Nature de l’espace interplanétaire de Copernic à Laplace : conception, composition et évolution du cosmos et de la matière cosmique, Revue Nacelles, Numéro 4 : L’invention du système solaire (XVIe-XVIIIe siècles) | The invention of the solar system (16th-18th centuries) (original) (raw)

Compte-rendu de Florian Mazel, L'Evêque et le territoire. L'invention médiévale de l'espace, Ve-XIIIe siècle, Paris, Editions du Seuil, 2016, sur Nonfiction.fr

la territorialisation médiévale du diocèse : nouvel espace, nouveau pouvoir Avec ce gros livre, issu de son Habilitation à Diriger des Recherches (HDR), Florian Mazel retrouve et prolonge un questionnement entamé depuis plusieurs années, et conduit à travers d'autres ouvrages, notamment L'espace du diocèse. Le sujet est d'importance : il s'agit de se demander comment l'Église médiévale a progressivement inventé l'espace, ou plutôt comment elle a contribué à territorialiser les identités sociales et les pratiques de gouvernement. L'auteur donne d'ailleurs du territoire une définition wébérienne, qui tire la question de l'espace vers celle du pouvoir et du politique : le territoire est en effet défini comme « l'espace de projection d'une institution » (p. 21).

Copernic, le chanoine qui révolutionna les cieux, Le Ciel-Bulletin de la Société d'Astronomie des Pyrénées Occidentales, 2017

Le Ciel, Société d'astronomie des Pyrénées Occidentales, 2017

« Le trait de lumière qui éclaire aujourd’hui le monde, écrit Voltaire dans Les Essais sur les mœurs, partit de la petite ville de Thorn, dans la Prusse polonaise, dès le milieu du seizième siècle. » C’est dans cette ville, aujourd’hui nommée Torun, que naquit le 19 février 1473, Nicolas Copernic, fils de Nicolas-père et de Barbara Watzelrode. Nous sommes à la fin du Quattrocento, les temps médiévaux s’effacent (Constantinople est tombée en 1453 et la même année la bataille Castillon clôt la Guerre de Cent Ans) et les premiers feux de la Renaissance et de l’humanisme brillent (Gutenberg a mis au point l’imprimerie, l’Europe se lance à la découverte du monde et les écrits antiques sont redécouverts). C’est dans ce formidable mouvement que naît Copernic et dans lequel il joue un rôle fondamental en révolutionnant l’astronomie, devenant le « nouveau Ptolémée » !

De Copernic à Galilée : "la révolution de la pensée scientifique aux XVIe et XVIIIe siècles", Historiens et Géographes, APHG, n° 409, janvier-février 2010, p.211-232

Historiens et Géographes, APHG, n° 409, janvier-février 2010, p.211-232

1492, 1517, 1598, 1661-1715, 1689… ces quelques dates sont connues des historiens pour les XVIe et XVIIe siècles. L’on connaît les événements et acteurs associés, ainsi que l’impact des faits qui ont eu lieu. 1543, 1572, 1609-1610, 1632-1633, … parmi d’autres n’ont pas forcément le même impact pour les enseignants d’histoiregéographie qui sont majoritairement plus tournés vers les lettres et les sciences humaines. Certes 1543 pourra évoquer l’alliance entre François 1er et Soliman, 1572 c’est l’année de la Saint Barthélémy, 1610 sera associée à l’assassinat d’Henri IV… Mais ces dates ont aussi une autre dimension historique. Alors que la neuvième phase des guerres d’Italie débute, Copernic décède et paraît le De revolutionibus orbium coelestium où il énonce un cosmos héliocentrique, alors que les massacres contre les huguenots font rage, Tycho Brahe observe une « étoile nouvelle » dans le monde au-delà de la sphère de la Lune, supposée incorruptible et immuable. Il y a quatre siècles, en 1609, Johannes Kepler élabore une « astronomie nouvelle » qui est héliocentrique et où les planètes ont des orbites elliptiques, cette même année Galilée utilise une lunette pour observer le ciel et faire les découvertes que l’on sait ! Les XVIe et XVIIe siècles sont une période de révolution scientifique au cours de laquelle les sciences modernes se substituent à celles d’Aristote et de Ptolémée.

Le temps, l'espace et la genèse du monde selon Abû Bakr al-Râzî, in Revue philosophique de Louvain, 1989 (87/74)

Revue Philosophique De Louvain, 1989

The Kitâb a'lâm al-nubuwwa by the Ismâ'îlî missionary Ahmad b. Hamdân Abu Hâtim al-Râzî (d. around 322/933-34) takes the form of a critical dialogue between the author and his contemporary and adversary, the doctor and philosopher Muhammad b. Zakarîya Abu Bakr al-Râzî, known to the Latins as Rhazes. The text given here is the complete translation, with notes and introduction, of the third and fourth chapters of the first section of the work (ed. S. al-Sawy and Gh.-R. Aavani, Tehran, 1977, pp. 14-28). In it are set out and refuted the famous theories of Abu Bakr on time, space and the genesis of the World, through the text of which, like a thread, runs the problematic of the taqlîd and of the ijtihâd in the practice of philosophy. (Transl, by J. Dudley). refuted the famous theories of Abu Bakr on time, space and the genesis of the World, through the text of which, like a thread, runs the problematic of the taqlîd and of the ijtihâd in the practice of philosophy. (Transl, by J. Dudley).

"La critique de l'’univers de Peurbach développée par Albert de Brudzewo a-t-elle influencé Copernic ? Un nouveau regard sur les réflexions astronomiques au XVe siècle"

Almagest, 4/1 (2013), pp. 4-61.

In 1454 Georg Peurbach teaches astronomy at the Collegium Civium in Wien by reading a work of his own: the Theoricae novae planetarum. Intended to replace the old Theorica planetarum communis which had dominated the mediaeval culture, this new book is very soon adopted in the major universities of Europe and enjoys a broad diff usion being published, studied and taught up to the middle of the 17th century. Among the numerous commentaries which have been preserved –both in manuscript and printed form– the tradition of the Cracow University, started by Albert of Brudzewo, distinguishes itself because it submit Peurbach’s contribution to a subtle critique which, while recognizing the merits to which its large acceptance is due, focuses also its limits. In the name of the reality of the celestial world, Brudzewo critiques the presence, in the universe of the Theoricae, of abstract entities like the equant and the mean apogee, to which the uniformity of the movements must be referred according to an active interaction with the “real” orbs. In the name of the celestial perfection, he grasps the weaknesses and incoherences of Peurbach’s universe and arrives, ultimately, to question this point of view which acts as the mean between the real celestial world and the way it appear to an observer. In this paper, I will try to show that what was strongly supported by Brudzewo as a requirement which must be respected –i.e. the perfect uniformity and circularity of celestial movements– becomes, in Copernicus, the reason to research an alternative solution: “a more reasonable model composed of circles from which every apparent irregularity would follow while everything in itself moved uniformly, just as the principle of perfect motion requires”. So, the better known among the students of the Cracow school proves that it is not only possible, but even necessary to make astronomy from a new point of view.