Critique de la raison impure : lire Flaubert avec Deleuze (original) (raw)

Luxure et Bêtise : les notes de lecture de Flaubert sur le Père Debreyne

2008

Les ms g 2267, f° 153 r° & v° (Bibliotheque municipale de Rouen) contiennent les notes prises par Flaubert sur un ouvrage singulier du Pere Debreyne : Mœchialogie, traite des peches contre les sixieme et neuvieme commandements du decalogue et de toutes les questions matrimoniales qui s'y rattachent directement ou indirectement, suivie d'un abrege pratique d'embryologie sacree, Quatrieme edition revue, corrigee et considerablement augmentee, Paris, Poussielgue freres, 1868 (1re edition, Poussielgue-Rusand, 1845). Le Carnet 15, f° 67 nous apprend que Flaubert a lu ce traite religieux en mars 1874 pour la preparation generale de Bouvard et Pecuchet dont il amassait alors les materiaux documentaires . L'ouvrage de Debreyne, plein de betises et de naivetes, merite effectivement de figurer dans la liste des lectures pour l'« encyclopedie critique en farce ». Il est, en tout cas, fort amusant d'imaginer notre romancier feuilletant cette pastorale chretienne, qui por...

Deleuze lecteur de Spinoza – La tentation de l’impératif

Spinoza-Deleuze : lectures croisées

Chacun sait la place que Deleuze fait à Spinoza, particulièrement les lecteurs et interprètes de Spinoza, qui ont tous lu et médité avec passion aussi bien le Spinoza et le problème de l'expression de 1968 (désormais SPE) que le Spinoza philosophie pratique de 1991 (désormais SPP). C'est par exemple à partir d'options de lectures très proches au départ de celles développées par Deleuze dans le premier de ces ouvrages, notamment l'attention portée d'abord sur tout ce qui relève du quantitatif et du qualitatif dans la philosophie de Spinoza, que j'ai pu développer depuis une quinzaine d'années une lecture finalement divergente, privilégiant, pour le dire d'un mot, une vision extensive

Flaubert lecteur du XVIIIe siècle: pathos, ironie et apathie dans la Correspondance

La licorne, 1997

Manuscrit auteur, publié dans " La licorne, 43 (1997) 129-142" Que dis-tu de ceci pour dire d'un bonnet grec: Pour sa tête si chère Le commode ornement dont la Grèce est la mère, Voilà précisément ce qu'il éxècre sous le nom de « poésie, et dans les règles encore! » Sa stratégie démystificatrice consiste à traduire dans une langue banale, voire triviale, ce que Marmontel écrit poétiquement : D'une vierge par lui (le fléau), j'ai vu le doux visage, Horrible désormais, nous présenter l'image De ce meuble vulgaire, en mille endroits percés, Dont se sert la matrone en son zèle empressé, Lorsqu'au bord onctueux de l'argile écumante Frémit le suc des chairs en [sa] mousse bouillante!

Crise de la raison et image de la pensée chez Gilles Deleuze

Noesis, 2003

Soit la série : noûs hégémonique, sens et raison raisonnable (opposés au délire et à la violence), conduite de sa pensée par ordre, respect des règles de construction des propositions, savoir accessible à tous, nécessité et universalité, égalité de parole, communauté et communication, discussion démonstrative et critique, jugement de vérité, lumière naturelle, sens commun et bon sens, ordre intelligible du Monde, Entendement et Raison, médiation, représentation, Logos et Ratio. Comme on va s'efforcer de le montrer, Deleuze va se livrer sur cette série à deux opérations : privilégier certains points qui vont devenir les composantes du concept de raison, les déplacer pour que, de réguliers, ils deviennent remarquables et constituent les anomalies, autrement dit les aspérités de la raison. Ce faisant, la série sera devenue, si l'on peut dire, divergente, elle comportera des singularités qui constitueront une multiplicité continue et hétérogène, la faisant passer du statut de ligne (repérable, calculable) à celui de pli (irrepérable, nomade, plié à l'infini). Telle est, brièvement résumée l'opération de Deleuze sur le concept de Raison et de rationalité. S'il est aisé de voir quelles composantes Deleuze retiendrait essentiellement pour les déplacer (en fait il les déplace toutes) : sensé et raisonnable, hégémonique, transcendance de l'intelligible, théâtre de la représentation, lumière naturelle, jugement de vérité, et s'il n'est pas non plus très complexe de voir vers quoi il les déplace (le sensé devient délire non clinique, le raisonnable violent, l'hégémonique mineur, la transcendance intelligible Noesis n°5 « Formes et crises de la rationalité au XX ème siècle» Tome I : "Philosophie"

Entre Deleuze et Foucault, penser le désir (preprint)

Critique, n. 637, pp. 475-490, 2000

DU DÉSIR ET DU POUVOIR S'il fallait aujourd'hui raconter le mythe de la naissance d'Eros, un esprit peu chagrin pourrait être tenté de traduire ironiquement Penia par Demande et Poros par Offre. Eros, fils de la Demande et de l'Offre, n'est-ce pas tout ce qu'il nous reste à dire du désir ? Portés par le discours ambiant, par la douceur réconfortante de l'esprit «fin de siècle», nous pourrions alors nous amuser à entendre que les servants libertaires du dieu Désir ont fait le lit du capitalisme sauvage, que l'économie libidinale s'est coulée sans heurt dans le Grand Marché planétaire etc. etc. Une histoire serait close, un rêve éteint, et sans trop de regrets qui plus est. Cela, bien sûr, nous éviterait de nous chagriner à poser d'autres questions plus embarrassantes, notamment celle de savoir qui tient ce discours et pourquoi. Cela nous éviterait surtout de revenir sur un chapitre de l'histoire de la philosophie clos avant d'avoir été ouvert. Car reste encore à comprendre aujourd'hui ce qu'a signifié l'intrusion brusque du Désir dans le discours philosophique -et sa toute aussi brusque occultation dont nous faisons, c'est le cas de le dire, les frais.

Flaubert et la prostitution. Avant-propos

Revue Flaubert (Rouen), n°16, 2018

Les multiples déclinaisons de la prostitution chez Flaubert et les discours qu'elle lui inspire, les configurations qu'elle permet. https://flaubert.univ-rouen.fr/labo-flaubert/archives-de-la-revue-flaubert/revue-flaubert-n16-2018/prostitutions/