Le Symbolisme idéaliste en France.pdf (original) (raw)

Jean-Nicolas Illouz, Le Symbolisme, Librairie Générale Française, Paris 2004

Analisi linguistica e letteraria, 2007

Après la célèbre synthèse de Guy Michaud le besoin se faisait sentir d'une nouvelle réflexion générale sur le Symbolisme : les études ne manquent certes pas qui pendant ces cinquante dernières années ont approfondi tel ou tel des aspects culturels, esthétiques ou formels d'un mouvement artistique aussi vaste et complexe. Innombrables sont d'ailleurs les publications sur les auteurs symbolistes, et la bibliographie annexée à ce petit volume le prouve assez (pp. 323-333). L'opération est partant courageuse et ardue de tirer les fils d'un aussi vaste réseau, surtout si l'on tient compte, comme l'auteur de ce livre le fait, de toutes les possibles diramations artistiques et intellectuelles que le Symbolisme européen a mobilisés : de la littérature à la peinture, de la musique à la philosophie, au théâtre. Le volume est organisé en trois parties, suivies d'une anthologie qui n'est pas le moindre mérite de l'ouvrage. On y retrouve en effet plusieurs textes fondateurs de la théorisation et de la critique symbolistes : à côté d'essais célèbres et partout cités comme l'Avant-Dire de Mallarmé (pp. 247-48) ou le Manifeste de Moréas (pp. 251-55) on peut y lire par exemple l'article -fondamental pour la compréhension de l'élaboration d'une 'pensée symboliste de la peinture' -de Gabriel Aurier sur Le Symbolisme en peinture et Paul Gauguin (pp. 260-67) ou l'article de Jacques Rivière sur Le roman d'aventure qui définit -en négatif mais avec beaucoup de raffinement --les confins et les traits d'une culture dont il décrète, non sans quelque regret, la fin (pp. 288-91). Les trois parties qui forment l'apparat critique dessinent de fait trois axes de lecture que l'on pourrait en gros subdiviser ainsi : un axe chronologique, un axe thématique et un axe poétique ou théorique et formel.

Le symbolisme, un mouvement francophone avant la lettre

Francophonie, plurilinguisme et production littéraire transnationale en français depuis le Moyen Âge, dir. Maxime Del Fiol (Genève, Droz, coll. « Travaux de littérature » de l'ADIREL) , 2022

Proposition d’atelier : "Francophone", le symbolisme? Rainier Grutman, Université d’Ottawa rgrutman@uottawa.ca Dans un dossier spécial de Libération paru en 2006, Natalie Levisalles, consciente que les définitions de la francophonie sont « flottantes et relativement aléatoires », caractérise néanmoins et « provisoirement » l’écrivain francophone comme « un écrivain de la périphérie […] dans une situation de bilinguisme ». À la fois sommaire et perspicace, cette définition permet de jeter un regard rétrospectif sur le symbolisme et de l’examiner à frais nouveaux comme un mouvement « francophone » avant la lettre. D’une part en effet, les acteurs et agents de 1886 se recrutent souvent dans la France périphérique (Gustave Kahn, Marcel Schwob, René Ghil…), voire au-delà des frontières. Parmi les jeunes « métèques » venus faire la promotion du symbolisme à Paris, on compte des écrivains chez qui le français appris s'ajoute au grec (Jean Moréas), à l’anglais (Stuart Merrill, Francis Viélé-Griffin) ou encore à l’espagnol (Laforgue, Lautréamont). Puis, un symboliste sur trois est belge, généralement – à l’exception du Liégeois Albert Mockel et du Bruxellois Max Waller – de culture flamande : Rodenbach, Maeterlinck, Elskamp, Van Lerberghe, sans oublier Verhaeren... C’est ici qu’apparaît le deuxième élément de la définition citée, soit les formes variées de bilinguisme qui font en sorte que l’écrivain francophone voudra appréhender le langage au-delà des langues. L’altérité linguistique fascine jusqu’aux écrivains français les moins hybrides. Remy de Gourmont s’émerveille (après Joris-Karl Huysmans) devant Le latin mystique. Même la révolution du langage poétique opérée par un écrivain aussi peu périphérique que Mallarmé puise ses sources dans l’ouverture aux autres langues et littératures (professeur fasciné par Les mots anglais, Mallarmé fut aussi le traducteur des poèmes de Poe). C’est grâce au travail de sape fait par ces auteurs que l’hybridité linguistique des textes pourra, au courant du XXe siècle, devenir une option esthétique viable et même reconnue.

Le nihilisme antirationaliste français contemporain

Le nihilisme antirationaliste français contemporain Préliminaire Deux méthodes au moins permettent de traiter objectivement et scientifiquement l'objet nommé « texte » : la méthode que je nommerai empirico-déductive procède progressivement dans le questionnement, de telle sorte que le lecteur voie apparaître peu à peu un type donné d'explication qui démonte les mécanismes de l'objet visé. L'avantage, d'ordre heuristique, de cette méthode consiste à ne pas affirmer d'emblée une conclusion et de cheminer peu à peu dans la construction. Son inconvénient, d'ordre méthodologique, réside dans l'extrême difficulté à dégager les striures de ce que l'on veut montrer, surtout lorsque, par exemple, le texte se dérobe et se (dé)voile dans des tournures lexicales de type littéraire, alors qu'il s'agit d'énoncés discursifs implicites. De plus il se trouve une autre objection : celle que le découpage de tel ou tel texte et son traitement par questions/réponses bascule d'ores et déjà dans un apriori implicite en termes de conclusion et donc de cadre type, que l'illusion de la construction progressive n'arrive pas à dissiper. Ce n'est pas une objection quelconque. En effet, le fait de choisir tel texte plutôt que tel autre sera automatiquement perçu comme un apriori dont la démonstration progressive apparaît bien plus ad hoc que réellement explicative. La seconde méthode que je nommerai hypothético-déductive a pour but d'énoncer un certain nombre d'énoncés empiriques sur l'objet étudié que l'on suppose construit à la suite d'une analyse donnée, dont la tâche aura été de dégager un ensemble idoine de relations entre une qualification signifiante et un contenu signifié. L'avantage de cette méthode réside dans son extrême souplesse puisque sont énoncées immédiatement les conclusions présentées sous forme Pour démontrer un tel signifié son analytique sera celui-ci : 17/07/11 11:56 Le nihilisme antirationaliste français contemporain [Lucien-Samir Oulhabib] Page 5 sur 30 http://www.dogma.lu/txt/LSO\_Nihilisme.htm intentionnalité interne spécifique au-delà de sa caractérisation formelle institutionnelle. Dans ces conditions, ce qui peut être dit dans une fiction ou dans un texte théorique doit être pris au sérieux comme fonction de signification dont l'influence référentielle peut ne pas être quelconque du point de vue de la pratique sociale au-delà de la spécificité des domaines de définition qui en valide le contenu.

Le Neo-impressionnisme idéaliste d'Alexandre Séon.pdf

Du Romantisme à l'Art Déco. Mélanges offerts à Jean-Paul Bouillon, dir. R. Froissart, L. Houssais, J.-F. Luneau, PUR, 2011

Alexandre Séon (1855-1917) compte parmi les meilleurs disciples de Puvis de Chavannes. Figure du mouvement symboliste, il se singularise par son intérêt tout particulier pour les théories néo-impressionnistes. Proche de Seurat, partisan du symbolisme des lignes et des couleurs, il pratique un certain divisionnisme mais l'associe à l'héritage de Puvis, tentant durant un court moment la synthèse entre néo-impressionnisme et attachement à la ligne, dans une veine idéaliste que nourrit la proxiité avec l'entreprise rosicrucienne de Joséphin Példan. Après la mort de Seurat, le critique Alphonse Germain, propose Alexandre Séon comme son "successeur" naturel au moment où le néo-impressionnisme cherche une nouvelle voie.