Séminaire Grèce 2018: programme (original) (raw)
Dans l’antiquité comme aujourd’hui, les relations interculturelles sont les vecteurs de nombreux changements dans les pratiques culturelles, artisanales et économiques des populations ainsi mises en contact. Pour l’archéologue, ces changements peuvent être détectés et analysés via l’étude des objets qui ont été impliqués dans ces situations de rencontres et d’échanges. Le séminaire de l’an passé nous proposait de suivre les traces, bien difficiles à déceler, des artisans grecs en mouvement dans le monde méditerranéen antique. Cette année, le focus sera déplacé sur l’objet. Nous aborderons la question de la pratique en itinérance et ses métamorphoses à travers l’appropriation et la réinvention matérielle de l’objet. En effet, un objet est associé à un certain nombre de fonctions, d’usages, de symboles, de pratiques. Qu’advient-il de ceux-ci lorsque l’objet est adopté dans une autre culture, lorsqu’il est importé, imité, transformé, adapté, détourné ? Le thème du séminaire d’archéologie grecque nous placera dans ces zones liminales de l’échange interculturel entre l’Étrurie et la Grèce mais aussi le Proche Orient. Si l’objet grec, et apparenté, reste au cœur de nos interrogations, c’est dans ses contextes étrusques que nous l’aborderons et parmi d’autres apports venus d’Orient. Le cours s’ouvrira sur une introduction au monde étrusque (origines et racines remontant à l’Âge du Bronze, situation en Méditerranée antique, caractéristiques et développement historique). Quelques sessions seront ensuite dédiées à l’exploration d’études plus théoriques et anthropologiques appliquées à la question des relations interculturelles. Ceci nous permettra d’analyser et de critiquer un florilège de mots et de concepts souvent employés dans la littérature scientifique à bon et à mauvais escient. Ensuite, les différentes interventions de chercheurs invités (de l’ULB, de France, d’Italie et de Suisse) nous permettront de couvrir, à travers une série de cas d’études précis, une période allant des premiers contacts entre monde grec et étrusque après la trouble période des « âges sombres » jusqu’au IVe siècle av. J.-C. et de découvrir des objets dans des contextes étrusques depuis la Plaine du Pô jusqu’à la Campanie étrusquisée.