La réforme grégorienne, une « révolution totale » ? État comparatif de la recherche dans les espaces francophones et germanophones. Die gregorianische Reform, eine „totale Revolution“? Eine vergleichende Bilanz der Forschungen im deutsch- und französischsprachigen Raum. (original) (raw)
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C. Boidin, F. Champy, É. Pavy-Guilbert, Images des langues et langues imaginées. Imaginaires des langues anciennes et orientales en France au siècle des Lumières, Hermann, Paris, p. 275-290., 2023
Les Recherches philosophiques sur les Grecs (1787-1788) de Cornélius de Pauw : langue grecque et imaginaire républicain à l'aube de la Révolution. Comme le remarque U. Schindel, la première moitié du siècle des Lumières marque un moment de régression (Verkümerung) dans les études grecques européennes 1. Pourtant, la Grèce classique reste présente dans les débats philosophiques et politiques, notamment au travers d'une reprise réorientée de l'opposition entre Athènes et Sparte. Le modèle politique lacédémonien, porté par le texte de Plutarque 2 , va connaître une promotion intensifiée grâce aux contributions philosophiques et historiques de Rousseau, Mably, Jaucourt ou encore Gourcy, d'où se dégage un imaginaire politique cohérent, bien que polyphonique : Sparte, érigée en modèle, est la cité idéale où règne une égalité stricte dans une vertu accomplie et austère, grâce aux institutions d'un législateur légendaire, Lycurgue. Elle est conçue comme une constitution mixte 3 , qui est selon certains, tel Mably 4 , le meilleur des régimes politiques. Les Recherches philosophiques sur les Grecs de Cornélius de Pauw (1739-1799) ; ouvrage en deux tomes, quatre parties et XI sections, publié à Berlin en 1787 chez Georges Jacques Decker et à Paris en 1788 chez Onfroy 5 , s'inscrivent dans ce contexte d'une domination idéologique encore assez nette de Sparte 6. Dans cet opus, qui est autant une réhabilitation de la démocratie athénienne qu'une déconstruction du « mirage spartiate »,
Annales de l'Est, Spécial 2016, p. 19-32. , 2017
Les mouvements de réforme monastique en Lotharingie méridionale au X e siècle : quelles conséquences spatiales pour les familles comtales ? 1 Si la plupart des termes qui composent le titre de cet article peuvent être questionnés, l'historiographie récente ayant montré d'une part qu'il n'existait pas d'identité lotharingienne au X e siècle 2 , pas de sentiment d'appartenance à une entité géographique propre, et d'autre part que la notion de famille devait également être revue de manière rigoureuse 3 , la notion la plus problématique reste néanmoins celle de réforme 1 -Cet article est dédié à la mémoire de Matthieu Giroud, victime d'une violence absurde et aveugle qui nous laisse tous abasourdis. 2 -Jens Schneider a pris le contre-pied de l'historiographie jusque-là dominante en démontrant l'absence d'une identité lotharingiens au X e siècle, les habitants de cet espace se sentant alors avant tout carolingiens : Jens SCHNEIDER, Auf der Suche nach dem verlorenen Reich: Lotharingien im 9. und 10. Jahrhundert, Köln [u.a.], Böhlau, 2010, 671 p. 3 -Michel Margue a ainsi mis en garde contre le danger des constructions historiographiques de familles, en analysant notamment le cas du clan dit d'Ardenne : Michel MARGUE, « Structures de parenté et processus d'identification dans la Lotharingie des X e et XI e siècles. Le cas du groupement familial dit "d'Ardenne" », Laurent JÉGOU,
SIHFLES - Documents pour l’histoire du français langue étrangère ou seconde [En ligne], 2020
Au cours du présent article, il s’agira d’examiner si le mouvement réformiste européen (MRéf), ainsi que les conceptions de quatre novateurs individuels du milieu américain (Nov/Amerq), Gottlieb Heness, Lambert Sauveur, Maximilian Delphinius Berlitz et François Gouin, vers la fin du XIXe siècle, peuvent effectivement être considérés comme des révolutions en didactique des langues (DDL). Il me faudra donc dans un premier temps justifier brièvement pourquoi, alors qu’il est question de « révolution », je me référerai au modèle épistémologique de Larry Laudan plutôt qu’à celui, plus connu, de Kuhn. Puis, après avoir présenté les origines du mouvement en milieu européen, j’identifierai, suivant la perspective de Laudan, le problème conceptuel majeur qui s’est posé à la DDL et les problèmes empiriques récurrents du domaine, afin de voir quelles solutions ont été proposées. Je ferai alors ressortir l’importance des débats que cela a suscités, après quoi il sera possible d’en apprécier les retombées positives ainsi que les nouvelles anomalies engendrées par ces activités novatrices. J’adopterai ensuite la même démarche pour examiner la situation en milieu américain, après quoi suivront quelques observations sur les liens entre la pensée didactique européenne et les idées novatrices du milieu américain, au cours d’à peu près la même période. En conclusion, il s’agira de déterminer dans quelle mesure le MRéf européen ainsi que les Nov/Amerq peuvent être qualifiés de révolutionnaires.
Les transformations du système français de recherche
Les modes d’organisation de la recherche et de la technologie ont largement évolué, en France, depuis le début des années 1980. L’image trop simpliste d’un modèle colbertiste a vécu. Ne pas prendre en compte ces évolutions, c’est s’interdire de penser les nécessaires adaptations des politiques de recherche à l’évolution des technologies, aux changements du contexte international, au poids croissant d’acteurs tels les régions et l’Union européenne, aux problèmes collectifs liés à la santé, à l’environnement ou à l’emploi…