Boulestin B. (2018) – Archéologie de la mort et anthropologie de l’Épipaléolithique et du Mésolithique. In : Djindjian F. (dir.), La Préhistoire de la France. Paris : Hermann, p. 229-252 (original) (raw)
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Le cas des Mésolithiques de la grotte des Perrats et le problème du cannibalisme en préh-Ïstoire récente européenne Bruno Boulestin BAR International Series 776 1999 This title published by Archaeopress Publishers of British Archaeological Reports PO Box 920 Oxford OX27YH England BARS776 Approche taphonomique des restes humains Le cas des Mésolithiques de la grotte des Perrats et le problème du cannibalisme en préhistoire récente européenne © B Boulestin Printed in England by The Basingstoke Press ISBN 0 86054 991 7 1. -Histoire d'un sujet : genèse et cadre ________________________________________________ 3 iv 3. -Les modifications osseuses : conceptions actuelles et bases d'étude _____________________ 38 3.1. -Méthodes d'observation ______________________________________________________________ 38 3.1.1. -Procédure adoptée_______________________________________________________________ 38 3.1.2. -Place de la microscopie électronique ________________________________________________ 38 3.2. -Terminologie, classification et descriptions des modifications osseuses _________________________ 40 3.2.1. -Glossaire général _______________________________________________________________ 40 3.2.2. -Classification méthodique et terminologie des modifications _____________________________ 41 3.2.3. -Définitions, descriptions et bases analytiques _________________________________________ 45 3.2.3.1. -Dégradations osseuses _______________________________________________________ 45 A. -Météorisation ________________________________________________________________ 45 B. -Abrasion ____________________________________________________________________ 46 C. -Dégradations d'origine végétale__________________________________________________ 47 D. -Dégradations thermiques _______________________________________________________ 48 E. -Autres dégradations ___________________________________________________________ 49
In France, the foundation of prehistoric science can be traced back to the end of the 17th century, and from the beginning this science engaged in a close relationship with comparative ethnography. However, it was not until the middle of the 19th century that comparatism began to address not only elements of material culture, but also practises. From its application to the funerary field, the idea immediately arose that the dead were not always deposited directly in Neolithic monuments or natural cavities, but that after a time spent in another place their remains could be secondarily transferred to what were thus only ‘ossuaries’. We shall see how this idea, from which the notion of secondary burial would later emerge, gradually developed and spread among the scholars of the time.
Bulletin de la Société préhistorique française 2008, tome 105, n o 1, p. 103-130 Bruno BOULESTIN Pourquoi mourir ensemble ? À propos des tombes multiples dans le Néolithique français Résumé Faisant suite à une analyse récente des sépultures multiples du Néolithique français par P. Chambon et J. Leclerc, l'approche proposée ici se veut formuler différemment la problématique sur le sujet et en tirer quelques conclusions, qui s'écartent en partie de celles des précédents auteurs. Tout d'abord, prises individuellement les sépultures multiples ne sauraient être considérées comme des structures banales : il existe de bonnes raisons de penser qu'on n'inhume dans un même espace que des personnes qui ont au moins un lien dans la mort. En ce sens, elles reflètent soit un phénomène social particulier, lorsqu'un décès est la cause des autres, soit un événement particulier, lorsque les décès ont la même cause. Point n'est besoin, cependant, d'évoquer systématiquement à leur propos des scénarios sanglants. Car si le premier cas correspond à l'accompagnement, le second s'explique par des crises de mortalité, à petite ou grande échelle, probablement le plus souvent des épidémies ou des famines, plus rarement sans doute des accidents collectifs. Considérés dans leur ensemble, les assemblages comportant des tombes multiples peuvent être classés en deux grandes catégories selon la probabilité d'apparition de leur configuration. Dans la première, le hasard rend possible les coïncidences observées entre décès. Une partie des cimetières qui appartiennent à cette catégorie sont probablement des cimetières communautaires banals où, parfois, des événements ponctuels ont conduit à déposer deux morts ensemble. Une autre partie, les tout petits ensembles, sont d'interprétation difficile, mais pourraient faire évoquer des relégations liées aux conditions de décès. La seconde catégorie regroupe des assem blages pour lequel le seul rôle du hasard est improbable. Leur examen conduit à les scinder en deux groupes : l'un comprend des ensembles qui s'interprètent parfaitement en termes d'accompagnement et le second correspond à ceux qui ont pu être générés par des crises de mortalité. Expliquant une partie des tombes multiples, l'accompagnement ne fait plus guère de doute dans la province funéraire des fosses circulaires. Il est également très probablement présent dans les cistes de type Chamblandes. Par contre, il est pour l'instant non détecté dans les sépultures sous tertre, ce qui pose le problème crucial de sa réelle absence ou de sa nonreconnaissance et invite à réexaminer le cas de certaines tombes à couloir. En définitive, les sépultures multiples du Néolithique sont loin de n'être qu'une simple curiosité et leur analyse précise est un enjeu pour les années à venir. Elles donnent d'ores et déjà sujet à des interprétations paléosociologiques importantes ; mais, paradoxalement, c'est bien l'approche de certains aspects du phénomène collectif qu'elles pourraient conduire à réviser. Abstract Following a recent analysis by P. Chambon and J. Leclerc of multiple burials from the French Neolithic, we propose in this paper to formulate 104 Bruno BOULESTIN Bulletin de la Société préhistorique française 2008, tome 105, n o 1, p. 103-130 Bruno BOULESTIN UMR5199,PACEALAPP UniversitéBordeaux1 75, rempart Aristide Briand,
Cet article présente cinq inhumations et une incinération mésolithiques récemment découvertes lors d'opérations d'archéologie préventive dans cinq sites d'Île-de-France, une région de France qui en était auparavant dépourvue. Faute d'élément datant nologique repose sur des mesures radiocarbones effectuées directement sur des échantillons osseux, démontrant l'intérêt d'appliquer la méthode à des inhumations particulières, isolées. Leur description et leur comparaison avec d'autres tombes connues sur le territoire national contribuent à renouveler les connaissances sur les sépultures et les pratiques funéraires mésolithiques en France. Abstract cremation burial dating from the Mesolithic discovede-France region, where data from the Mesolithic is rare. The burials contained no datable elements, so the radiocarbon dating was carried out on the bone matter, thus underlining the importance of such a method in dating isolated burials. The study of these renew interpretations of Mesolithic tombs and funerary practice in France.
Since V. G. Childe, the emergence of social inequalities has been classically associated with neolithization. Over the past decades, though, several studies, based in particular on funerary data, have suggested that unequal and hierarchical societies existed as early as the Upper Palaeolithic. Nevertheless, upon closer examination of the arguments put forward and of the facts related to funerary practices, this hypothesis appears in truth very poorly founded. With regard to the architecture of the graves, there is no example of any Palaeolithic burial that required a major commitment. The social interpretation of grave goods and ornaments, on which most argumentation is based, raises many huge theoretical and practical difficulties. All the methods used to measure qualitative or quantitative differences, or to identify economically valued goods based on the rarity of the material, the complexity of the implemented techniques or the amount of working time put into them, are debatable to varying extents. Above all, they can work only if one assumes that there was such a thing as wealth, they cannot demonstrate that wealth actually existed. Moreover, most data come from early excavations and a lot of field information is missing or uncertain. A close examination of burials commonly considered as testifying to social inequalities, namely Sungir 1, 2-3, Arene Candide I, Brno 2, Saint-Germain-la-Rivière and La Madeleine, leads to a much more cautious interpretation. And there are no better insights to be provided by the dead themselves. The practice of accompaniment can possibly be discussed for some of these burials, but it is not evidenced and in any case its existence would not automatically imply that of hierarchies. As for the grouping of burials, which could theoretically indicate some degree of sedentariness and be indirect evidence of an unequal society, one can never truly assess that it results from an actual intention to gather the dead. In conclusion, if economically unequal and hierarchical societies ever existed during the Upper Palaeolithic, the present state of knowledge with regards to funerary practices makes it impossible to objectively produce any evidence.