Gaëlle Fiasse, L’autre et l’amitié chez Aristote et Paul Ricoeur. Analyses éthiques et ontologiques (original) (raw)

Le bien de l'autre. Le rôle de la Philia dans l'éthique d'Aristote

Revue d'éthique et de théologie morale, 2006

Distribution électronique Cairn.info pour Éditions du Cerf. © Éditions du Cerf. Tous droits réservés pour tous pays. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit.

P. Ricoeur sous le signe d’Aristote: du tragique de l’action à la sagesse pratique

Revista Filosófica de Coimbra, 2011

A navegação consulta e descarregamento dos títulos inseridos nas Bibliotecas Digitais UC Digitalis, UC Pombalina e UC Impactum, pressupõem a aceitação plena e sem reservas dos Termos e Condições de Uso destas Bibliotecas Digitais, disponíveis em https://digitalis.uc.pt/pt-pt/termos. Conforme exposto nos referidos Termos e Condições de Uso, o descarregamento de títulos de acesso restrito requer uma licença válida de autorização devendo o utilizador aceder ao(s) documento(s) a partir de um endereço de IP da instituição detentora da supramencionada licença.

Aristote et la Bible : d’une autorité à l’autre

Medievales, 2008

En parcourant la littérature philosophique des derniers siècles du Moyen Âge, on peut se poser la question du transfert des pratiques exégétiques aux commentaires scolastiques d'Aristote : y at -il un emprunt et/ou un réemploi des méthodes exégétiques de l' auctoritas biblique à l'auctoritas aristotélicienne ? Le genre des commentaires d'Aristote sera notre observatoire privilégié, et particulièrement la thématique de l'amitié dans l'oeuvre morale d'Aristote, l'Éthique à Nicomaque. Cet exemple précis, les livres VIII et IX de l'Éthique sur l'amitié-exemple qui nous est plus familier que d'autres-, fonctionnera à la manière d'une sonde pour une démonstration de détail 1. Ce choix s'explique à plusieurs titres. Tout d'abord, le genre est ancien. Dès le III e siècle avant J.-C., Ariston de Céos commente plusieurs oeuvres du Stagirite. Au II e siècle après J.-C., Aspasius, maître de l'école d'Athènes, développe sa propre exégèse. En trois vagues successives, du V e au XIII e siècle, l'Occident latin se dote du corpus aristotelicum complet-y compris les pseudépigraphes. Aristote devient la figure tutélaire de la philosophie, le Philosophe par antonomase. Son autorité est-elle pour autant comparable à la Bible ? Quelle attitude les commentateurs adoptent-ils face à lui ? C'est ce que nous aimerions examiner sur la base de l'échantillon annoncé (les livres VIII et IX de l'Éthique à Nicomaque). Dans un premier temps, la manière dont la matrice biblique investit le champ philosophique, notamment aristotélicien, sera envisagée et nous nous attacherons à la présence des citations scripturaires dans l'arsenal argumentatif des commentaires d'Aristote. Puis, nous observerons les mécanismes de l'exégèse aristotélicienne à la lumière des techniques exégétiques scripturales pour y saisir les phénomènes de transfert et d'emprunt. De l'emploi des citations bibliques dans les commentaires d'Aristote 2 D'emblée, un constat s'impose : seuls deux commentateurs recourent régulièrement aux citations scripturaires dans leur commentaire d'Aristote sur l'Éthique. Ce sont les deux commentateurs aux origines des deux lignées interprétatives sur le texte aristotélicien : Albert le Grand et Guiral Ot. Tous deux citent librement et abondamment la Bible. En aval, Aristote et la Bible : d'une autorité à l'autre Médiévales, 55 | automne 2008 10 On le voit, l'usage de la Bible dans son commentaire d'Aristote reste donc pour Albert de l'ordre d'une pratique stéréotypée et ornementative. Guiral Ot : l'imbrication des exégèses biblique et aristotélicienne 11 Chez Guiral Ot, en revanche, l'implication argumentative est plus nette. La Bible joue un vrai rôle dans l'explicitation du texte aristotélicien. Les deux exégèses se portent et s'éclairent l'une l'autre.

"Les amis de nos amis (Aristote, Spinoza, Kant, Simone de Beauvoir)"

2010

Au regard du concept d'intersectionnalité, une réflexion sur la "contiguïté" des catégories. Contribution au colloque "Penser le racisme" (1989), "Lignes" n°12, 1991, repris dans "À côté du genre, sexe et philosophie de l'égalité", Le Bord de l'eau, (2010), PUF-Quadrige, 2022

"Fragilité, narrativité et la vie éthique: Une étude d'Amour et fragilité de Gaëlle Fiasse," The Ethics Forum/ Les atéliers éthique

L’actualité d’Amour et fragilité : regards philosophiques au cœur de l’humain de Gaëlle Fiasse consiste sans doute en partie en ce que le livre s’accorde à la nouvelle tendance de mettre au premier plan la fragilité et la vulnérabilité humaines pour penser la vie éthique. En effet, au cours des dernières années, plusieurs théories sur la fragilité et la vulnérabilité ont paru, notamment des théories qui s’inscrivent dans le domaine de l’« éthique du care » et qui défendent l’importance de la justice et du soin pour autrui, surtout pour les personnes les plus fragiles et les plus vulnérables1. Ces théories s’inspirent souvent de la philosophie analytique et de la psychologie du développement, dans laquelle l’éthique du care trouve son origine, autant que de la pensée continentale, en particulier la phénoménologie et l’herméneutique. Bien qu’Amour et fragilité ne développe pas dans le sens strict une théorie du care, c’est un essai riche et actuel. L’essai a pour but de démontrer que la fragilité se trouve au cœur de la vie éthique et de nos vies quotidiennes. Fiasse dessine adéquatement comment la fragilité se retrouve dans les différentes sphères de notre existence, dans nos corps mortels, nos relations sociales qui sont souvent blessantes, ainsi qu’à l’échelle de l’être comme tel qui est un mélange entre activité et passivité. Pour Fiasse, c’est l’amour, en particulier sous la figure de l’amitié et de la sollicitude, qui devrait être la réponse adéquate à cette fragilité. C’est dans l’amour et le soin pour autrui que nous apprenons des valeurs essentielles de la vie, comme la conscience de notre propre vulnérabilité et la joie des choses quotidiennes. Dans cette étude, j’essaierai d’exposer comment Fiasse propose de penser la fragilité et l’amour par rapport à la vie éthique. Pour ce faire, je procéderai en deux temps. Dans un premier temps, je commenterai en bref l’argumentation que Fiasse développe dans les chapitres d’Amour et fragilité. Elle définit d’abord la fragilité de l’existence en soi, procède à une analyse des différentes fragilités des relations humaines, pour finir avec une étude du cas particulier du milieu hospitalier. Dans un deuxième temps, j’analyserai plus en détail cette argumentation. Je proposerai de tirer quelques conséquences qui ne sont pas explicitement thématisées par Fiasse elle-même, mais qui découlent de son argument. Plus précisément, je propose de penser également le rapport entre fragilité et narrativité. À partir de l’idée de Fiasse de mettre la fragilité au cœur de l’éthique, ainsi qu’à partir de la philosophie de Ricœur, et de son concept de narrativité en particulier, j’argumenterai l’idée selon laquelle notre fragilité proprement éthique se montre également dans diverses narrations, d’abord dans l’identité narrative du soi qui est fragile (c’est-à-dire l’idée de l’attestation) et puis dans les narrations qui font partie de l’histoire et de la culture et qui témoignent de la fragilité des personnes (c’est-à-dire l’idée de témoignage).

La recherche de l’autosuffisance chez Aristote : la rencontre entre l’éthique et la politique

2011

This dissertation tries to gain a better understanding of the concept of autarkeia which is present in the writings of Aristotle. Doing this, we are also able to get a clearer idea of the link between ethics and politics in the aristotelian thought. In order to achieve this, we start by distinguishing two types of self-sufficiency : the divine self-sufficiency and the human self-sufficiency. The divine self-sufficiency is to be understood as the fact of being fully self-sufficient in the most rigorous way. Strictly speaking, it is only the divine that can be granted of such a self-sufficiency. On the other hand, the human self-sufficiency is the one effective in the aristotelian definition of the polis, which is the self-sufficient grouping of persons aiming at living and good living. After that, we show that the practice of philosophy, which is described as a self-sufficient activity in NE, X, is hardly possible as an activity of the polis and cannot participate in bringing a polis...