Définir et inventorier les chapitres nobles de la France du XVIIIe siècle (original) (raw)
Related papers
"Les laïcs dans les chapitres nobles féminins au XVIIIe siècle (France-Lorraine)"
Les laïcs dans les religions. XXIIe université d'été du carrefour d'histoire religieuse, Bruno Bethouart et Laurent Ducerf (dir.), Les cahiers du Littoral (Université du Littoral, Côte d'Opale), 2 n° 13, p. 139-154 , 2014
Les historiens ont sans doute décrit d'une façon trop tranchée la prise en main des laïcs par un clergé post-tridentin dominateur. Le cas des chapitres nobles féminins, envisagé dans le cadre français et lorrain, révèle un monde profane non seulement dans l'intimité de ces compagnies, mais aussi acteur de leurs mutations les plus profondes, c'est-à-dire de leur sécularisation et de leur mondanisation, ainsi que d'un glissement de leur mission en faveur d'une réaction aristocratique et de l'éducation des jeunes filles de la noblesse "chapitrable".
La Franche-Comté et les anciens Pays-Bas, XIIIe-XVIIIe siècles. Tome 1 : Aspects politiques, diplomatiques, religieux et artistiques, DELOBETTE Laurence et DELSALLE Paul (dir.), PUFC, p. 323-368 , 2009
Les membres des chapitres nobles des espaces étudiés dans cet article étaient très attachés à leur vie séculière. Pour justifier celle-ci, ils arguaient de l'utilité sociale de ces compagnies, honorables asiles, prétendaient-ils, d'une noblesse impécunieuse à qui l'Eglise avait le devoir de ménager une condition spécifique. Mais qu'allaient devenir les "usages, coutumes et immunités" des chapitres nobles des "pays-d'en-bas" et "d'en-haut" dans une monarchie moins lointaine qu'au temps des prédécesseurs espagnols ? La noblesse de ces provinces conserverait-elle assez d'influence pour continuer à les contrôler ? S'interroger sur l'adhésion des chapitres nobles à l'unité française sous l'action du pouvoir politique, n'est-ce pas également éclairer celle des gentilshommes de ces provinces, adhésion dont les historiens ont affirmé qu'elle fut rapide en Franche-Comté, plus lente et conflictuelle dans les Pays-Bas français ? La comparaison des relations de la monarchie avec les chapitres nobles dans ces deux espaces, et des formes de ralliement ou des résistances qu'elles suscitèrent, devrait permettre en outre d'illustrer la permanence d'identités communes à ces terres, même après l'éclatement politique provoqué par les conquêtes françaises.
"L'éducation et la culture des chanoinesses nobles dans la France du XVIIIe siècle"
Mélanges offerts à Roger Marchal. De l'éventail à la plume, Nancy, Presses universitaires de Nancy, p. 181-194., 2007
Quelques femmes de lettres du XVIIIe siècle, certaines illustres comme Madame de Tencin ou Madame de Genlis, ont séjourné dans leur jeunesse dans un chapitre noble. Ces compagnies ont aussi plus anonymement abrité des femmes savantes et de beaux esprits. Peu, pourtant, ont eu le mérite de les former, car ces instituts étaient rarement aménagés pour ce rôle. Lieux de sociabilité, d'où les agréments de la vie mondaine et les ornements du bel esprit n'étaient pas entièrement bannis, la vie canoniale ménageant encore à l'éventail et à la plume quelque espace vital, ce qui l'oppose radicalement au couvent, certains ont été traversés par les idées nouvelles et les débats scientifiques qui agitaient le monde. Mais sans doute est-il nécessaire de marquer une distinction entre des établissements séculiers, où logeaient les réflexions les plus neuves et la curiosité, et ceux qui, restés fidèles à certaines formes de régularité, ont ignoré les Lumières.
Les troubadours au XVIIIe siècle en France
2015
e savoir historique sur les troubadours progresse au cours du siècle. On édite de grands textes du Moyen Âge, mais toujours pas de ceux des troubadours cependant. La nouveauté majeure est dans l'appropriation du mot troubadour, désormais nom commun, désignant une sorte de saltimbanque pittoresque.
L'invention du spinozisme dans la France du XVIIIe siècle
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2007
Yves Citton L'invention du spinozisme dans la France du XVIIIe siècle LES LIMITES DU MODELE DE L'INFLUENCE Que peut donc vouloir dire « être spinoziste » dans la France des Lumières ? Les catégories traditionnelles de l'histoire des idées me semblent largement incapables de répondre à cette question. Le modèle qui leur est sous-jacent reste celui de l'influence : un auteur du XVIIIe aurait lu les textes de Spinoza, il aurait adhéré au système (ou à tel ou tel de ses aspects définitoires), et nous pourrions aujourd'hui « reconnaître » dans telle ou telle citation une trace de cette adhérence, sous la forme d'échos répétant à quelques décennies de distance une idée « originellement » formulée par le philosophe hollandais. En posant la question en terme d'influence, on est donc amené à privilégier les contacts directs, les rapports de continuité, les citations et les références explicites, les accords de principes, les convergences conscientes-tout cela à l'intérieur d'un cadre théorique implicite qui oppose «l'originalité» de la source influençante à «l'imitation» de la part l'auteur influencé. Une telle approche a bien entendu son utilité et ses mérites : elle a produit et continuera à produire de nombreuses études remarquables. Il ne s'agit pas de récuser sa validité, mais de mesurer ses limites, et surtout de se demander quel autre type d'approche pourrait nous permettre d'aller récupérer ce qui est jusqu'ici resté au-delà de ces limites. Pour ce faire, commençons par mentionner rapidement quatre parmi les nombreuses raisons qui font du modèle de l'influence un carcan trop étroit pour étudier le mode de présence remarquablement élusif caractérisant le spinozisme au XVIIIe siècle : a) Les effets de résonances entre les mouvements de pensée rassemblés dans les textes de Spinoza et les réflexions auxquelles se livrent les penseurs identifiés aux Lumières radicales sont sans commune mesure avec les références explicites que l'on fait au XVIIIe siècle aux textes du TTP ou des Opera posthuma. En se limitant aux liens attestés, voire attestables, on laisse dans l'ombre la grande masse de ce qui fait la présence du spinozisme dans la France des Lumières. b) Le rapport des auteurs du XVIIIe à la pensée « authentique » de Spinoza se trouve brouillé par toute une série de facteurs historiques : âme du monde, âme ignée, panthéisme, matérialisme, pierres qui pensent, et autre grand animal universel, tout un imaginaire vient s'agglutiner à la doctrine de Spinoza pour la rendre aussi méconnaissable et monstrueuse que la statue de Glaucus arrachée des
Le Roman français au XVIIIe siècle
Le genre roman s’est développe avec les auteurs Lesage, Marivaux et Prévost dans la première moitié du XVIIIe siècle mais c’était avec la seconde moitié que le roman a été devenu une forme totalement littéraire (Erlat 280). Bernardin de Saint-Pierre, le Marquis de Sade, Choderlos de Laclos ont tous donné des exemplaires de roman dans cette période. D’autre part les grands penseurs du siècle Montesquieu, Rousseau, Diderot et Voltaire ont tous écrit dans leur propre style.