« Déjà nous ». Un sentiment d’appartenance sélectif en milieu populaire (Politix) (original) (raw)

« Le problème d’un nous commun »

Agôn. Revue des arts de la scène

Un « mot-tambour » : tel est le terme employé par Vincent Ariot, comédien du spectacle le Banquet capital (2018), pour parler du « collectif » en tant qu'il ne serait autre qu'une grosse caisse lexicale sur lequel, dans le champ artistique, médiatique et universitaire, on taperait volontiers-au mépris parfois de toute démarche collaborative. C'est que le terme n'est pas sans résonance dans le champ politique auquel on associeà tort et/ou à raison-le théâtre. De fait, est frappante l'émergence concomitante, au début des années 2000, des collectifs d'écriture dont il sera question ici et, dans les milieux militants, des expériences d'auctorialité plurielle dont la plus célèbre est probablement le Comité invisible, qui publie en 2007 L'Insurrection qui vient 1. Ce n'est pas une nouveauté, l'anonymat étant utilisé notamment dans la presse anarchiste pour éviter l'émergence de « maîtres à penser »-et parfois d'éventuelles représailles ou poursuites. Mais sans chercher à comparer des démarches d'écriture très différentes (anonymat et militantisme affirmé du Comité invisible vs. Auteur•trices dont l'identité est connue, réuni•e•s autour d'une démarche artistique d'écriture théâtrale pour les collectifs qui nous intéressent), peut-être peut-on discerner une aspiration commune qui expliquerait que les écritures plurielles soient « dans l'air » de diverses manières au début des années 2000.

«Médias et identités collectives: quand les journalistes disent le 'nous'»

Images de soi dans les sociétés postcoloniales. …, 2006

Le « nous » englobe des représentations communes, entre autres, sur des traits physiques ou sur des valeurs d'appartenance géographiques. Il marque une identité exclusive de l'autre qui ne partage pas les signes distinctifs de la communauté. Ces déclinaisons du « nous » s'entretiennent généralement par les discours sur/de l'identité.

Décoloniser le « nous » de la gauche souverainiste

Nouveaux Cahiers du socialisme, 2016

Tous droits réservés © Collectif d'analyse politique, 2016 Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l

L’individu social et les promesses du « nous »

Présence Africaine, 2015

L’individu social, dans le contexte africain, relie deux concepts et renvoie, de façon générale, à l’affirmation de l’individu aux prises avec la problématique de la communauté. Le philosophe congolais, Tshiamalenga Ntumba, a construit un « nous » qui ne dissout pas ses constituants. Sa philosophie de « Bisoïté », du lingala « biso – nous » transcende le conventionnel dialogique « je-tu »1 en incluant le « il » de l’ordre narratif. Le « je » chez Tshiamalenga Ntumba est compris souvent dans son acception occidentale et le « nous » renvoie à l’ordre africain. Il est vrai que dans un livre récent, le philosophe élargit le sens du « nous » en le redéfinissant comme « processuel, englobant et plural2” incluant ainsi le devin, le cosmique et l’humain. Demeurant plutôt dans le contexte du « je » et du « nous », tel que développé dans “Langage et socialité. Primat de la Bisoité sur l’intersubjectivité », on se demandera comment le concept de « Bisoïté », définit-il la place de l’individu et s’érige-t-il en projet de société. La réponse nécessite de revisiter les parcours de l’individu dans le contexte occidental avec lequel le philosophe congolais est sans cesse en dialogue.

« Nous et les autres, des préjugés au racisme »

Histoire Politique

La science à la rescousse : comprendre les mécanismes qui mènent au racisme Rends-toi dans le cylindre des catégories : Pour ordonner le monde aux multiples visages dans lequel nous évoluons, nous avons tendance à classer les êtres humains dans différentes catégories. Rendezvous dans la salle aux questions à l'issue de votre visite.

"La bouche qui dit "nous"" : de l'intentionnalité collective à l'autorité en première personne.

Klesis, 2016

Dans « La bouche qui nous dit "nous" », nous nous proposons d’introduire aux enjeux transversaux du dossier et de poser à nouveaux frais la question de l’autorité en première personne du pluriel. S’inspirant librement de la réflexion d'Elias sur les transformations de l'équilibre entre l'identité en « je » et l'identité en « nous » , nous établissons dans l’élaboration des différents paradigmes d’intentionnalité collective que la disproportion entre l’attention qui a été portée à la dimension - ontologique - d’être « nous » et la place qu’on a accordée à la dimension - linguistique et grammaticale - du dire « nous » est significative. Pour ce faire, nous mettons ici à l’épreuve trois modèles d’intentionnalité (celui de John Searle, de Margaret Gilbert et de Vincent Descombes) collective à partir de l’attention qu’ils ont respectivement porté à l’énonciation en « nous ». La discussion du holisme structural du dernier modèle pose la question de l’autorité en première personne dont l’unité se constitue dans la prise de parole qui est plus ambiguë que celle qui est le plus souvent retenue par les modèles phares de la We-intentionality. Car cette parole commune garde une part d’événementialité et d’opacité qui en est constitutive. C’est ce qu’indique le statut du « nous » qui apparaît dans La prise de parole de Michel de Certeau. Nous concluons sur la distinction entre un « nous » fort, tonique, qui se dit en position de sujet et d’un « nous » quasi-élidé, qui s’interroge ici ce qui lui est arrivé avant de pouvoir se dire en position de sujet. Ces élisions de la parole exigent d’être prises en compte si l’on entend restituer l’autorité particulière qui y est mise en jeu.

Anxiété et choix, les prémisses d’un processus identitaire ?

Cahiers d’études africaines, 2007

La population de Ziniaré, ville située à 45 km au nord-est de Ouagadougou, est passée entre 1987 et 2002, de 3 700 habitants à 15 000. Cette croissance est due à plusieurs facteurs. Le premier, d'ordre administratif, est la modification du statut de la ville qui, chef-lieu de province, devient commune en 1984. Il s'agit en fait d'une association bicéphale résultant de l'agglomérat de deux villages : Guilongou, considéré par ses habitants comme « le coeur de l'autochtonie mossi » 1 , et Ziniaré, connue comme un important centre administratif depuis la période coloniale. Le deuxième concerne les infrastructures (voie goudronnée, électricité et bientôt eau courante) et le marché de l'emploi (affectations administratives, chantiers de constructions) qui drainent des individus venant de l'ensemble des provinces du Burkina. Le troisième se rapporte à la construction du palais présidentiel 2 qui, au début des années 1990, est sans doute le facteur-clé pour comprendre cette croissance démographique. La présence de la plus haute élite gouvernementale a ouvert le champ à de nombreuses spéculations concernant le devenir de la commune. Un grand nombre d'élites politiques ou économiques se sont d'ailleurs portées acquéreuses d'une parcelle à Ziniaré, y érigeant parfois de belles villas « à l'occidentale » ou, le plus souvent, se contentant d'un simple « seize tôles » en attendant de se construire une maison secondaire à l'ombre du palais. 2 Anxiété et choix, les prémisses d'un processus identitaire ? Cahiers d'études africaines, 185 | 2007 10 Les attentes de sa famille développent chez lui des aspirations individualistes qui vont aller en s'exacerbant au fil du temps 13. Néanmoins, tributaire des relations familiales, il vit le manque d'encouragement de ses parents comme un poids affectif, poids encore accentué par les séjours au village durant les vacances scolaires et l'angoisse d'avoir à intégrer une vie paysanne qu'il rejette. Avant de passer son brevet, il se trouve dans les conditions d'une double contrainte où « l'injonction explicite de réussite masque l'injonction silencieuse d'échouer » (Marie & Vuarin 1997 : 299). « À l'époque, les cours coûtaient cher il n'y avait qu'un seul lycée à Ziniaré ici qui était le lycée provincial, il fallait encore passer un test ou rabattre les élèves qui Anxiété et choix, les prémisses d'un processus identitaire ? Cahiers d'études africaines, 185 | 2007 Anxiété et choix, les prémisses d'un processus identitaire ? Cahiers d'études africaines, 185 | 2007

Déjà : un marqueur procédural de subjectivisation

Travaux neuchâtelois de linguistique

In this paper we will look at how French déjà can be used non-descriptively to express non-temporality, i.e. argumentative or discursive usages. We will begin with a quick survey of the Literature before re-describing déjà as a procedural expression – we will propose that déjà's core semantic meaning need not necessarily be purely temporal, but is used thus in certain contexts, while in others it is used argumentatively or discursively. This stems from our hypothesis that many temporal expressions – temporal indexicals, adverbs or connectives – are procedural by nature, meaning that their conceptual content, if any, describes relations between clauses or elements of an utterance rather than representing actions, events or objects in the world.