A la Mémoire de Salman Natour - TRADUIRE LA LITTÉRATURE SUR LA NAKBA DANS L'ESPACE ISRAËL-PALESTINE : ANTON SHAMMAS ET YEHOUDA SHENHAV-SHAHRABANI (original) (raw)

LA NAQLA, ÉTUDE DU CONCEPT DE TRANSFERT DANS L'OEUVRE D'AL-FARABI

This article aims at presenting for the first time a central concept in al-Fārābī's work that constitutes a keystone in understanding his thought, be it in its logical or political aspects. This concept is that of naqla, which, in terms of transmission and translation, its generic transcription can be rendered as 'transfer'. The naqla is a notion that pertains to rupture in linguistic, logical or temporal continuities, and hints at confusing contiguities in the use of words, in demonstrations and in historical processes. This notion of naqla is at the centre of the preoccupations of al-Fārābī in his various domains of thinking. First of all, in terms of his linguistic reflection that consists of thinking about the transfer (naqla) of a given word in between its notions of first and second imposition. Then, in logic, the integration of the modes of reasoning of the theologians in Aristotelian syllogism, which passes by way of a mechanism of logical transference in the case of induction and the shift in paradigm. Finally, the Fārā bian conception of intellectual history, as a transmission of knowledge, cannot be grasped in its fullest scope except through an understanding, not only of the common notion of naqla, but rather in terms of its particular Fārā bian sense; namely as a concept that entirely renews the question of transmission and translation. * Je voudrais exprimer ma gratitude à Marwan Rashed, car c'est grâce à sa confiance que cet article a pu naître, puis par un dialogue constant avec lui qu'il a pris forme.

L'INSCRIPTION ARABE DE KAFTOUN. TENTATIVE DE RECONSTITUTION DE L'HISTOIRE DU MONASTÈRE

Le déchiffrement de l'inscription arabe peinte sur la frise qui cintre la nef de l'église des Saints-Serge-et-Bacchus à Kaftoun nous a mené, malgré son état lacunaire, à identifier le patriarche au nom duquel sont dédiées les peintures murales de l'église. Le fait de dédier les peintures à un patriarche ou que le patriarche lui-même dédie ces peintures à l'église signifie que celui-ci détenait une place particulière au sein du monastère, ou que son accession au siège patriarcal avait quelque chose de spécifique pour Kaftoun. Au terme de cette enquête, nous avons pu formuler une hypothèse plus précise concernant non seulement l'origine des peintures de l'église Saints-Serge-et-Bacchus mais aussi de l'icône de la Vierge et du Baptême qui se trouve au monastère de Notre-Dame de Kaftoun et qui s'avère d'un style très proche de celui des fresques.

MONOGRAPHIES | Textes traduits et commentés par Bernadette Martin-Hisard et Jean-Pierre Mahé, texte arménien établi par Alexan Hakobian / ŁEWOND VARDAPET DISCOURS HISTORIQUE, avec en annexe LA CORRESPONDANCE D’OMAR ET DE LÉON

MTM 49, 2015

Dans son Discours historique, l’Arménien Łewond raconte comment « Muhammad et ses successeurs conquirent non seulement l’Arménie, mais l’univers ». Posant l’expansion de l’Islam comme un phénomène universel, l’auteur relate le sort de son pays depuis la mort de Muhammad et celle d’Héraclius († 641) jusqu’en 789. Selon lui, les Arabes ont poursuivi dès le début le dessein de déstructurer la société arménienne, d’exploiter le territoire et les populations soumises, en créant un contexte défavorable à la vie chrétienne. Il apporte ainsi des informations uniques sur l’Arménie, tout en exposant ses propres points de vue sur les califes, les conquêtes, les guerres civiles ou le passage des Omeyyades aux Abbassides. Effectuée sur un texte critique établi par Alexan Hakobian, qui respecte les divisions de chapitres et les titres les plus anciens, la traduction à été établie conjointement par Jean-Pierre Mahé et Bernadette Martin-Hisard. Cette dernière est la principale responsable des annotations à caractère historique qui accompagnent la traduction, ainsi que des pages qui lui font suite, consacrées à l’œuvre de Łewond, sa datation, et son dessein. Bien des données du texte plaident en faveur de la datation, récemment contestée, à la fin du VIIIe siècle. L’originalité de ces données plaident plutôt en faveur de la datation, parfois contestée, de Łewond au VIIIe siècle. L’auteur ne s’efforce pas seulement de relater les changements imposés à son pays par l’arrivée des Arabes, mais aussi de dispenser l’Enseignement plus spirituel qu’on peut attendre d’un théologien s’adressant à des fidèles, désorientés par des événements inédits. Au-delà de son interprétation biblique, Łewond, sensible au sort de la population, est un des premiers auteurs arméniens à s’interroger sur la guerre : faut-il se révolter, se soumettre ou temporiser ? On ne saurait dire avec certitude si son opinion est celle de certains milieux aristocratiques ou des autorités de l’Église, ce qui est le plus probable. Son œuvre invite aussi à reconsidérer les relations entre monde arménien et monde byzantin au viiie siècle. En annexe on trouvera une Correspondance apocryphe d’Omar II et de Léon III, insérée ultérieurement dans le Discours historique de Łewond. La version arménienne de ce débat théologique entre le christianisme et l’islam est traduite et annotée par Jean-Pierre Mahé, qui a confronté l’arménien à la rédaction arabe de la Lettre d’Omar (IXe-Xe s.). ISBN : 9782916716565