Sentir son corps ou se sentir dans son corps ? La reprise husserlienne de la problématique cartésienne du corps (original) (raw)
Abstract
Le propos de ce travail est de mettre en dialogue la pensée de Descartes et celle de Husserl autour de la notion de corps. Il s’agit plus précisément du corps en tant qu’il n’est pas un corps en général, mais mon corps. Comme on le sait, cette distinction apparaît clairement au sein de la phénomenologie husserlienne, traduite communément comme la distinction entre chair et corps, et maintes fois reprise dans la phénoménologie ultérieure. Il semble qu’elle forge une notion nouvelle pour penser et décrire la spécificité de mon corps, et qu’elle va ainsi à l’encontre de la pensée de Descartes qui pense tout corps sous le mode de la res extensa, y compris aussi mon corps. Pourtant la notion de mon corps, meum corpus est déjà présente chez Descartes et posé comme un véritable problème, qui ne saurait être traité sous le simple régime de la res extensa. Ainsi l’on peut dire que l’exigence husserlienne qui consiste à distinguer mon corps des autres corps est au fond un problème que l’on retrouve déjà chez Descartes. Toute la question sera précisément de comprendre: quelle nouvelle forme Husserl donne à ce vieux problème cartésien, et surtout: la formulation cartésienne de ce problème tombe-t-elle pour autant en désuétude et perd-elle son intérêt? Pour ce faire nous examinerons d’abord les termes dans lesquels Descartes pose le problème du corps et la façon dont Husserl reprend, sans doute non sciemment, ce problème cartésien, ainsi que la nouvelle compréhension du corps qui s’ensuit. Ensuite finalement nous nous interrogerons quelles expériences corporelles la compréhesion cartésienne du corps peut nous aider à saisir, malgré sa révision husserlienne, et avoir ainsi un intérêt pour la phénoménologie.
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