« Turquie-Iran : une entente cordiale ?» (original) (raw)
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Analyse sur le rapprochement entre la Turquie et l'Iran
L’Iran et la Turquie sont deux puissances régionales qui partagent une frontière de 560 kilomètres qui n’a pas changé depuis près de 4 siècles. Outre l’ambassade de la Turquie à Téhéran, la Turquie a un consulat général à Tabriz, Ourmia et Masshad. L’Iran a de son côté comme représentation en Turquie, l’ambassade d’Iran à Ankara et les consulats généraux d’Istanbul, d’Erzurum et de Trabzon. La Turquie vise à développer ses relations avec l’Iran, sur les principes de respect, de bon voisinage et de ne pas se mêler des affaires internes entre eux. Les deux pays font des efforts en vue de développer et faire avancer le dialogue politique et les relations bilatérales via les visites réciproques de hauts rangs réalisées en particulier ces derniers temps.
C’est bien l’intervention militaire américaine contre l’Irak qui, en 2003, constit ue une première rupture qui voit la Turquie se rapprocher de ses voisins russe et iranien. Ces premières coopérations ne signifient pas pour autant l’établissement d’une alliance trilatérale, ne serait-ce qu’en raison de l’appartenance de la Turquie à l’Otan et de leurs analyses divergentes s’agissant de la crise syrienne depuis 2011. En effet, selon Moscou et Téhéran, l’alliance militaire occidentale, l’Otan, est non seulement une menace militaire pour leur sécurité nationale mais aussi une « menace culturelle ». Pour Moscou, le rejet des politiques de changement de régime (regime change) des États-Unis est le facteur principal de rapprochement avec la République islamique. En effet, face à Washington, Téhéran partage la crainte russe d’une instrumentalisation de la question des droits humains par la diplomatie américaine pour contrer ses adversaires géopolitiques. Les institutions de la République islamique perçoivent même une « guerre douce » (jang-e narm) des États-Unis contre la République islamique d’Iran. Par ailleurs, ces dernières années, sur le plan interne, la Turquie tend à se rapprocher du modèle politique islamiste iranien et les trois partenaires qui composent ce triangle géopolitique ont comme principal facteur de rapprochement leur méfiance (voire leur opposition) vis-à-vis des États-Unis.
Revue internationale et stratégique, 2009
Distribution électronique Cairn.info pour IRIS éditions. Distribution électronique Cairn.info pour IRIS éditions. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2009-3-page-47.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info.
Un accord à Istanbul aurait-il pu apporter la paix ?
Desk Russie, 2024
L'expérience des républiques post-soviétiques en matière d'accords de sécurité avec Moscou montre que les pourparlers russo-ukrainiens de 2022 avaient peu de chances d'aboutir. Plusieurs réflexions de politiques ou d'experts sur les négociations russo-ukrainiennes de février-avril 2022 au Bélarus et en Turquie ont été publiées ces derniers mois. https://desk-russie.eu/2024/07/05/un-accord-a-istanbul-aurait-il-pu-apporter-la-paix.html
Téhéran-Ankara : empires ou partenaires ?
Outre-Terre, 2005
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L’Iran et les Etats-Unis après l’accord sur le nucléaire : paix froide ou réconciliation ?
2015
La conclusion d’un Plan d’action global commun entre la République islamique d’Iran et le groupe des 5 + 1 (les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité + l’Allemagne) le 14 juillet à Vienne pose la question d’une normalisation des relations diplomatiques entre Téhéran et Washington. Le long processus de négociations directes irano-américaines sur le dossier nucléaire autorisé par le Guide suprême Ali Khamenei en 2011 ouvre la possibilité d’une normalisation diplomatique irano-américaine. Cependant, le Plan d’action suscite l’opposition des Républicains aux Etats-Unis et des delvapassan (les inquiets) en Iran. Il ne règle pas les différends entre l’Iran et les Etats-Unis qui concernent le Moyen-Orient en général et la question israélienne en particulier. In fine, il apparaît que le Plan d’action constitue un premier pas vers une paix froide entre l’Iran et les Etats-Unis mais il ne constitue qu’une condition nécessaire mais qui n’est pas suffisante pour une réconciliation entre Washington et Téhéran.
Après avoir suivi les principes kémalistes pendant quatre-vingts ans, avec plus ou moins de succès, la Turquie s’apprête à adopter une ligne de conduite différente à la suite de l’accès au pouvoir en 2002 du Parti pour la Justice et le Développement (AKP), attaché aux valeurs traditionnelles et à l’Islam. Avec le premier ministre Recep Tayyip Erdoğan (devenu président de la république turque), issu d’une classe socioéconomique défavorisée, l’AKP a réussi à consolider sa base populaire et à prendre le contrôle des industries dans des villes clés du pays comme Istanbul, Ankara et Adana. Le changement au pouvoir, passant du parti de gauche kémaliste à celui de centre-droite populiste, ne transforme pas seulement la politique intérieure de la Turquie, mais aussi sa politique étrangère et sa perception des relations internationales.
L’amitié turco-pakistanaise, messages à destination du monde musulman et des USA
Cismoc Papers Online, 2004
La diplomatie turque traverse, sans aucun doute, une période bien chargée. Ankara, la capitale turque, a accueilli en moins d’une semaine des personnalités importantes de la scène politique européenne, en l’occurrence le Président de la Commission Européenne Romano Prodi (16 janvier), et le ministre allemand des Affaires étrangères, Joschka Fisher (21 janvier). Cependant, une autre visite officielle dans la capitale turque dans la même période est passée presque inaperçue. C’est la visite qu’a rendue le Président du Pakistan Perwez Mousharraf à son homologue turc Ahmet N. Sezer. Les deux pays, musulmans non arabes, alliés cordiaux et stratégiques depuis des décennies, ont eu l’occasion, lors de cette visite, de confirmer leur partenariat et d’envoyer des messages en direction des pays musulmans et des USA. Auteur : Nikolaos Raptopoulos.