L’acculturation de la communauté juive boukhariote et l’émancipation feminine (original) (raw)

Les communautés juives face au processus de l’Émancipation

Rives méditerranéennes, 2003

ON A COUTUME de parler de « l'Émancipation » des Juifs. À l'époque ce terme est anachronique. On parle d'octroi des « droits de citoyen actif » 1. Les non spécialistes, à la lecture d'un manuel scolaire ou d'un ouvrage général sur la Révolution, peuvent être intrigués en y découvrant deux dates, notamment, relatives aux Juifs à cette époque: 28 janvier 1790, émancipation des Juifs du Midi; 27 septembre 1791, émancipation de tous les Juifs de France. Il y aurait donc eu deux émancipations des Juifs? Pour quelles raisons? Et sont-elles de même nature? Ce simple constat chronologique révèle une première évidence: à la veille de la Révolution, on ne saurait parler de la communauté juive de France comme on le dit aujourd'hui, mais des communautés juives (ou « Nations », pour reprendre la terminologie de l'époque). En effet, les Juifs d'Alsace et de Lorraine, ceux des communautés espagnoles et portugaises du Sud-Ouest, des « carrières » du Comtat Venaissin et de Paris n'avaient pas le même statut. D'où des revendications et des stratégies distinctes, voire antinomiques, eu égard à des intérêts différents. Des statuts différents La différence de statut entre les communautés se révèle clairement dans les modalités de la participation aux États Généraux. Si, par exemple, la monarchie accepte d'appliquer aux Sépharades du Sud-Ouest le règlement général fixant les conditions de participation aux opérations électorales, ce n'est pas le cas pour les Juifs de l'Est 2. Ceux-ci, après intervention de Cerf Berr auprès de Necker, obtiendront de faire parvenir au Roi un Les communautés juives face au processus de l'Émancipation Rives méditerranéennes, 14 | 2003

La Succession Foncière de la Femme Burundaise Face à la Coutume

Le Burundi a massivement ratifié les instruments juridiques internationaux dédiés à la lutte contre l’exclusion de la femme. Il s’est doté des programmes et politiques de planification qui consacrent une place prépondérante à la protection des droits de la femme et à son inclusion dans le tissu économique et social. Des institutions aussi bien publiques que privées œuvrent dans l’encadrement et la promotion de la femme. Ces efforts législatifs et institutionnels offrent un environnement favorable qu’il convient de mettre à profit pour développer une législation destinée à combattre les restrictions du droit de succession foncière de la femme. Pour examiner les diverses articulations de cette réflexion, la présente étude a utilisé les méthodes de recherche documentaire pour extraire des informations en exploitant les ouvrages, les articles et divers documents disponibles sur Internet. L’analyse des conventions et déclarations internationales relatives aux droits des femmes et l’examen des politiques et outils de planification a permis de développer la problématique de cette étude. Les développements de cette réflexion sont organisés autour de trois axes. La réflexion a analysé d’abord les données de l’équation de la succession foncière de la femme au Burundi (1) pour ensuite démontrer que la coutume successorale est sous l’emprise de plusieurs facteurs (2) limitant l’effectivité du droit successorale de la femme. Enfin, l’étude soutient qu’en dépit des restrictions des droits fonciers de la femme, des prémices d’un élargissement de ces droits existent (3).

POÉSIE ET ÉDUCATION DANS LA TRADITION KABYLE

AWAL, 2021

L’usage social de la poésie dans l’ancienne société kabyle ne se réduit pas uniquement à sa fonction lyrique ou politique, elle a aussi une fonction didactique et pédagogique. L’objet de cet article est de considérer, à la lumière de quelques traces qui affleurent à la surface des textes oraux et de maigres témoignages laissés par la tradition, le rôle de la poésie dans l’éducation traditionnelle des garçons et leur préparation morale à leur futur rôle de citoyen. Par la poésie sont transmises les valeurs éthiques, politiques et sociales du groupe, c’est-à-dire l’ensemble de codes et de normes, un Savoir-Être et une sagesse qui formatent l’individu à sa société, l’initie à un mode de vie déterminé et le prépare à un certain idéal d’existence.