"Note mal de tête commun": Churchill Roosevelt et de Gaulle (original) (raw)

Yvonne de Gaulle, Geneviève de Gaulle, deux gaullistes de l'intimité

Histoire@Politique, 2012

Distribution électronique Cairn.info pour Centre d'histoire de Sciences Po. Distribution électronique Cairn.info pour Centre d'histoire de Sciences Po. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-histoire-politique-2012-2-page-3.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.

Etude comparative des discours de guerre de David Lloyd George et Winston Churchill

2018

Etude comparative des discours de guerre de David Lloyd George et Winston ChurchillObjets de communication, voire de propagande, les discours de guerre ont pris une place preponderante au cours du 20eme siecle grâce aux valeurs ideologiques qu’ils vehiculent et a leur portee, a l’heure de la communication de masse. Art millenaire, la prise de parole en public obeit a des codes, la rhetorique, afin de transmettre au mieux un message qui, en temps de guerre, peut s’averer decisif.Le siecle dernier a ete le theâtre de deux conflits mondiaux qui ont vu les puissances democratiques s’opposer a des regimes autoritaires. Si les democraties ont triomphe au final, le systeme politique de ces pays a toutefois du evoluer, temporairement, avec l’emergence de leaders charismatiques. Cette these vise a etudier les discours de guerre de deux de ces leaders, David Lloyd George et Winston Churchill, Premiers ministres du seul pays qui, tout au long des deux guerres mondiales, est reste ferme face a ...

Ad hominem : de Gaulle et la désignation de l'ennemi

En temps de guerre, on sait que certaines lois ou certaines normes sociales sont brisées, caduques ou non respectées. L'argumentation polémique, qui renvoie étymologiquement à la question de la guerre (polemos), fait valoir dans sa pratique des stratégies rhétoriques qui franchissent les normes régulatrices de l'argumentation logique, raisonnable et policée (qui renvoie étymologiquement à la polis, la Cité). La polémique ou l'argumentation éristique déborde de l'univers clos et normé, régi essentiellement par la raison. Cet état sauvage de la parole fait alors surgir des mouvements rhétoriques que d'aucuns estiment illégitimes : les sentiments de colère ou de peur peuvent « infiltrer » le discours de la raison et le combat verbal met en scène les combattants eux-mêmes autant que ce qu'ils argumentent. Autrement dit, des argumentations fondés sur l'èthos ou sur le pathos sont non seulement présents, mais encore reçus comme « naturels », eu égard aux circonstances. Selon Antoine C. Braet, Aristote envisage l'usage des preuves dans différents contextes. Dans un contexte idéal, gouverné par la raison, le logos devrait suffire. Mais dans un contexte plus réaliste, a fortiori s'il est plus polémique, èthos et pathos sont indispensables. Pour Braet, Aristote laisse penser qu'il envisage « ethos, pathos et logos selon une échelle proportionnelle, dans laquelle les extrêmes ne sont pas atteints » 1 : logos èthos et pathos Situation idéale: procédure juste et juges rationnels Situation réelle: procédure mauvaise et juges irrationnels

"De Gaulle et Chambord : sur la "restauration manquée" de 1873"

work in progress, decembre 2022, 2022

D'Amadis de Gaule à Charles de Gaulle, la nostalgie du merveilleux chrétien n'a cessé de hanter la culture politique française. Au XIXe siècle, âge d'or du providentialisme catholique, cette nostalgie s'est concentrée sur le dernier Bourbon : Henri d'Artois (1820-1883), duc de Bordeaux, puis comte de Chambord, qui n'aura régné que huit jours à l'été 1830. Né sept mois après l'assassinat de son père, le jeune prince sera salué comme « l'Enfant du miracle » par Lamartine et se verra offrir le domaine de Chambord par souscription nationale. Condamné à l'exil après la révolution de 1830, « Henri V » deviendra l'objet de tous les espoirs d'un Chateaubriand, et Victor Hugo lui-même verra dans son prétendu « fier suicide » de 1873 l'incarnation d'un panache bien français. Même le futur maréchal Lyautey, qui n'avait rien d'un littérateur, sortira ébloui de son entrevue avec le Prince en 1883. Au XXe siècle, âge d'or des religions séculières, les dévotions populaires s'orientent vers d'autres Prétendants ayant peu ou pas régné (Jaurès, Blum, Thorez…). Chambord disparait du « roman national », et l'étude du Légitimisme devient une spécialité universitaire américaine. 1 La seule personnalité politique à avoir eu un avis bien tranché sur le dernier Bourbon est le Général de Gaulle qui, à l'été 1946, fait à Claude Mauriac cette confidence inattendue :

« De Gaulle et le “mémorable” de la guerre », "Les Temps modernes", no 661, « De Gaulle, la France et la littérature », novembre-décembre 2010, p. 98-115

A quoi tient l'indifférence que les spécialistes de littérature manifestent à l'égard des Mémoires de guerre, texte emblématique de ce genre né avec Commynes et où se sont illustrés de Retz, Saint-Simon, Chateaubriand ou Malraux ? Le plus souvent absent des ouvrages consacrés aux écrits de soi 1 , le récit du général de Gaulle a même suscité des réactions de franche hostilité lorsqu'il s'est trouvé au programme du baccalauréat de français en 2010. Les raisons de critiquer un tel choix, il est vrai, ne manquaient pas : la lecture du « Salut », troisième tome des Mémoires de guerre, appelle des connaissances historiques dont ne disposent pas (ou pas assez) les élèves de Terminale ; elle fait de plus inévitablement écho à l'actualité politique au risque de brouiller la frontière entre littérature et débats d'opinion ; enfi n elle porte sur la période qui suit la libération de Paris, où l'épique laisse place à des préoccupations politiques nettement moins enthousiasmantes. Reste que le principal argument avancé fut celui de la discipline : le texte du Général concernerait en priorité les historiens. En 1954 Claude Roy reconnaissait d'emblée l'auteur du premier tome des Mémoires, « L'Appel », comme un grand écrivain, héritier d'une tradition mémoriale ayant joué un rôle central en France depuis plus de cinq 1. On notera toutefois les quelques pages consacrées aux Mémoires de guerre dans le chapitre VI, « L'inspiration nationale », de La Littérature en France depuis 1945, publiée par Jacques Bersani, Michel Autrand, Jacques Lecarme et Bruno Vercier (éd. revue et augmentée, Paris, Bordas, 1974, pp. 120-123).

Le bien commun chez Hegel

Le bien commun chez Hegel : le cas de la moralité et de la vie éthique Gilles Marmasse (Université de Poitiers) S'agissant du lien entre bien commun et bien individuel, la lecture de Hegel ne peut que susciter la perplexité. a) D'un côté en effet, la notion d'universalité apparaît sans cesse chez le philosophe allemand, qui se présente comme un défenseur de l'universel à l'encontre du particulier. Nous lisons par exemple dans l'Encyclopédie : « La liberté vraie tient à ce que la volonté n'a pas un contenu subjectif, c'est-à-dire égoïste, mais un contenu universel. » 1. b) D'un autre côté pourtant, dans le débat avec Kant à propos de la morale, Hegel semble faire le procès de l'universel et soutenir que, pour déterminer la règle de l'action, l'universel n'est pas opératoire 2. Il valorise en effet les institutions d'appartenance du sujet agissant : un individu est membre de telle famille, de tel peuple, etc., et c'est à partir seulement de ce contexte qu'il peut savoir ce que qu'il a à faire. c) Néanmoins, pour ne rien arranger, quand Hegel examine les normes éthiques, qui donc sont toujours situées, la thématique de l'universel revient continûment. Par exemple, dans les Principes de la philosophie du droit, il soutient que la destination des individus est de mener, dans l'État, une « vie universelle » 3. Hegel ne se contente-t-il pas, finalement, de mêler des concepts opposés en une combinatoire qui produit davantage d'obscurité qu'elle n'est éclairante ? Il me semble que nous avons là, bien plutôt, une invitation à repenser la notion d'universalité. Dans le cadre de cet article, je souhaite réfléchir au lien du bien particulier et du bien universel chez Hegel en considérant principalement deux moments du système : la moralité (die Moralität) et la vie éthique (die Sittlichkeit). Comme on le sait, ces deux moments sont inscrits dans l'esprit objectif, lequel est le thème exclusif des Principes de la philosophie du droit. La notion de moralité renvoie à l'agir dont le principe provient du seul sujet singulier. Dans la conception hégélienne, l'action, bonne ou mauvaise, relève de la moralité quand l'agent tire sa maxime de lui-même et non pas de la norme institutionnelle. La Sittlichkeit, en revanche, désigne la vie des institutions, principalement de la famille, de la société civile et de l'État. Dans chacune de ces institutions, nous avons affaire à des normes partagées. Le problème traité