VIII Jornadas Nacionales de Literatura Francesa (original) (raw)

V Jornadas de literatura francesa

San Fernando del Valle de Catamarca, Universidad Nacional de Catamarca, 1993

Actas de las V Jornadas de Literatura Francesa, llevadas a cabo en la Universidad Nacional de Catamarca en 1992. Además de un homenaje a Montaigne, los temas de esta publicación son "Las pestes en la literatura", "El viaje" y "Presencia de América en la literatura francesa".

XVIII Jornadas Nacionales de Literatura Francesa y Francófona

Buenos Aires, Dicifran, 2005

Este ejemplar reúne estudios presentados en las XVIII Jornadas Nacionales de Literatura Francesa y Francófona que tuvieron lugar en Buenos Aires en mayo del 2005.La Jornadas fueron organizadas por El Instituto de enseñanza Superior Juan Ramón Fernández y DICIFRAN. Los ejes temáticos fueron la magia, el silencio y estudios de literatura comparada. Buenos Aires, mayo de 2005.

Actas de las Cuartas Jornadas Nacionales de Literatura Francesa

Córdoba, Comunicarte, 1997

Actas de las cuartas jornadas nacionales de literatura francesa organizadas por la A.A.P.L.F, realizadas en Rosario en 1991 y publicadas en 1997. Los temas tratados en ete volumen son: "Las pasiones fatales en la literatura"; "Transgresión y literatura" y "La literatura francesa y sus relaciones con las otras literaturas occidentales".

Actas de las XIII Jornadas Nacionales de Literatura Francesa y Francófona

La Plata, Facultad de Humanidades y Ciencias de la Educación - Universidad de La Plata, 2003

Este volumen reúne las actas de las XIII Jornadas Nacionales de Literatura Francesa y Francófona llevadas a cabo del 10 al 13 de mayo de 2000 en la ciudad de La Plata. Los temas de este volumen incluyen: "Grande ville et province", "Le monde classique" y "Literatura comparada".

IX Jornadas Nacionales de Literatura Francesa, tomo I

Corrientes, Universidad Nacional del Nordeste, 1998

Primer tomo de las IX Jornadas Nacionales de Literatura Francesa realizadas del 15 al 18 de mayo de 1996 en Corrientes. Los temas de este volumen son "Ciudad y literatura" y "El exilio".

Actas de las Terceras Jornadas Nacionales de Literatura Francesa

Córdoba, AAPLF, 1993

Terceras Jornadas organizadas por la AAPLF y la Escuela Superior de Lenguas de la Universidad Nacional de Córdoba, llevadas a cabo en esta ciudad entre el 10 y el 12 de mayo de 1990. Dos temas generales se divideron el interés de los participantes: "La mujer en la literatura" y "La literatura francesa y sus relaciones con las otras literaturas occidentales".

Antología literaria de escritoras francesas

Universidad Pablo de Olavide eBooks, 2020

On ne naît pas femme: on le devient. Aucun destin biologique, psychique, économique ne définit la figure que revêt au sein de la société la femelle humaine; c'est l'ensemble de la civilisation qui élabore ce produit intermédiaire entre le mâle et le castrat qu'on qualifie de féminin. Seule la médiation d'autrui peut constituer un individu comme un Autre. En tant qu'il existe pour soi, l'enfant ne saurait se saisir comme sexuellement différencié. Chez les filles et les garçons, le corps est d'abord le rayonnement d'une subjectivité, l'instrument qui effectue la compréhension du monde: c'est à travers les yeux, les mains, non par les parties sexuelles qu'ils appréhendent l'univers. Le drame de la naissance, celui du sevrage se déroulent de la même manière pour les nourrissons des deux sexes; ils ont les mêmes intérêts et les mêmes plaisirs; la succion est d'abord la source de leurs sensations les plus agréables; puis ils passent par une phase anale où ils tirent leurs plus grandes satisfactions des fonctions excrétoires qui leur sont communes; leur développement génital est analogue; ils explorent leur corps avec la même curiosité et la même indifférence; du clitoris et du pénis ils tirent un même plaisir incertain; dans la mesure où déjà leur sensibilité s'objective, elle se tourne vers la mère: c'est la chair féminine douce, lisse élastique qui suscite des désirs sexuels et ces désirs sont préhensifs; c'est d'une manière agressive que la fille, comme le garçon, embrasse sa mère, la palpe, la caresse; ils ont la même jalousie s'il naît un nouvel enfant; ils la manifestent par les mêmes conduites: colères, bouderie, troubles urinaires; ils recourent aux mêmes coquetteries pour capter l'amour des adultes. Jusqu'à douze ans la fillette est aussi robuste que ses frères, elle manifeste les mêmes capacités intellectuelles; il n'y a aucun domaine où il lui soit interdit de rivaliser avec eux. Si, bien avant la puberté, et parfois même dès sa toute petite enfance, elle nous apparaît déjà comme sexuellement spécifiée, ce n'est pas que de mystérieux instincts immédiatement la vouent à la passivité, à la coquetterie, à la maternité: c'est que l'intervention d'autrui dans la vie de l'enfant est presque originelle et que dès ses premières années sa vocation lui est impérieusement insufflée. C'est ici que les petites filles vont d'abord apparaître comme privilégiées. Un second sevrage, moins brutal, plus lent que le premier, soustrait le corps de la mère aux étreintes de l'enfant; mais c'est aux garçons surtout qu'on refuse peu à peu baisers et caresses; quant à la fillette, on continue à la cajoler, on lui permet de vivre dans les jupes de sa mère, le père la prend sur ses genoux et flatte ses cheveux; on l'habille avec des robes douces comme des baisers, on est indulgent à ses larmes et à ses caprices, on la coiffe avec soin, on s'amuse de ses mines et de ses coquetteries: des contacts charnels et des regards complaisants la protègent contre l'angoisse de la solitude. Au petit garçon, au contraire, on va interdire même la coquetterie, ses manoeuvres de séduction, ses comédies agacent. «Un homme ne demande pas qu'on l'embrasse... Un homme ne se regarde pas dans les glaces... Un homme ne pleure pas», lui dit-on. On veut qu'il soit «un petit homme»; c'est en s'affranchissant des adultes qu'il obtiendra leur suffrage. Il plaira en ne paraissant pas chercher à plaire. Beaucoup de garçons, effrayés de la dure indépendance à laquelle on les condamne, souhaitent alors être des filles; au temps où on les habillait d'abord comme elles, c'est souvent avec des larmes qu'ils abandonnaient la robe pour le pantalon, qu'ils voyaient couper leurs boucles. Certains choisissent obstinément la féminité, ce qui est une des manières de s'orienter vers l'homosexualité: «Je souhaitai passionnément d'être fille et je poussai l'inconscience de la grandeur d'être homme jusqu'à prétendre pisser assis», raconte Maurice Sachs. Cependant si le garçon apparaît d'abord comme moins favorisé que ses soeurs, c'est qu'on a sur lui de plus grands desseins. Les exigences auxquelles on le soumet impliquent immédiatement une valorisation. Dans ses souvenirs Maurras raconte qu'il était jaloux d'un cadet que sa mère et sa grand-mère cajolaient: son père le saisit par la main et l'emmena hors de la chambre: «Nous sommes des hommes; laissons ces femmes», lui dit-il. On persuade l'enfant que c'est à cause de la supériorité des garçons qu'il leur est demandé davantage; pour l'encourager dans le chemin difficile qui est le sien, on lui insuffle l'orgueil de sa virilité. En vérité, l'influence de l'éducation et de l'entourage est ici immense. Tous les enfants essaient de compenser la séparation du sevrage par des conduites de séduction et de parade; on oblige le garçon à dépasser ce stade, on le délivre de son narcissisme en le fixant sur son pénis ; tandis que la fillette est confirmée dans cette tendance à se faire objet qui est commune à tous les enfants. La poupée l'y aide, mais elle n'a pas non plus un rôle déterminant; le garçon aussi peut chérir un ours, un polichinelle en qui il se projette; c'est dans la forme globale de leur vie que chaque facteur: pénis, poupée, prend son poids. Ainsi, la passivité qui caractérisera essentiellement la femme «féminine» est un trait qui se développe en elle dès ses premières années. Mais il est faux de prétendre que c'est là une donnée biologique ; en vérité, c'est un destin qui lui est imposé par ses éducateurs et par la société. L'immense chance du garçon, c'est que sa manière d'exister pour autrui l'encourage à se poser pour soi. Il fait l'apprentissage de son existence comme libre mouvement vers le monde; il rivalise de dureté et d'indépendance avec les autres garçons, il méprise les filles. Grimpant aux arbres, se battant avec des camarades, les affrontant dans des jeux violents, il saisit son corps comme un moyen de dominer la nature et un instrument de combat ; il s'enorgueillit de ses muscles comme de son sexe; à travers jeux, sports, luttes, défis, épreuves, il trouve un emploi équilibré de ses forces; en même temps, il connaît les leçons sévères de la violence; il apprend à encaisser les coups, à mépriser la douleur, à refuser les larmes du premier âge. Il entreprend, il invente, il ose. Certes, il s'éprouve aussi comme «pour autrui», il met en question sa virilité et il s'ensuit par rapport aux adultes et aux camarades bien des problèmes. Mais ce qui est très important, c'est qu'il n'y a pas d'opposition fondamentale entre le souci de figure objective qui est sienne et sa volonté de s'affirmer dans des projets concrets. C'est en faisant qu'il se fait être, d'un seul mouvement. Au contraire, chez la femme il y a, au départ, un conflit entre son existence autonome et son «être-autre»; on lui apprend que pour plaire il faut chercher à plaire, il faut se faire objet ; elle doit donc renoncer à son autonomie. On la traite comme une poupée vivante et on lui refuse la liberté ;