Le double visage d’un charlatan des princes et prince des charlatans: Tristano Martinelli dans ‘Lo Schiavetto’ de 1620 (G.B. Andreini) in Théâtre et charlatans dans l’Europe moderne, p.75-83 (original) (raw)
Le double visage d’un charlatan des princes et prince des charlatans: Tristano Martinelli dans ‘Lo Schiavetto’ de 1620 (G.B. Andreini) in Théâtre et charlatans dans l’Europe moderne, sous la dir. de Beya Dhraïef, Éric Négrel, Jennifer Ruimi, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2018, p. 75-83. ***ABSTRACT*** À travers le personnage de Nottola (Lo schiavetto de 1620 ) et par conséquent par le point de vue de Giovan Battista Andreini se construit cette esquisse de portrait de Tristano Martinelli entre 1618 et 1621, à la lumière tant des correspondances des comédiens que du texte de la pièce. Tristano Martinelli, qui fut le créateur d’Arlequin, serait tout à la fois prince des charlatans et charlatan du prince, comme le prouve le contexte historico-théâtral et surtout son rôle entre la cour de Mantoue, la cour de France (Louis XIII) et les comédiens. Extrait de l'article en PDF : p.81-83. ***À PROPOS DU VOLUME*** "Théâtre et charlatans dans l’Europe moderne": « Tout le monde est charlatan. Les écoles, les académies, les compagnies les plus graves ressemblent à l’apothicaire Arnoud ». Lorsque Voltaire écrit ces lignes en 1768, cela fait un siècle que le mot charlatan possède le sens figuré de « trompeur, manipulateur », tout en conservant son sens initial qui renvoie à une pratique non académique de la médecine. Qu’il soit faux médecin ou imposteur quelconque, le charlatan a partie liée avec la mise en scène de soi et l’usage d’une parole artificieuse. L’arracheur de dents ou le vendeur de drogues s’entourent de farceurs et de musiciens: l’empirisme médical est un spectacle. La charlatanerie métaphorique rencontre aussi le jeu et le dédoublement de l’être: faux savant ou faux dévot, faux prophète ou faux héros, les mystificateurs en tous genres sont des comédiens. Réunissant des contributions pluridisciplinaires, ce volume entend cerner la réalité ambivalente du charlatan, les conditions d’exercice de ce métier en marge des institutions, les rapports étroits qu’il noue entre médecine empirique et théâtralité, la manière, enfin, dont la notion mouvante qu’il recouvre innerve les arts et nourrit la littérature de l’Europe moderne. Pages : 386 pages. Date de parution : 2018