, pour l'essentiel, au déséquilibre entre flexibilité et sécurité-en faveur de la première-, et à la faiblesse des propositions énoncées. Ces critiques émanent tantôt du monde syndical (voir Keune et Jepsen, 2007), tantôt d'ONGs, notamment au sein du mouvement altermondialiste (3). Nous formons l'hypothèse que cette dénonciation-par des acteurs essentiels à la mise en oeuvre de toute stratégie de flexicurité-repose sur le constat qu'alors que le document avance des propositions concrètes de « flexibilisation » et de déréglementation du droit du travail, il n'élabore pas un cadre renouvelé et mobilisateur de la sécurité sociale, susceptible d'intégrer les nouveaux risques et éventualités qu'affrontent les citoyens européens dans leurs trajectoires professionnelles et familiales. On peut au demeurant émettre la même observation lorsqu'on examine les travaux académiques relatifs à la « sécurisation des trajectoires » : à l'étroit dans les carcans étriqués des politiques du marché du travail, ou des conceptions traditionnelles de la sécurité sociale, la plupart peinent à réinventer un modèle social susceptible de garantir aux individus des sécurités de base dans leur vie quotidienne, et des capacités réelles de se développer dans une économie globalisée (voir cependant CEPS, 2007 et Vedrine, 2007). Nous voudrions plaider en faveur d'une conception renouvelée de la « sécurité », en vue de la « négociation d'un nouveau compromis qui garantirait une sécurisation des parcours 1 Ce texte se fonde sur une communication présentée à l'occasion de la conférence organisée par la présidence portugaise de l'UE « Flexicurité : les défis clés », Lisbonne, 13 et 14 septembre 2007. Je remercie Fernando Vasquez, Gabrielle Clotuche et François Vandamme pour leurs précieux commentaires et suggestions. 2 RECWOWE est un Network of Excellence (NoE) du 6 ème programme cadre européen (FP6), regroupant 23 centres d'excellence européens spécialisés dans l'étude du marché du travail et/ou de la protection sociale, et consacré au thème « Reconciling Work and Welfare in Europe » (http://recwowe.vitamib.com/). 3 Voir notamment articles 681-682 et 686 sur le site d'ATTAC Bruxelles (http://www.bxl.attac.be/spip/).

Richelieu et le système européen de sécurité collective

Dix-septieme Siecle, 2001

Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-dix-septieme-siecle-2001-1-page-99.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info. Richelieu et le système européen de sécurité collective. La bibliothèque du Cardinal comme centre intellectuel d'une nouvelle politique 1 Peu avant de recevoir du roi une réponse à son dernier grand « Avis » concernant la paix en Europe, Richelieu avait assisté, le 18 novembre 1642, dans la salle de théâtre du Palais-Cardinal, à la répétition générale d'une comédie héroïque en cinq actes, qui portait le titre, étonnamment moderne pour l'époque, d'Europe 2. L'allégorie politique développée dans cette pièce doit servir à la défense de la politique étrangère française. La littérature est mise au service de la lutte contre l'hégémonie des Habsbourg. L'art dramatique doit aider à montrer que le roi de France est le « défenseur des libertés européennes et le précurseur d'une première forme d'unité européenne » 3. En conséquence, le ton de cette pièce de propagande est agressif : la princesse « Europe » souhaite à tout prix l'établissement de la paix et reproche violemment à Ibère (l'Espagne) son orgueil et ses prétentions à la conquérir. Europe XVII e siècle, n o 210, 53 e année, n o 1-2001 Le droit des gens et les moyens qu'il impliquait pour bannir la guerre d'un continent européen pacifié sont restés fondamentalement à l'état embryonnaire dans les décennies qui ont suivi la Paix de Westphalie. 4

Le citoyen face aux nouvelles pratiques sécuritaires de l’Union européenne: enjeux démocratiques d’une sécurité par les fichiers

2013

This article focuses on the growing role of the European Union in the control of the European space and the securitization of its external borders. First, we analyse the changes in the modes of public action in the field of security to underline the shift from a « police » logic – based on the monopolisation of the legitimate means of physical coercion – towards a « policing » logic – which relies on a massive use of techniques of social control. Then, we question the impact of these developments on the nature of the democratic relation, using as a case study the processing of Passenger Name Records (PNR) for law enforcement purposes. This contribution casts a light on how security practices invade citizens’ daily lives, and it invites to reconsider the possibilities of the existing regimes of fundamental rights, and in particular the rights of privacy and data protection.

SEMINAIRE DE POLITIQUE INTERNATIONALE : LES NOUVEAUX ENJEUX DE LA SECURITE INTERNATIONALE BACHELOR EN SCIENCE POLITIQUE AUTOMNE 2013

Tout comme la guerre et la paix, la sécurité est une thématique centrale dans la discipline des Relations Internationales. Cependant la définition du concept de sécurité ne fait pas l'objet d'unanimité et demeure contestée quant à sa signification et à sa portée. Traditionnellement, la sécurité est perçue comme référant à la sécurité nationale et sous-tend l'idée de la protection d'un territoire souverain des menaces extérieures par une force armée. Plus récemment, différentes approches en RI ont proposé d'élargir les sources d'insécurité -telles que l'environnement, l'immigration ou la violence de genre. Ainsi le concept de la sécurité a été révisé au-delà de la sécurité nationale pour prendre en compte les dimensions nonmilitaires d'une sécurité dorénavant appréhendée sous un angle global. D'où l'émergence des concepts de sécurité internationale ou collective, de sécurité politique, de sécurité économique, de sécurité environnementale ou de sécurité sociétale. Par la suite, le concept de sécurité humaine a été mis en évidence par les théoriciens critiques, notamment au lendemain de la guerre froide pour faire de l'individu le référent ultime de la véritable sécurité.