Encore surla causalite (original) (raw)
Encore sur la causalité du moteur immobile chez Aristote: les interprétations de Metaph. a 1 1 1. Aristote, Metaph. a 1, 993 b 23-31 Comme les spécialistes d'Aristote le savent, j'ai proposé depuis une quinzaine d'années une nouvelle interprétation de la causalité du moteur immobile, selon laquelle celui-ci n'est pas la cause finale du mouvement du ciel, comme l'interprétation traditionnelle a soutenu, mais il est sa cause efficiente, et il n'est cause finale que de soi-même, en tant qu'activité (energeia) de pensée 2. J'ai cherché, en outre, à montrer que l'interprétation la plus répandue, selon laquelle le ciel se meut de mouvement circulaire parce qu'il désire imiter l'immobilité du premier moteur, interprétation qui avait déjà avancée par quelqu'un à l'époque de Théophraste, est devenue presque canonique à partir d'Alexandre d'Aphrodise, mais ne peut pas être retrouvée nulle part chez Aristote 3. Maintenant je voudrais attirer l'attention sur un passage qui jusqu'à présent n'a pas été pris en considération comme pertinent à ce débat, mais qui au contraire, à mon avis, montre comment Alexandre a influencé les interprétations de la théologie d'Aristote, les poussant dans une direction qui n'a aucun fondement dans la pensée du philosophe de Stagire. Il s'agit du passage Metaph. a 1, 993 b 23-31. οὐκ ἴσμεν δὲ τὸ ἀληθὲς ἄνευ τῆς αἰτίας· ἕκαστον δὲ μάλιστα αὐτὸ τῶν ἄλλων καθ' ὃ καὶ τοῖς ἄλλοις ὑπάρχει τὸ συνώνυμον (οἷον τὸ πῦρ θερμότατον· (25) καὶ γὰρ τοῖς ἄλλοις τὸ αἴτιον τοῦτο τῆς θερμότητος)· ὥστε καὶ ἀληθέστατον τὸ τοῖς ὑστέροις αἴτιον τοῦ ἀληθέσιν εἶναι. διὸ τὰς τῶν ἀεὶ ὄντων ἀρχὰς ἀναγκαῖον ἀεὶ εἶναι ἀληθε-στάτας (οὐ γάρ ποτε ἀληθεῖς, οὐδ' ἐκείναις αἴτιόν τί ἐστι τοῦ εἶναι, ἀλλ' ἐκεῖναι τοῖς ἄλλοις), ὥσθ' ἕκαστον ὡς ἔχει τοῦ(30) εἶναι, οὕτω καὶ τῆς ἀληθείας. Je propose une traduction de ce passage l'articulant en une série de points successifs : 1) « Nous ne savons pas le vrai sans la cause ». 2) « Chaque chose, selon laquelle le synonyme appartient aux autres choses, est cela plus que toutes les autres, par exemple le feu est le plus chaud, parce que ceci est la cause de la chaleur pour les autres choses aussi ». 3) « Par conséquent ce qui est cause pour les choses postérieures de leur être vraies, est la chose la plus vraie ».