Sir James Hall, un homme de science dans la Révolution Édition critique et commentaire de son journal de voyage en France (avril-août 1791). (original) (raw)
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Archives juives, revue d’histoire des Juifs de France, 46/2, 2nd semestre 2013, pp. 136-140.
Le " volcan de la Révolution " pousse l'ancien lieutenant général de police Lenoir à prendre la plume. Il veut " couper court " aux critiques des révolutionnaires à son encontre, réfléchir aux causes de la Révolution et défendre l'oeuvre accomplie depuis 1667 par les magistrats de police. Partant du modèle administratif du " mémoire " ou traité sur la police, les traumatismes personnels infléchissent le projet initial. La contradiction entre un écrit politicoadministratif et un texte hanté par la tentation littéraire du " mémorialiste ", l'appel refoulé du for privé, constituent l'une des clefs de l'échec de Lenoir. Son texte demeure inachevé en 1807, entaché de remords et de variantes. Loin de constituer une source secondaire, les " mémoires " de Lenoir dans leur complexité, illustrent la déchirure et le chaos, la vision du monde en train de se défaire d'un administrateur éclairé, resté partisan des cadres de la société d'Ancien Régime.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2019
Gloire, éclipse et redécouvertes d'un Gallois ami de la Révolution française Rémy DUTHILLE Le 18 novembre 1790, on peut lire dans le Moniteur : « J'entends dire de tous côtés, monsieur : Mais qu'est-ce donc que ce docteur Price ? Permettez-moi de répondre à cette question par la voie de votre journal. M. Price est un vieillard respectable par une vie consacrée tout entière au service de l'humanité. Il n'est aucun de ses ouvrages qui n'exprime le voeu et l'espérance de voir la liberté, la paix et la vertu s'établir sur toute la terre. Son traité De la Liberté civile lui a mérité l'estime des hommes vertueux, la haine des tyrans et les injures des écrivains qu'ils tiennent à leurs gages. Il a fait des applications très utiles de ses connaissances mathématiques à des établissements de bienfaisance, à des questions importantes sur les lois de la mortalité, sur les accroissements ou les décroissements de population. […] Il est à la tête d'une église particulière, dont les dogmes sont très simples et la morale très pure ; on y a joint un collège pour les enfants des frères, et M. Price y enseigne les sciences mathématiques et physiques et la morale. Étranger à tous les partis, ami de tous les hommes, méprisant également et les ministres qui donnent les places et les chefs de l'opposition qui en promettent, il n'a jamais exposé ses principes aux souillures d'une constitution corrompue, et il a mérité le ridicule que le vice sait donner à la vertu. M. Burke est d'un caractère différent ; il s'est fait connaître dans le monde par un ouvrage sur la rhétorique. Depuis, attaché à un parti qui n'a pas longtemps eu la disposition des places, il s'y est distingué par un genre d'éloquence pédantesque et bizarre, tantôt ampoulé jusqu'à l'amphigouri, tantôt bas jusqu'au dégoût 1. » Cet article résume en quelques lignes l'image idéalisée de Price qui se répand en France pendant son bref moment de célébrité. L'auteur veut satisfaire la curiosité du public parisien, piquée par les Réflexions sur la Révolution de France qu'Edmund Burke venait de publier 2. Les Réflexions lancent la contre-offensive idéologique contre la Révolution et s'ouvre par une critique particulièrement vive du Dr Price et de son sermon prêché le 4 novembre 1789, vite publié et traduit en français sous le titre de Discours sur l'amour de la patrie 3 .
La domination française à Naples a représenté aussi bien pour la ville que pour l'Italie du Sud une période fondamentale et a permis des mutations considérables dans le domaine scientifique. En se servant des compétences que les scientifiques ont acquises à l'occasion de leurs voyages en France financés par les souverains, et surtout en soutenant le retour des savants exilés, qui se sont enfuis à Paris après la fin de la République napolitaine, l'État joséphin et muratien s'engage à créer des centres de recherche et de conservation du patrimoine, à encourager également l'activité des talents et pour finir, à les doter de structures et d'instruments adéquats. En effet, les Napoléonides reconnaissent que le soutien et le développement des sciences constitue l’un des axes les plus importants de leur gouvernement. L'expérience et les compétences que les savants exilés ont acquises pendant le séjour forcé en France sont, pour les Napoléonides, indispensables afin de relancer l'instruction technique et les institutions scientifiques napolitaines que la monarchie d’occupation veut construire sur l’exemple transalpin véhiculé par les hommes de sciences qui y ont vécu. De plus, cette relance a une incidence déterminante sur une autre question, elle aussi conséquence directe de l'expérience vécue au-delà des Alpes: la professionnalisation du travail intellectuel. Bien que plus lentement et avec des problèmes différents par rapport à la France napoléonienne, on voit se dessiner à Naples et dans le royaume une nouvelle figure de scientifique : celle du savant, à la fois chercheur et professeur. La contribution que nous proposons, à partir des expériences de certains savants exilés puis rappelés à Naples – parmi lesquels Giosuè Sangiovanni et Matteo Tondi – vise à démontrer comment, grâce à ces hommes, les Napoléonides ont essayé d’une part d’introduire des changements profonds dans la société napolitaine et d’autre part de promouvoir une intense politique réformatrice dans le domaine des institutions scientifiques.
La Révolution française, 2018
« Le texte le plus intime et le plus original » sur la Révolution : c'est ainsi que Patrice Higuonnet décrit le Journal de Gouverneur Morris dans la préface de cette toute nouvelle édition 1. Et ce titre ne paraît pas usurpé tant on est frappé par la minutie mêlée de détachement avec laquelle Morris raconte son quotidien le plus personnel, jusques et y compris ses interactions avec les dames du Palais-Royal, à l'entrée du 3 juin 1789 2. Original aussi, bien sûr, car l'auteur est américain, mais pas de ceux que l'on connaît le mieux en France, ni d'ailleurs aux États-Unis. Il ne s'agit pas non plus du premier venu : père fondateur des États-Unis, membre du « Continental congress » en 1778, Gouverneur Morris (1752-1816) est un républicain conservateur, positionnement sur lequel nous aurons l'occasion de revenir, à la notable exception près de son opposition frontale à l'esclavage, manifestée dès le premier congrès continental. Morris présente la spécificité d'avoir été un observateur continu de la Révolution française de 1789 à janvier 1793 à Paris même. D'abord appelé dans cette ville pour affaires, en lien avec celles de son frère Robert Morris, il y devient ministre des États-Unis à partir d'avril 1792. « Les affaires, la politique et les femmes », comme nous le dit encore Patrice Higuonnet, sont les centres d'intérêt majeurs que révèle son Journal 3 , mais le document se lit aussi, au-delà des multiples thématiques qu'il évoque, pour son style incisif, reflet d'un regard boulimique sur tout ce qui l'entoure, depuis ses aspects triviaux (les repas et l'état de santé de l'auteur sont abondamment évoqués) jusqu'à des considérations politiques et diplomatiques importantes.
https://www-cairn-info.ezproxy.normandie-univ.fr/revue--2022-2-page-179.htm.