N. Grimal, « Du vrai et du faux », dans O. Cabon, N. Grimal, H. Gaber, O. Perdu (éd.), Imitations, copies et faux dans les domaines pharaonique et de l’Orient ancien — Actes du colloque Collège de France-Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 14-15 janvier 2016, 2018, p. 6‑17 (original) (raw)

Imitations, copies et faux dans les domaines pharaonique et de l’Orient ancien

Imitations, copies et faux dans les domaines pharaonique et de l’Orient ancien, 2018

Imitations, copies et faux dans les domaines pharaonique et de l’Orient ancien : le nouveau livre des éditions Soleb http://www.soleb.com/livres/faux/index.html « De la simple allusion à la reproduction mercantile, en passant par l’imita­tion, la citation, l’évocation, la transposition, tous les modes de référence possibles, la distinction du faux de la copie, de l’œuvre ­originale de celle qu’elle inspire est parfois si ténue qu’il semble difficile de la cerner. Il nous a paru utile de poursuivre la réflexion sur le faux, l’imitation et les copies, dont plusieurs enquêtes ont, jusque récemment encore, exploré les pistes dans le domaine égyptologique. Qu’il s’agisse de littérature ou d’art, les Égyptiens eux-mêmes ont très tôt utilisé la référence à la tradition comme indicateur de légitimité politique. Après la « révolution » amarnienne, ou dans les périodes troublées, la reproduction des modèles classiques fleurit, tout comme fleuriront plus tard, à l’époque hellénistique et romaine, les copies praxitéliennes. Les œuvres qui procèdent de cette volonté archaïsante témoignent d’un sursaut pour tenter de retrouver la grandeur perdue de l’Égypte. L’Égypte n’a pas le monopole de cette utilisation de l’art. Les souve­rains mésopotamiens n’étaient pas en reste, entre imitation d’un document plus ancien ou narration d’un événement fictif. La question se pose aussi pour le domaine phénicien ou pour la civilisation d’Ougarit, oscillant parfois entre copie, imitation et falsification. Nous touchons là à la limite entre manipulation idéologique et falsification. Le faux en écriture, lui, est destiné à tromper. Le faux délibéré serait finalement, la seule œuvre qui se laisse facilement appréhender : destiné à tromper, il transforme la vérité. Encore faudrait-il distinguer l’intention de la tromperie. » Sur le site des éditions Soleb, vous pouvez télécharger des « bonnes feuilles » au format Acrobat comprenant le sommaire, l’introduction, et deux chapitres sur neuf. http://www.soleb.com/livres/faux/index.html Collection « Études d’égyptologie », dirigée par Nicolas Grimal, professeur au Collège de France. 320 pages « quadri », plus de 100 photographies et illustrations — livre imprimé : 50,00 euros, format 160 x 240 mm, Isbn 978-2-918157-25-0 ; versions numériques : 4,99 euros, Isbn 978-2-918157-27-4 (ePub) et 978-2-918157-26-7 (Pdf interactif). Actes du colloque Collège de France-Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, 14-15 janvier 2016, édités par Hanane Gaber, Nicolas Grimal et Olivier Perdu. Olivier Bobin, directeur scientifique du laboratoire Ciram de Bordeaux Dominique Charpin, professeur au Collège de France, chaire « Civilisation mésopotamienne », correspondant de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres Luc Delvaux, conservateur aux Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles Jean-Luc Fournet, professeur au Collège de France, chaire « Culture écrite de l’Antiquité tardive et papyrologie byzantine » Hanane Gaber, chercheur associé au Collège de France, chaire de « Civilisation pharaonique, archéologie, philologie, histoire » Nicolas Grimal, professeur au Collège de France, chaire « Civilisation pharaonique, archéologie, philologie, histoire », membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres Éric Gubel, directeur des Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles Olivier Perdu, ingénieur de recherche au Collège de France, attaché à la chaire de « Civilisation pharaonique, archéologie, philologie, histoire » John Scheid, membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, professeur émérite au Collège de France, chaire « Religion, institutions et société de la Rome antique » Dietrich Wildung, directeur honoraire du Musée égyptien de Berlin et professeur honoraire à l’Université libre de Berlin

Jean Winand, Le faux, le vrai, le moins vrai, le moins faux. Retour sur des pratiques séculaires, en Égypte ancienne et dans l'Antiquité classique, dans Degrés 195-196, 2023, p. d1-25

Modaliser la vérité ?

Cet article examine différentes notions tournant autour de l’idée de faux, comme la copie, le plagiat, l’imitation et la fabrication de sources. Alors que notre époque a instauré – théoriquement et idéalement – une distance infranchissable entre le vrai et le faux (avec une interprétation morale entre le bien et mal), on montre que ces valeurs sont loin d’avoir une portée universelle, ce qui explique certaines tendances à considérer que la vérité est nécessairement relative, parce que située. Dans l’Antiquité classique, et jusqu’à l’époque des Lumières, les notions latines d’ornatio et d’argumentum sont illustratives des écarts que les auteurs pouvaient prendre, de manière pleinement assumée, vis-à-vis des sources. De même, la notion de mythos (ou de fabula) n’était pas nécessairement rejetée dans l’Antiquité au-delà du périmètre des sources pouvant contribuer à la connaissance. Dans la dernière partie, plus directement centrée sur l’Égypte ancienne, on revient la manière dont on pouvait quelquefois s’accommoder de la vérité dans le discours.

« L’héritage des alexandres en terre barbare : le cas des ‘imitations’ arabes », in S. Kremydi et M.-Ch. Marcellesi (éds), Les alexandres après Alexandre. Histoire d’une monnaie commune, MEΛΕΤΗΜΑΤΑ 81, Athènes, 2019, p. 339-371

2019

Résumé : Cette étude met en évidence le fait que les alexandres arabes reprennent les caractéristiques techniques des alexandres frappés dans les ateliers du monde hellénistique et qu’ils circulent conjointement avec ceux-ci et des « imitations » d’autres origines, dans le royaume séleucide dans la première moitié du IIe siècle. Il s’agit donc bien d’alexandres et non d’« imitations », ce terme étant impropre dans le cas de la monnaie internationale de l’époque hellénistique. L’état de la circulation monétaire pousse enfin à s’interroger sur l’usage de ces monnaies qui reste mystérieux. Summary : This study provides evidence for the fact that the Arabian alexanders incorporated the technical characteristics of the alexanders struck in the mints of the Hellenistic world and that both types of coin circulated, along with « imitations » of other origins, in the Seleucid kingdom during the first half of the 2nd century. These coins are definitely alexanders and not « imitations », such term being inappropriate in the context of international coinage of the Hellenistic period. Finally, the circumstances of monetary circulation at the time lead one to raise questions about the use of these coins which still remains mysterious.

« Un faux au musée de la Castre », Égypte ancienne 24, 2017, pp. 64-69.

Parmi les objets de la collection égyptienne du musée cannois de la Castre, se trouve une petite stèle en calcaire blanc, présentée comme une œuvre égyptienne datant possiblement du Nouvel Empire (env. 1540-1075 avant J.-C. Mais s’il n’y a aucun doute quant au fait que le baron Lyclmama a Nijeholt rapporta bel et bien cet objet de la lointaine contrée des anciens pharaons, il ne s’agit en aucun cas d’une stèle authentique, mais d’un faux, fabriqué au XIXe siècle, à une époque où l’égyptomanie, qui s’était emparée de l’Europe, avait fait naître un marché florissant de copies que l’on tentait de vendre aux collectionneurs et amateurs d’art comme de véritables artefacts anciens.

Judith Olszowy-Schlanger, “Manuscrits – hébreux et judéo-arabes médiévaux,” Annuaire de l’École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences historiques et philologiques, no. 152 [2019-2020] (2021): 46-49

Les conférences de cette année ont porté sur l'études des colophons et de l'écriture des manuscrits copiés, vocalisés et ornés par Samuel ben Jacob, un remarquable calligraphe dont l'activité est attestée à Fustat, pendant le premier quart du xi e siècle. Célèbre copiste de l'exceptionnel « Codex de Leningrad » (RNL, I Firk. Evr. 19a), qui fut la base des éditions scientifiques de la Bible hébraïque, Samuel ben Jacob a copié d'autres manuscrits d'une qualité textuelle et matérielle exceptionnelle. Conservés dans la synagogue caraïte du Caire jusqu'à récemment (vendu à un collectionneur privé) et dans la collection Firkovicz dans la Bibliothèque nationale de Russie à Saint-Pétersbourg, ces manuscrits ont fait l'objet de nombreuses études.