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La théologie “apologétique” de la culture de Paul Tillich: profondeur et surface dans la quête du sens

Pour le Tillich de la période allemande, la véritable apologétique est la théologie de la culture. Il faut que la théologie entre en dialogue avec la situation présente, afin de mettre au jour la teneur ou le sens religieux, qui s’exprime dans toutes les formes culturelles. Quel pouvait être le sens particulier de la culture en 1926 ? Pour Tillich, il s’agissait avant tout d’un moment d’apaisement au sein des tensions qui se développaient depuis le tournant du siècle, et cela dans tous les domaines de la culture : politique, économie, art, science, philosophie, religion. Hans Ulrich Gumbrecht, par contre, dans son livre intitulé En 1926, àla limite du temps, dit avoir choisi la même année parce qu’elle ne signifie rien de spécial pour nous. C’est que, dans notre modernité, le présent s’est transformé en espace de simultanéité à la surface, sans sujet ni profondeur. Les phénomènes ne renvoient pas à une profondeur ni à une éternité, mais « signifient » pratiquement ce qu’ils « sont ». Tout cela nous laisse quelques questions sans réponse : une lecture théologique du profane est-elle encore possible quand on renonce à la perspective « platonicienne » de la profondeur ? Dans une modernité qui n’est plus celle de 1926, le désir d’atteindre le sens inconditionné ne peut-il être reconnu à la surface de l’existence ?