L'impossible institutionnalisation de l'espace public (original) (raw)
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L'espace public ou l'incontournable spatialité de la politique
2004
Dans son acception classique, dite republicaine, l'espace public traverse une crise dont beaucoup pensent qu'il ne se remettra pas. Menace aussi dans ses manifestations materielles par la violence, l'insecurite et les divers communautarismes ou replis sur soi, l'espace public ne semble plus pouvoir repondre aux attentes dont il avait fait l'objet par l'intermediaire de l'amenagement. L'ouvrage prend le contre-pied de ces interpretations en montrant que la preoccupation pour l'espace public demeure essentielle. Une approche nouvelle est proposee ici, qui associe etroitement trois composantes : la materialite, la politique, l'action. L'espace public mis a l'epreuve des grands enjeux contemporains permet de parler tout autant de regressions que d'emergences.
L'espace public politique ou le lieu de la construction déconstructive
« Elle [l'argumentation politique] est construction d'un monde paradoxal qui met ensemble des mondes séparés. La politique n'a pas ainsi de lieu propre ni de sujets naturels. Une manifestation est politique non parce qu'elle a tel lieu et porte sur tel objet mais parce que sa forme est celle d'un affrontement entre deux partages du sensible. » Jacques Rancière, Aux bords du politique, Paris, Gallimard, 1998 [1990 Position du problème Je voudrais introduire cet article par deux questions essentielles : faut-il voir aujourd'hui dans l'hyper-communication qui caractérise l'espace public -encouragée par les massmédias -un regain d'intérêt pour le politique et, par conséquent, le (re) déploiement d'une citoyenneté partialisée et occultée pendant longtemps ou, au contraire, constater le dévoilement de l'espace vide constituant la base de l'espace public ? Ne conviendraitil pas alors de percevoir dans ce foisonnement des discours sur le politique, les symptômes d'un espace public défiguré, puisque tout discours sur le politique semble toujours naître de la défaite ou de la faillite de la praxis politique ?
L’espace public “revitalisé” comme gouvernance de l’intime
Ambiances, 2014
Environnement sensible, architecture et espace urbain Varia | 2014 L'espace public "revitalisé" comme gouvernance de l'intime Le cas d'une salle de sport aménagée dans le cadre d'un dispositif public bruxellois "Regenerated" public space as governance of intimacy. The case of a sports room designed in the context of regeneration policy in Brussels
Une critique de la notion d'espace public (2008)
Public » se dit souvent au singulier. Pour mieux se confondre avec « peuple ». De manière sous-jacente, il y a l'idée que cette vaste force d'où proviennent la légitimité et la surveillance du pouvoir politique est ou devrait être permanente, unanime, mue par des finalités ou des intérêts identiques. Mettre « public » au pluriel invite à envisager de manière historique la frontière séparant public et privé. Les facteurs temporels l'emportent alors sur la métaphore spatiale.
L'espace public tel qu'il a lieu (Revue française de science politique 2016)
A partir d'une lecture de Behavior in Public Places, l'auteur revient sur les apports d'E. Goffman aux théories de l'espace public politique. Théoriser les pratiques démocratiques demande de les appréhender comme des interactions censées avoir lieu. La locution "avoir lieu" est prise comme le point de départ d'une réflexion en trois temps, l'auteur explorant différentes acceptions articulées dans l'oeuvre de Goffman ("to take place", "to be held", "to happen") et leurs implications pour une épistémologie de l'engagement public.
Les mutations de l'espace public
Cet ouvrage propose des repères pour identifier et comprendre, par-delà leurs manifestations immédiates, les changements en cours dans l'espace public contemporain. Que penser, par exemple, de la brutalité de ces chiffres : 8 d'adhérents pour les partis politiques et 2 % de syndicalistes dans la France de 2004 ? S'agit-il d'une désaffection pour l'engagement collectif ou est-ce le signe d'une redéfinition en profondeur du rapport de l'individu aux grandes institutions qui ont longtemps structuré les choix et les adhésions populaires ? L'évolution de la programmation télévisuelle avec le quasi-remplacement des émissions politiques par les talk-show donnant la parole aux gens " ordinaires " en lieu et place de la parole institutionnelle est-elle emblématique d'une évolution durable ? De même, les dispositifs des " conférences de citoyens " ou des " forums hybrides " pour traiter des enjeux éthiques de la science reflètent-ils une volonté partagée de mise en responsabilité des acteurs sociaux et préfigurent-ils un renouveau de la démocratie ? Que penser aussi de toutes les déclinaisons " très tendance " autour du e-gouvernement et de la e-démocratie ? Peut-on suivre les discours enchantés qui associent la revitalisation sociale au développement rapide des technologies de l'information et de la communication ? Une description minutieuse de leur insertion dans le champ politique ou syndical montre plutôt un affrontement de logiques. D'un côté, la mise en place d'une nouvelle gestion publique fondée sur la rationalisation de l'Etat et l'instauration d'un rapport de consommation non engageant avec l'individu, de l'autre, la prévalence d'un lien citoyen où le conflit n'est pas nié et où la conception de l'action collective reste positive. Enfin, l'éclairage volontairement ouvert à différentes aires culturelles (océan Indien, Europe, Amérique du Nord), devrait permettre au lecteur de se faire une opinion en ne restant pas prisonnier d'un regard par trop local.
Du concept d'espace public à celui de relations publiques généralisées
2008
Nous proposons d'aborder dans cet article le concept d'espace public dans un contexte domine par le double processus d'industrialisation et de marchandisation de la culture. Dans un premier temps, nous commencerons par revenir sur la facon dont Jurgen Habermas a envisage le developpement de la presse en tant qu'element constitutif de l'espace public. En nous interessant plus particulierement a la facon dont la presse a ete recuperee par la sphere marchande, nous verrons combien cette analyse de Jurgen Habermas est utile a la comprehension de la transformation actuelle de l'espace public. C'est dans le meme esprit que nous presenterons ensuite les travaux plus recents d'Yves de la Haye et de Bernard Miege qui developpent le concept de "relations publiques generalisees" qui nous semble pertinente pour caracteriser l'evolution de l'espace public depuis ces vingt dernieres annees. Enfin, nous verrons justement en quoi ces deux concepts s...
L'espace public : Au-delà de la sphère politique
Hermès, 1995
La question de l'espace public (EP) est à l'arrière-plan des débats et interrogations que soulève la communication politique. Pourtant, si les professionnels de la communication et les publicistes usent volontiers de l'expression quand ils ne se hasardent pas à en définir le concept, les spécialistes sont plus réservés. Ils le sont d'autant plus que Jürgen Habermas lui-même, plus de trente ans après la publication de sa célèbre Thèse d'Habilitation sur l'archéologie du principe de publicité dans les sociétés bourgeoises, adopte toujours une position nuancée, et encore en attente, sur le statut théorique de l'espace public contemporain.
Comment la collapsologie s'est emparée de l'espace public ?
RCF - Emission préparée par Baptiste Madinier, présentée par Florence Gault et Christian Vadon, 2019
Les collapsologues utilisent d'ailleurs la science comme principal point d’appui pour les arguments en faveur de l’effondrement. La collapsologie a d’ailleurs gagné en pertinence en agrégeant des études scientifiques. Et ces discours ne touchent pas qu’une branche d’écologistes radicaux et illuminés. Le Premier ministre Edouard Philippe par exemple connaît bien le livre “Effondrement” de Jared Diamond même s’il n’adhère pas à la collapsologie. Même l'évêque de Pamier, Monseigneur Jean Marc Eychenne, s’est aussi exprimé sur le sujet. D’un point de vue écologique, c’est plutôt la catastrophe qui se profile mais cette notion d’effondrement peut aussi prendre une dimension plus spirituelle. C’est ce que nous explique l'anthropologue Jean Chamel, chercheur affilié à l’université de Lausanne qui a fait sa thèse en science des religions et qui étudie ce phénomène.