Un croisement d’imaginaires : Richard III de Richard Loncraine (original) (raw)

La figure de Richard III

Cahiers du Théâtre français, 2015

Table des matières 4. Notes et parcelles du Cahier Six La rédaction 7. Une cerise sur le sundae Anne-Marie Guilmaine 14. Mémé est morte, vive Mémé ! Karine Cellard et Sylvain Schryburt 19. Du feu qui ne chauffe point Guylaine Massoutre 25. Le dernier refuge Jérôme Delgado 30. S'appartenir (e), qu'est-ce que ça veut dire ? Catherine Léger 33. Un potager dans le coeur Véronique Côté 36. J'appartiens

Des "mauvaises langues" dans Richard III

XVII-XVIII. Bulletin de la société d'études anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe siècles, 1999

XVII-XVIII. Bulletin de la société d'études anglo-américaines des XVIIe et XVIIIe siècles Des "mauvaises langues" dans Richard III Nathalie Vienne-Guerrin Citer ce document / Cite this document : Vienne-Guerrin Nathalie. Des "mauvaises langues" dans Richard III. In: XVII-XVIII. Bulletin de la société d'études angloaméricaines des XVIIe et XVIIIe siècles.

Jean Lorrain, l'illusionniste : interférences entre monde(s) et fiction

2009

« De ce fruit éternel [le désir], M. Jean Lorrain, au lieu de le manger tout cru, fait des sirops, des gelées, des crèmes, des fondants, mais il mêle à sa pâte je ne sais quel gingembre inconnu, quel safran inédit, quel girofle mystérieux, qui transforme cette amoureuse sucrerie en un élixir ironique et capiteux. » Remy de Gourmont, « Jean Lorrain », Le Deuxième Livre des masques (Mercure de France, 1898, p. 58) A. Pourquoi lire Jean Lorrain (1855-1906) aujourd'hui? Un bref panorama critique « Il y a de tout dans l'oeuvre de Jean Lorrain... et le pire y abonde: mauvais vers, roman sans intérêt, etc. [...] Mais Monsieur de Bougrelon est une charmante petite nouvelle, pittoresque, bien écrite, verveuse... un charmant bibelot qui n'a rien perdu de son éclat et de son intérêt. 1 » Ces mots de Robert Desnos, qui entament un court article de présentation de Monsieur de Bougrelon, résument une opinion répandue sur l'oeuvre de celui qui fut sans doute l'écrivain le plus représentatif de la veine décadente: si l'on accorde un peu d'intérêt à Jean Lorrain, c'est presque à regret et avec une hauteur qui dissimule mal, sous la minceur de l'éloge, une certaine condescendance. Les avis sont cependant partagés et s'échelonnent sur un large spectre. Dans un article des années trente, traitant des plagiats de Lorrain et reprochant à ses défenseurs de l'en excuser par son métier de chroniqueur qui l'astreignait à un rythme de production soutenu, Léon Guichard se fait encore plus acerbe: « On ne peut pas pondre et vivre comme Jean Lorrain-et écrire... mettons comme Flaubert. 2 ». Sans doute, toute l'oeuvre de Lorrain n'est pas à envisager avec un égal intérêt; on compte des textes moins parachevés que d'autres, des romans à scandales de moindre qualité comme, à notre appréciation, Le Poison de la Riviera 3 , roman posthume aux finitions assez grossières mais que n'eût sans doute pas publié Lorrain en l'état (c'est Georges Normandy, son légataire, qui s'en chargea). Même ses romans les plus salués, comme Les Noronsoff 4 et Monsieur de Phocas 5 , peuvent sembler vieillis par quelque aspect et de qualité inégale 6. C'est avec la conscience des quelques faiblesses de l'auteur que nous en entreprenons l'étude. On ne jette pas la récolte pour quelques pommes gâtées et il y a un roman qui, d'après nous, rachète d'autres encore. Les rééditions des oeuvres du tournant des deux siècles s'organisent en collections (« Les Introuvables » des éditions L'Harmattan; « La Petite Bibliothèque décadente » dirigée par Jean de Palacio aux éditions Séguier; « Autour de 1900 », éditions Christian Pirot). On honore Jean Lorrain d'articles remarquables et on lui concède un rôle central dans le courant décadent, l'exhaussant en second de Huysmans. Car, s'il n'est pas l'initiateur du mouvement, il en a tenu le plus fidèlement le fer de lance et demeure l'un des décadents les plus notoires. Mais, par contrecoup à ce regain d'estime, on constate que ce que l'on étudie le plus volontiers chez Jean Lorrain, c'est son côté sulfureux et transgressif: son éthéromanie, sa passion assez sordides pour les masques, pour la faune des marais, pour la pègre et les femmes fatales sont le point de mire de toutes les attentions. Sans doute, ces thèmes et ces motifs sont essentiels pour aborder l'oeuvre, mais ils ont donné lieu, par ailleurs, à tant d'analyses qu'ils deviennent en quelque sorte des clichés critiques, auxquels il serait réducteur de se tenir. Il faut rendre à l'oeuvre l'hommage qui lui est dû, sans faire abstraction de sa complexité et de sa portée véritable. B. Contre l'hermétisme du texte littéraire: tentative d'une abolition (théorique) de la frontière qui sépare monde et fiction Entre autres injustices, les critiques s'en tiennent parfois à étudier l'oeuvre de Jean Lorrain dans une approche exclusivement textualiste, alléguant d'une part la grande attention qu'elle accorde au mot, au signe pour lui-même, et d'autre part une propension à l'autoréférentialité, symptomatique du dégoût du réel qui semble affecter tous les décadents. La littérature serait alors escomptée comme un refuge au ban du monde, absolument retranché de tout commerce et sans commune mesure avec lui. Cette conception nous semble par trop excessive. D'abord, au vu de la citation en exergue, Lorrain est indubitablement un écrivain attentif aux sens, au goût, mais surtout aux couleurs et à la matière (assez peu mélomane, il accorde moins d'importance aux sons). Preuve à l'appui, l'abondance de termes concrets par rapport aux termes abstraits qui constituent ses textes 1. Toujours est-il que l'oeuvre de Lorrain est fermement ancrée dans une référentiation au monde physique, et se soucie peu d'apparaître comme une littérature évanescente et désincarnée. Elle n'a pas vocation, semble-t-il, à « n'être qu'un texte », et doit par conséquent être étudiée pour toutes les sensations qu'elle suscite et dont elle s'inspire, et être prise à bras le corps au-delà de la lettre de son texte. Certainement, ces caractéristiques ne sont qu'une première et hypothétique amorce vers l'idée d'une profonde sympathie de la littérature lorrainienne à l'égard du réel. Bien qu'il importe de ne jamais n'en soit proposée, par exemple, dans le secondaire. 1. Même l'onirisme, le fantasme s'expriment en termes matériels.

Chapitre iii Du roman vraisemblable au roman réaliste

Je laisse aux géographes, et à ceux qui ne voyagent que par curiosité, le soin de donner au public la description des pays qu'ils ont parcourus. L'histoire que j'écris n'est composée que d'actions et de sentiments. J'entreprends de rapporter ce que j'ai fait, et non ce que j'ai vu. Les coeurs sensibles, les esprits raisonnables, tous ceux, en un mot, qui, sans suivre une philosophie trop sévère, ont du goût pour la vertu, la sagesse et la vérité, pourront trouver quelque plaisir dans la lecture de cet ouvrage. C'est pour eux seulement que j'écris.

Cartographier l’imaginaire d’un écrivain-monde : les traductions de l’œuvre d’Olivier Rolin

Les imaginaires de la traduction, 2019

L’œuvre fictionnelle d’Olivier Rolin est célèbre pour ses romans qu’on peut qualifier de géographiques. Le roman est aussi l’expression de la mondialité revendiquée par l’auteur. Cet article dresse une cartographie de ses œuvres traduites. Dans le cadre d’une géographie littéraire, il s’agit d’interroger le rapport entre le pays de traduction et l’espace romanesque. On verra que les traducteurs font preuve de créativité pour rendre possible la réception de l’imaginaire de l’écrivain dans un autre espace culturel.

"La fable critique de Jean-Pierre Richard"

Préface au recueil Sur la critique et autres essais, de Jean-Pierre Richard, édité par Daniel Sangsue et Jonathan Wenger, Genève, La Baconnière, 2022 à l'occasion du 100ème anniversaire de la naissance de J.-P. Richard