"De la résistance : un paradigme démodé ?", in L. Dakhli e V. Lemire (dir.) Étudier en liberté les mondes méditerranéens. Mélanges offerts à Robert Ilbert, Paris, Publications de la Sorbonne, p. 367–378 (2016) (https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01259578) (original) (raw)

Etudier en liberté les mondes méditerranéens

2016

Ce livre foisonnant est un hommage collectif a la mesure de Robert Ilbert, historien d'Alexandrie, enseignant passionnant, fondateur de la Maison mediterraneenne des sciences de l'homme (MMSH) et de l'Institut mediterraneen de recherches avancees (IMeRA), intellectuel insatiable guide depuis l’enfance par une extraordinaire soif de liberte. Les 60 auteurs reunis pour l’occasion forment une assemblee joyeuse et indocile, ouverte a toutes les audaces theoriques. Des historiens, des philosophes, des sociologues, des linguistes, des anthropologues, des physiciens, des poetes : toutes les humanites depassent ici leurs cloisonnements disciplinaires pour questionner l’etrange metier de chercheur. Au detour de ces textes decales on croisera les thematiques essentielles de l’œuvre d’Ilbert – Alexandrie, le cosmopolitisme, la citadinite, les migrations, les Empires, la Mediterranee – mais aussi des objets plus inattendus, des ponts, des detroits, des canaux, des synagogues desaffe...

« De Bagdad à Damas, Études en mémoire de Dominique Sourdel, Textes rassemblés par Jean-Michel Mouton et Clément Onimus, Hautes Études Orientales 55, Librairie Droz, Genève, 2018, 366 p. », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée [En ligne], Lectures inédites, mis en ligne le 19 mars 2019.

De Bagdad à Damas, Études en mémoire de Dominique Sourdel, Textes rassemblés par Jean-Michel Mouton et Clément Onimus, Hautes Études Orientales 55, Librairie Droz, Genève, 2018 Noëmie Lucas Édition électronique

"L’ibadisme berbère. La légitimation d’une doctrine venue d’Orient" (dans Annliese NEF et Élise VOGUET (éd.), La légitimation du pouvoir au Maghreb médiéval. De l’orientalisation à l’émancipation politique, Madrid, Collection de la Casa de Velázquez, 127, 2011, pp. 55-72).

Les idées khârijites rencontrent un grand succès au Maghreb où les Berbères adhèrent rapidement, selon les régions, au ṣufrisme ou à l’ibadisme. Pendant les premières décennies, cependant, il apparaît que c’est principalement le message révolutionnaire du khârijisme qui est retenu, les rigoureuses prescriptions relatives à l’organisation de l’imamat et à la morale étant négligées. C’est manifestement après la fondation de l’imamat rustumide de Tahert, qui apporte une certaine stabilité, que les Berbères adoptent pleinement la foi ibadite. Ils intègrent à cette doctrine extrêmement exigeante de nombreux aspects de l’ancienne culture berbère païenne ; ainsi, ils maintiennent le culte des grottes et l’usage des motifs prophylactiques ancestraux, qui sont désormais associés à la mosquée. L’obligation ibadite d’instruire leurs coreligionnaires les pousse à développer une littérature religieuse dans une langue berbère écrite en caractères arabes. Ce lien très étroit entre de nombreux aspects de la culture berbère traditionnelle et la foi ibadite est sans doute un des facteurs qui a maintenu l’ibadisme maghrébin vivant jusqu’à nos jours.